«Tu devrais faire un gîte ici», lui disent certaines de ses amies en arrivant dans la maison blanche de Suzanne de Villemure et son mari. Un panneau accroché près de leur porte d'entrée se lit comme suit : Mon gîte du passant. Des promeneurs à vélo auraient sonné ici pour savoir s'il y avait une chambre de libre. Hélas, non, a dû leur répondre Mme de Villemure : notre maison n'est pas une auberge...

«C'est MON gîte du passant», dit la retraitée, sourire coquin, au son du tic-tac de coucou dans la cuisine. Si elle accueille leurs amis seulement, elle change les volets colorés entre les saisons et décore la porte d'une couronne - elle en a une pour chaque mois de l'année!

C'est la maison de sa famille depuis la Première Guerre mondiale. Elle y est née. Son prétendant dit être tombé sous le charme... de la galerie blanche. Le couple a vécu ailleurs dans l'île de Montréal avant d'en devenir propriétaire en 1974. « Nous voulions que cela reste dans la famille », dit Mme de Villemure.

Comme sa mère à l'époque, elle et Louis Lefebvre sont à ce stade de la vie où, leurs enfants partis, ils souhaitent se délester d'une maison chargée de souvenirs pour aller vivre dans un appartement répondant mieux à leurs besoins.

Face au lac Saint-Louis

Ce serait l'une des premières maisons érigées en face de la baie des Valois et de la plage qui s'y trouvait jadis. Le littoral fut remblayé, transformé en parc linéaire ; les vues sur l'eau ne sont donc obstruées par aucune construction.

D'autres maisons ont poussé derrière et à côté, si bien que la cour arrière est exposée sur les trois côtés. Seule une clôture délimite le terrain de quelque 7000 pi2 des propriétés voisines. Il y a peu de grands arbres autour de la piscine creusée.

Une partie du terrain est en pavé uni, dont l'allée de stationnement.

On entre dans la maison par la salle à manger. C'est une pièce de bonnes dimensions (23,5 pieds sur 15). À droite, le salon d'une superficie semblable, avec un foyer au bois.

À gauche de la salle à manger, l'ancienne véranda a été transformée en séjour. M. Lefebvre a fait construire une bibliothèque sur l'un des murs.

On trouve la cuisine à l'arrière de la maison. Cette pièce orientée à l'est est dotée de 41 portes d'armoires et de généreux comptoirs dont une section plus basse sert de secrétaire (comme c'était la mode d'en garnir les cuisines dans les années 1970). On passe par la dépense pour atteindre le garage. Ajouté en 2004 à la propriété, celui-ci, avec son toit pentu et sa lucarne, s'intègre harmonieusement à l'architecture de l'habitation.

Les quatre chambres sont aménagées sous le toit mansardé. C'est là qu'on trouve l'unique salle de bains avec douche et baignoire séparées (rénovée en 2002). Il y a de la moquette au plancher du couloir et dans l'escalier. Toutes les chambres et les principales pièces de séjour ont conservé les planchers d'origine, en pin. Mme de Villemure a peint en trompe-l'oeil des carreaux sur chacune des portes de chambre. Elle pratique ses passe-temps créatifs au sous-sol. Cet endroit s'est transformé en véritable « gîte » l'an dernier, quand ils ont fait remettre à neuf l'ensemble des parquets de la maison.

Outre la belle galerie orientée à l'ouest, on remarque la fenestration d'ébénisterie sur toute la façade avant. Une dépense de 19 000$ d'après M. Lefebvre.

Le couple a encouru d'autres dépenses pour entretenir sa « propriété de charme » au fil des ans, comme le remplacement d'une porte-fenêtre et la toiture, entre autres. Est-ce que cela justifie le prix demandé ? La courtière Ginette Morel fait valoir la proximité du lac Saint-Louis et la beauté fleurie du paysage l'été. Reste à voir si le charme opérera auprès des acheteurs comme auprès des touristes.