Louise-Marie Ménard et Denis Lecompte n'avaient pas d'enfants quand ils ont acheté une maison à Saint-Lambert. Madame avait convaincu son compagnon, un natif de Montréal, de traverser le pont Victoria pour de bon. Le frère et le père de Mme Ménard étaient dans le coup eux aussi, en se portant acquéreurs des maisons en rangée voisines de la leur.

Charlotte et Lambert, les enfants du couple, ont grandi dans cette maison érigée en 1888. Ils ont joué dans la grande cour orientée à l'ouest. Ils se sont amusés dans la piscine avec leurs cousins. C'était bien pratique, se souvient Mme Ménard, 49 ans. Aujourd'hui Charlotte a 15 ans, Lambert 12 ans et la famille veut déménager... à la porte d'à côté! Ils disposeront là de plus d'espace.

Leur habitation offrirait une superficie habitable d'environ 1250 pieds carrés. Elle est à vendre depuis mai 2010. C'est une copropriété divise depuis octobre 2010. «Nous avons mis la propriété trop tôt sur le marché», estime Mme Ménard. «Les gens qui sont venus visiter [avant le changement] ne comprenaient pas.» Ils ne comprenaient pas que la piscine serait enlevée, que la cour serait divisée par une clôture de bois. Une porte mitoyenne reliant leur maison et celle du frère a été condamnée. Quelqu'un jouait du piano de l'autre côté de la cloison lors de notre visite et on l'entendait très bien. Cette partie de la maison n'est pas isolée, a précisé Mme Ménard: c'est une pièce de l'annexe. L'autre pièce sert de salle de lessive et de coin-bureau. Il y a aussi une salle d'eau sous ce toit. On pourrait y ajouter des puits de lumière, suggère Mme Ménard. Parce que la porte-fenêtre donnant sur la cour constitue la principale entrée de lumière naturelle du rez-de-chaussée.

Les ouvertures à l'avant de la maison sont orientées à l'est. Le débord de toit au-dessus du porche leur fait cependant de l'ombre.

Une maison à rénover

Les propriétaires ont passé beaucoup de temps à faire des travaux, l'an dernier et au début des années 2000.

Cela a commencé par la brique rouille qu'ils ont décapée. Des couches de peinture blanche couvraient les murs extérieurs et l'ancienne cheminée. D'après la Société d'histoire Mouillepied, ces maisons en rangée ont été construites par un dénommé Henry Williams, pour lui et ses enfants, «sur un terrain qui avait d'abord été cédé par le Grand Tronc à l'église anglicane voisine». Cette église est l'unique voisin à l'arrière.

Les proprios ont ouvert la cuisine sur la salle à manger. Au sol de la cuisine et de la salle de bains, ils ont installé du linoléum imitant le bois. Ailleurs, les parquets sont d'origine. Ils ont été remis à neuf dans la salle de séjour et la salle à manger.

Cette maison ne retient pas l'attention pour son design intérieur. Encore moins pour sa luminosité. Plutôt par sa localisation centrale, en plein coeur de Saint-Lambert, à quelques minutes de marche de l'Échoppe des fromages, des boutiques, d'une librairie, de Crime et gourmandises qui vend des gâteaux et des biscuits maison, rue Green. Il y a aussi le cachet des murs de brique et l'histoire de la corniche dévoilée par hasard: «À un moment donné, il y a eu une tempête de vent et une partie de la corniche en aluminium s'est décollée. C'est là qu'on a découvert qu'il y avait du bois en dessous. Mais les motifs en bois étaient tellement abîmés», raconte Mme Ménard. Elle est allée consulter des photos d'époque à la bibliothèque de la Ville pour voir à quoi ressemblaient les corniches originales. Avec l'aide d'un ami menuisier, ils ont trouvé chez un commerçant des corbeaux, ces pièces de bois en saillie qu'ils ont fait installer sur le mur de la façade avant.

C'est l'une des maisons les plus abordables sur le marché à Saint-Lambert. Plusieurs acheteurs potentiels l'ont visitée et deux offres ont été faites, selon le courtier Marie-Annick Duhaime, mais ni l'une ni l'autre n'ont abouti.