Johane Despins (oui, l'animatrice de L'Épicerie) et Claude Collette ont réalisé un fantasme d'urbains. Leurs jumeaux avaient deux ans à peine quand ils ont décidé de vendre leur propriété du Plateau pour aller vivre à la campagne, dans une grande maison, sur un vaste terrain, avec un panier de basket, une piscine et tout le reste. La maison qu'ils ont rénovée se trouve à 40 km du Plateau-Mont-Royal, à Marieville, au sud-est de Montréal.



«On voulait restaurer quelque chose, dit Johane Despins. Ici la grandeur des pièces nous plaisait. Et la maison compte 48 ouvertures. C'est lumineux pas à peu près!» Le soleil entre sans entrave dans les pièces de séjour, hautes de plafond et partiellement décloisonnées.

Cette habitation au toit en cuivre avait appartenu à la même famille pendant une soixantaine d'années et elle avait été bien entretenue, raconte Mme Despins. Seule ombre au tableau: elle était recouverte d'un revêtement à clins d'aluminium. Aidés de vieilles photographies, ils ont redonné sa prestance originale à la construction érigée en 1916 au coeur de Marieville. La municipalité comptait alors moins de 3000 habitants, par rapport à 9069 en mars 2011...

L'ancienne écurie de la propriété, transformée en garage, abritait des éléments architecturaux qui ont été soit récupérés, soit copiés par un ébéniste, par exemple les moulures extérieures.

Les fenêtres ont été remplacées par des fenêtres à guillotines avec des latéraux fixes dans le tiers du haut. L'intérieur des nouvelles fenêtres est en bois et l'extérieur, en aluminium «pour des raisons d'économie d'énergie», explique l'animatrice. Pour la même raison, la vieille truie à l'huile a fait place à une chaudière électrique. «Nos frais de chauffage ont diminué de 1000$ (par année).»

La bouffe au coeur du foyer

Mme Despins aime recevoir et cela est manifeste dans la salle à manger. Des poêlons suspendus et un bloc de boucher séparent l'aire de préparation des repas de cette pièce invitante. C'est la pièce phare de la maison, l'une des plus agréables certainement.

Le samedi l'animatrice confie partir faire la tournée des producteurs pour acheter directement à la ferme ce dont le couple aura besoin pour préparer les repas.

Le bloc de boucher est l'oeuvre de M. Collette. S'il a volontiers construit l'arche en céramique blanche au-dessus de la cuisinière, Mme Despins affirme avoir dû batailler un peu pour le convaincre d'y juxtaposer des armoires peintes blanches et crème. Le résultat ressemble à une crème anglaise, riche et laiteuse!

Les comptoirs et meubles adjacents à la cuisinière à six ronds (au gaz) sont en inox. Ils contrastent avec la céramique, le bois et cette «crème anglaise». Ce décor est à la fois moderne et traditionnel. Voilà la caractéristique principale de cette demeure presque centenaire aux parquets patinés et aux murs texturés de crépi.

L'ancienne cuisine d'été est devenue une pièce hybride à l'arrière de la maison. C'est le hall d'entrée des résidants doublé de leur coin déjeuner. La pièce fenêtrée sur trois côtés offre des vues sur les jardins privés, plantés de vivaces. En avril, la cour jonchée d'objets du voisin de l'autre côté du ruisseau Saint-Louis s'offrait aux regards; cela changera, car le feuillage alentour isole en quelque sorte la maison. «On dit à notre visite que c'est la maison qu'on ne voit pas de la rue, sinon les gens passent tout droit!»

Le grand verglas de 1998 a endommagé les haies, mais celles-ci sont restées debout sur deux côtés du terrain.

Voisinage

Leurs travaux de restauration et de rénovation se sont étalés sur dix ans. Maintenant que leurs garçons sont arrivés à l'âge de fréquenter le cégep, Mme Despins et M. Collette reviennent vivre en ville. Ils ont déjà acheté une propriété dans leur ancien quartier. Ils demandent 489 000$ pour cette maison à étages.

Marieville, avec des maisons d'inspiration britannique comme celle-là, «ça fait un peu Cantons-de-l'Est», illustre Johane Despins. Quincaillerie, banque, épicerie, «tout est à moins d'un kilomètre... ce n'est pas une maison à la campagne de fond de rang!»

Il faut dire que l'endroit s'est développé ces dernières années, depuis la construction de maisons plus abordables dans ce secteur de la Montérégie.

La propriété en bref

Prix demandé: 489 000$

> Année de construction: 1916

> Pièces: 14 pièces dont 3 chambres + 2 salles de bain + 2 salles d'eau

> Évaluation municipale: 271 500$

> Impôt foncier: 2 930$

> Taxes scolaires: 520$

> Courtiers: Suzanne Lefebvre et Julie Lacroix, Profusion Immobilier, 514-239-3071