Préville-en-bas, c'est ce petit quartier résidentiel doté de grands terrains boisés, près de la route 132. L'une des plus vieilles maisons de Saint-Lambert s'y trouve et elle est à vendre.

Une véritable antiquité, même si l'année d'érection est incertaine.

L'inscription de l'agente d'immeuble indique 1669. Un certain André Robidou signa un document notarié daté de 1674 et dont les occupants actuels ont conservé une photocopie: d'après la Société d'histoire Mouillepied, ce document officialiserait la concession d'une terre des Jésuites et non d'un bâtiment. Les archives de La Presse font référence à la maison O'Donnell, du nom de ses anciens propriétaires, comme datant de 1768. Qui dit vrai? Une première habitation fut-elle démolie pour faire place à cette demeure au toit très pentu au tournant du XVIIIe siècle? C'est l'avis de Monsieur, un homme d'affaires travaillant à Chambly qui a la double citoyenneté canadienne et américaine.

Chose certaine, ses murs de pierre tiennent debout depuis environ deux siècles et demi.

L'intérieur, chaleureux, offre de vastes espaces de vie répartis sur trois niveaux et demi.

L'entrée principale donne sur une seule pièce complètement dénuée de cloison. On y a aménagé la salle à manger et un séjour agrémenté de deux foyers. L'un est au bois, l'autre au gaz. Les deux datent de moins de trois ans. Il fait chaud! Petit contraste avec le deuxième étage. Le toit n'est pas isolé. On remarque de larges poutres apparentes au plafond.

Quatre pièces fermées, dont l'unique salle de bains de la maison, se trouvent à ce niveau. La plus petite chambre mesure environ 4 mètres sur 2 (environ 13 pi sur 7). Une bibliothèque en bois construite par un membre de la famille meuble la pièce de lecture orientée au sud-ouest.

Un escalier particulièrement pentu mène aux combles. Un espace magistral avec son mur pignon et ses fenêtres sur trois côtés. Les gratte-ciels et la 132 sont bien visibles de cette chambre ouverte sur une mezzanine. Il y a une salle d'eau fermée et quelques espaces de rangement, dont une garde-robe de cèdre.

On remarque ailleurs dans la maison des armoires encastrées et un garde-manger aux portes ouvragées à la main.

La cave, creusée durant les années 1940, abrite un gymnase digne d'un hôtel boutique, murs blancs, sol gris. Une curiosité: un piano fait prisonnier du sous-sol... impossible de le déménager «sauf si on casse le plancher», ce qui serait bien dommage puisqu'il s'agit de planches de plus de 20 cm (plus de 8 po) de large, probablement d'origine. Voilà pour le bâtiment principal.

La cuisine fut construite au siècle dernier. On y accède du rez-de-chaussée par une porte surmontée de vitraux ou par l'extérieur, de la terrasse jouxtant la piscine creusée. Cette pièce s'étire vers le haut comme un A; le plafond barré de poutres a récemment été débarrassé de ses débris pour dégager la vue sur le mur de pierres adjacent. Au sol, la céramique aux teintes chaudes provient du Portugal. L'îlot est recouvert de carreaux artisanaux du même pays pour préserver l'aspect champêtre. Réfrigérateur et congélateur (Sub-Zero) sont encastrés pour cette raison dans l'îlot, ni vus ni connus dans des tiroirs. Pas d'acier inoxydable en vue sauf sur la cuisinière au gaz (Thermador) mais beaucoup de bois. De chaque côté, des tiroirs coulissants cachent épices et autres condiments.

Des baies vitrées orientées au sud et à l'ouest éclairent abondamment la cuisine et permettent d'admirer le jardin, aménagé par les propriétaires eux-mêmes.

Rue de Bretagne, leur terrain fait 37 mètres de façade sur 65 (120 pi sur 215). Juste pour voir ce lopin planté d'érables, de lilas, d'un poirier et de pommiers sauvages, on veut aller se promener dans leur quartier. D'ailleurs, c'est au hasard d'une balade à vélo qu'ils ont remarqué cette maison ancestrale il y a trois, quatre ans. Ils veulent la vendre pour aller vivre au bord du lac Champlain.

La propriété en bref

Prix demandé: 819 000$

Pièces: 7 " 1 salle de bain et 1 salle d'eau

Évaluation municipale: 526 100$

Impôt foncier: 5 806$

Taxes scolaires: 1053$

Agente: Karen Kurtz, Royale Lepage Dynastie, 450-672-0321