Il faut grimper plusieurs marches pour parvenir à ce condo de la rue Saint-Hubert. Plus d'une trentaine (on a arrêté de compter après 30...) avant d'atteindre le troisième étage de la maison centenaire.

L'escalade, toutefois, vaut l'effort. C'est ce que se disait Michel Beaulieu quand il a acheté le condo il y a sept ans.

Son appartement est en effet charmant. Et grand. Trois chambres, deux salles de bains complètes, une vraie salle à manger, trois balcons, dont un dans la verdure, et surtout - plus que tout, vous confiera le proprio - une terrasse de 400 pieds carrés. Avec vue sur les gratte-ciel et le mont Royal.

 

 

Perché en plein coeur du Plateau-Mont-Royal, près de la rue Marie-Anne, l'appartement en copropriété divise avait déjà subi une cure importante de rajeunissement avant qu'il ne tombe dans les grâces de M. Beaulieu. L'entrepreneur, qui l'avait acheté durant les années 90, l'avait déjà transformé d'un bout à l'autre. «On pense qu'il a réalisé notre grand six et demi en jumelant deux appartements», avance M. Beaulieu. L'amalgame est réussi. Si on voit quelques planches au sol rappelant les anciennes divisions, le résultat donne l'impression que cet appartement a toujours occupé son espace de près de 1500 pieds carrés.M. Beaulieu a tout de même rajouté une foule d'éléments pour le rendre plus convivial. Comme le foyer au bois du salon qui s'est vu attribuer un manteau. Comme les câbles électriques qui ont disparu dans les murs permettant d'éclairer par exemple chaque tableau de la salle à manger individuellement sans qu'il n'y paraisse. Comme les convecteurs électriques dans toutes les pièces.

La décoration rend hommage aussi à la longue histoire de la maison. Au bas de la moulure en bois peint blanc du passage et de la salle à manger, on a collé du papier à texture en relief aux motifs anciens qu'on a peint un ton plus pâle que le caramel du haut du mur. Les couleurs, comme celles des murs de l'escalier d'entrée peints orange citrouille, ajoutent une touche contemporaine, mais la décoration rappelle les origines. L'entrepreneur l'avait aussi senti en installant des éléments tels les corbeaux d'autrefois finement décorés aux murets du plafond.

La cuisine, assez grande, comporte des comptoirs de travail en tuiles blanches. L'évier en acier inoxydable a fait place à un évier double en porcelaine. Parmi les armoires en bois, peintes en vert printanier, on note une armoire vitrée placée en coin. Parfaite pour afficher des pièces inusitées et colorées. «On a voulu donner à cette pièce un ton classique, presque toscan», explique Louise Rouleau, compagne de M. Beaulieu. L'inox n'est pas bienvenu ici.

Le salon comme le reste de l'appartement confère aussi un certain classicisme. Est-ce la disposition des pièces, plutôt fermées? Est-ce le mobilier dont plusieurs pièces de style ont été rapportées des séjours de M. Beaulieu à Paris et à New York? Difficile à dire, mais si le propriétaire aime le modernisme avec ses aires ouvertes, il préfère vivre dans un univers plus traditionnel. «J'aime que chaque pièce ait sa vocation, bien définie».

Photo: Alain Roberge, La Presse

On dort sur le thème japonais dans la chambre principale. Les stores et les recouvrements des portes sont l'oeuvre du propriétaire.

Ce qui nous conduit à la terrasse de la toiture. «J'ai acheté à cause du toit», se rappelle M. Beaulieu. La grande terrasse peut recevoir plusieurs meubles et plusieurs amis. La vue est jolie. On trône au-dessus des autres maisons et tout autour, on voit des points d'intérêt typiquement montréalais: du Stade à la Place Ville-Marie, en passant par la montagne et les clochers, Montréal s'ouvre. Le couple laisse un grand abri qui permet de se protéger du vent et du soleil.Michel Beaulieu et Louise Rouleau quittent le Plateau pour se rapprocher de la nature. Un peu à regret (elle s'ennuiera des boutiques et des restos, lui de sa terrasse chérie), mais surtout heureux de vivre dans une grande maison à la campagne. «Nous reviendrons en ville, par affaires et pour le plaisir, mais nous logerons à l'hôtel!»

La propriété en bref

Prix demandé : 499 000$

Construction : date inconnue, mais probablement au début du XXe siècle

Nombre de pièces : 6

Stationnement : une place, protégée par un toit

Salles de bains : 2

Agente immobilière : Manon Giguère, L'Expert immobilier P.M.

514-668-3936

Photo: Alain Roberge, La Presse

La terrasse trône au-dessus des toitures des autres maisons.