Ça y est, c'est cette année que ça se passe. Après des années à pelleter l'entrée «à bras», vous avez pris la grande décision d'acheter une souffleuse pour affronter cet hiver qu'on annonce neigeux. Oui, mais laquelle choisir?

On n'a pas tort quand on pense qu'à un petit terrain convient une petite souffleuse. Mais la grandeur du terrain n'est pas la seule chose à considérer. Sa configuration et l'endroit où l'on peut souffler la neige sont aussi des aspects très importants, indique Jean Guglia, de l'atelier Jean Guglia et fils.

M. Guglia donne l'exemple d'une entrée de voiture étroite, entre deux maisons. Comme il n'y a aucun endroit où entasser la neige, il faut la projeter vers l'avant, la reprendre et la souffler de nouveau jusqu'à la rue. Ce faisant, en étant retravaillée, la neige se compacte et s'alourdit.

On a alors besoin de plus de puissance, dit-il. C'est le cas également si on veut percer les congères de neige et de sel compactés, formées par les chasse-neige de la ville.

Une phase ou deux

L'entreprise familiale Guglia et fils, à Ahuntsic, a pignon sur rue depuis près de 70 ans. On y trouve des souffleuses à des prix s'échelonnant entre 549 $ et 4800 $. Il y en a à une phase et à deux phases, et à différentes forces de moteur.

Celles à une phase rassemblent et éjectent la neige en un seul mouvement. Ce sont des modèles compacts et faciles à manier, mais qui ne conviennent pas pour la très grosse besogne. Celles à deux phases sont plus puissantes. Elles aspirent la neige par leurs tarières dentelées, puis l'expulsent par l'éjecteur à l'aide d'une turbine.

Largeur

Pour s'assurer de faire le bon choix, il faut décider de la largeur de la souffleuse. Là encore, il faut tenir compte du terrain, et aussi de l'espace qu'on a pour la remiser pendant et après l'hiver.

«Une bonne grosseur, en ville, se situe entre 24 et 28 po de large», estime M. Guglia. Il note cependant que l'entreprise Ariens «a sorti une 20 po, deux phases, avec un moteur de 220 cc». «Une belle petite souffleuse facile à manipuler et à ranger, et qui fait le travail pour une entrée petite à moyenne», évalue M. Guglia.

Les petites souffleuses ne sont pas toujours les plus faciles à manipuler. Elles avancent et reculent, mais pour tourner, c'est plus difficile.

M. Guglia vante les vertus de la Toro Power Max Heavy Duty 826 OXE. Elle tourne quasiment toute seule au bout du terrain, et on peut ajuster l'éjecteur d'une main, tout en continuant à travailler de l'autre. «C'est un gros plus que la chute [éjecteur] se manipule bien. Toro a réussi à faire ce système merveilleux garanti à vie, simple, et qui ne coûte pas cher. On a un super bon système chez Honda, mais ça prend deux moteurs électriques, et c'est beaucoup plus cher», signale M. Guglia.

Lors de notre passage chez Guglia et fils mardi, c'était la première tempête de l'hiver. On s'affairait ferme dans l'atelier. «La grosse différence entre ici et les grandes surfaces, c'est qu'ici, la machine est montée, préparée, lubrifiée, livrée avec démonstration à domicile», explique M. Guglia. Pour l'entretien, il faut se prendre d'avance, car les délais s'allongent quand on arrive en saison.

Mardi, les souffleuses neuves ou usagées partaient par groupes de six, sur des remorques, pour être livrées à leurs «heureux» propriétaires.

Les conseils de Jean Guglia

De la belle neige pour finir

Ne jamais finir le travail par la neige souillée de la rue. Finir avec de la belle neige pour nettoyer l'intérieur de la souffleuse.

Manque de rangement

Pas de garage, de cabanon ou de dessous de galerie pour entreposer une souffleuse? Il est toujours possible de l'entreposer dehors, à condition qu'elle soit protégée par une toile. Pour éviter de se la faire voler, on l'enchaîne, de préférence à l'avant. On peut aussi enlever une roue. «Les voleurs, quand c'est compliqué, ils laissent ça là», dit M. Guglia.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Jean Guglia, propriétaire de l'atelier Jean Guglia et fils