On en met partout: autour des portes et des fenêtres, sur les moulures des revêtements extérieurs et sur le toit. Mais trop, c'est comme pas assez. En matière de calfeutrage, il y a des erreurs à éviter.

Un joint de scellant fendillé au-dessus d'une porte, un autre déchiré sur le bord d'une fenêtre ou absent autour d'une sortie de ventilation. Quand l'inspecteur soulève autant de défauts de calfeutrage, on en vient à croire qu'avec quelques cartouches de scellant, on réussira à mettre en échec toute infiltration d'eau.

Qu'ils soient au latex, à base de silicone ou sous forme d'enduit bitumineux, les scellants ne servent en fait qu'à compléter une première barrière contre les intempéries. Une enveloppe de bâtiment assemblée selon les règles de l'art pourrait presque se passer de ces produits de calfeutrage. Mais comme rien n'est parfait en ce bas monde, mieux vaut ne pas courir de risques.

Trop d'entrepreneurs et de bricoleurs s'en remettent exclusivement au revêtement et aux scellants pour stopper toute l'eau des précipitations. Or, l'expérience montre que l'eau finit toujours par franchir cette barrière, surtout lors de grands vents. C'est là que ça se gâte.

L'eau qui réussit à traverser le revêtement extérieur descend ensuite par gravité. Lorsqu'elle rencontre le sommet d'une fenêtre ou d'une porte, ou lorsqu'elle atteint le bas du mur, elle doit pouvoir ressortir. Sinon, elle fait pourrir les éléments en bois. Des solins, sous forme de tôleries ou de membranes, doivent diriger l'eau vers des ouvertures qu'il faut éviter d'obstruer.

«Les gens n'ont pas de mauvaises intentions. Ils voient des interstices et mettent du scellant. Il y a moins d'eau qui entre, mais celle qui doit ressortir est bloquée», explique Patrick Gautreau, technologue en bâtiment, président de Nivoex.

Lorsqu'une infiltration d'eau se produit et qu'elle endommage les murs jusqu'à l'intérieur de la maison, le premier réflexe est souvent de calfeutrer partout où l'eau pourrait entrer. Cela peut aggraver la rétention d'humidité et provoquer des moisissures, puisque l'eau qui entre n'a plus de porte de sortie. Le véritable problème se trouve plutôt du côté des solins, qui sont très souvent mal installés ou absents.

Sur les toits

Sur les bardeaux d'un toit en pente, il ne devrait y avoir aucun scellant. Quand il y a usage de pitch (enduit bitumineux noir), c'est que le toit a coulé ou que l'installateur n'a pas eu confiance en son travail. «Quand quelqu'un est assez motivé pour monter sur son toit pour mettre un enduit, c'est souvent parce qu'une infiltration s'est produite», dit Patrick Gautreau.

On retrouve souvent des enduits bitumineux sur les toits plats. Encore là, il faut se demander si quelqu'un a voulu employer un raccourci lors de l'installation ou de la réparation de la toiture. Ce produit qu'on badigeonne généreusement est très étanche après la pose, mais il se fendille en quelques années sous l'effet des rayons UV du soleil... et finit par laisser passer l'eau.

Photo Thinkstock

Il ne faut pas calfeutrer les chantepleures (petites ouvertures) sur les murs de maçonnerie.

À ne pas calfeutrer

- Les chantepleures (petites ouvertures) sur les murs de maçonnerie

- Les moulures qui servent de rejet d'eau au-dessus des portes et des fenêtres

- Les linteaux d'acier au-dessus des fenêtres

Plans de protection

En Amérique du Nord, les bâtiments résidentiels sont conçus avec deux plans de protection contre le vent et l'eau.

1- Le revêtement extérieur (brique, vinyle, bois ou autre) et les scellants autour des ouvertures bloquent environ 95 % du vent et des précipitations

2- Derrière le revêtement extérieur se trouvent une cavité de drainage et de ventilation ainsi qu'une toile pare-intempéries et des solins. L'eau qui parvient ici coule vers le bas, puis est évacuée.

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On retrouve souvent des enduits bitumineux sur les toits plats. Il faut se demander si quelqu'un a voulu employer un raccourci lors de l'installation ou de la réparation de la toiture.