Quel citadin n'a pas un jour rêvé d'avoir son petit coin de paradis, face à un lac? Acheter un chalet sur un coup de tête n'est par contre pas l'idée du siècle... La vie de chalet est-elle faite pour vous?

Il y a sept ans, Isabelle Lavoie en a eu assez: «Je prenais mon café dans ma cour, et il y avait de la construction partout: le bruit était constant! J'ai ouvert le journal et j'ai trouvé un chalet à louer.» Son mari et elle s'éprennent alors du lac Gagnon, en Outaouais, et y chercheront un petit chez-soi pendant trois ans.

Aussi attirante soit-elle, la vie de chalet n'est toutefois pas faite pour tout le monde.

«Avoir un chalet, c'est vraiment un choix de style de vie», souligne Jean-François La Barre, planificateur financier à la Banque Royale.

Si vous tenez à voyager chaque année ou si vous courez les activités culturelles en ville, le chalet n'est probablement pas la meilleure option pour vous.

Choisir le lieu

Les propriétaires de chalet montrent généralement un attachement particulier à l'emplacement de leur résidence secondaire: lieu empreint de souvenirs, coup de coeur au cours d'un voyage.

Ils choisissent également l'endroit en fonction de leurs passe-temps: près d'une station de ski pour les mordus des pentes, d'un lac pour les pêcheurs.

Denis Brisson et sa conjointe ont acheté un chalet au lac Labelle, dans les Laurentides, en 1979. Originaire de la région, Denis passait ses étés au chalet de son père. Pour lui, la question ne se posait même pas: c'était à ce même lac qu'il voulait acquérir un chalet. «J'aime cet endroit, dit-il. C'est parfait pour s'évader de la ville, du bruit. Et je profite du coin pour pêcher et chasser.»

Dépense ou investissement?

Mais attention au coup de tête! Un chalet vient avec son lot de responsabilités. «Souvent, les gens ne calculent pas tout l'argent qu'ils y mettent», précise Jean-François La Barre. «Acheter un chalet, c'est comme acheter une maison: c'est un investissement à très long terme», poursuit-il.

Toutes ces dépenses, en plus du coût du chalet, peuvent parfois mettre un frein aux autres projets de voyage. «Mais nous, on était rendus là, nuance Isabelle Lavoie. Nos enfants sont grands, et le chalet devient la façon de passer des fins de semaine ensemble.»

Et puis, pas besoin de se casser la tête pour planifier les vacances! Et la famille qui débarque à tout moment? Encore une fois, pas toujours un désavantage! Le chalet devient un point de rassemblement important, un lieu de fête. Qui n'a pas de souvenirs heureux des fêtes de famille au chalet?

Un chalet en héritage

Tout comme la famille Lavoie, Denis Brisson prévoit léguer le chalet à ses enfants: «Nos enfants en ont profité et, maintenant, c'est au tour de nos petits-enfants. On pensait le vendre pendant un moment, mais nos enfants y tiennent trop!»

Planifier le legs du chalet reste important. En effet, le gain en capital au moment de la vente d'une résidence secondaire est imposable. «Parfois, les enfants héritent d'un chalet, mais ils doivent prendre une hypothèque pour pouvoir le garder! Ça devient choquant pour les enfants», explique Jean-François La Barre. Souscrire une assurance vie pour couvrir l'impôt au décès est donc une bonne idée.

On aime

> Avoir un endroit à soi où décrocher;

> Se rapprocher de son activité préférée;

> Avoir un lieu de rassemblement familial.

On aime moins

> Engager des dépenses importantes;

> Les impacts sur nos autres activités, par exemple. ralentir les autres projets de voyage;

> La gestion et entretien à faire, en plus de la maison.

Les quatre dépenses qu'on oublie le plus, lorsqu'on rêve du chalet!

> Assurances (parfois plus élevées que pour la résidence principale, parce que vous y êtes moins souvent)

> Rénovations et entretien (toit, quai, terrain, fondations)

> Coûts de déplacement

> Taxes municipales (une vue sur un plan d'eau, ça se paie!)