Plus un fouillis s'étend, plus il restreint l'espace vivable dans une résidence. Une portion de son logement utilisée comme débarras, c'est autant de pieds carrés que l'on paie pour rien, souligne l'organisatrice professionnelle Linda Sauvé. Mieux vaut enrayer le problème avant qu'il ne contamine la maison entière.

Lorsqu'on a besoin d'une nouvelle coupe de cheveux, on contacte un coiffeur; lorsqu'on a besoin de quelqu'un pour s'occuper de notre espace, on consulte un organisateur professionnel, illustre Mme Sauvé. Ses clients, souvent stressés par leur fatras, font appel à ses services pour instaurer des systèmes de rangement dans leur domicile.

Le désordre peut s'attaquer à n'importe quelle pièce de la maison. Mais si on a la «chance» d'avoir une chambre de débarras, «c'est là que ça se passe!». Le garage aussi est souvent victime d'accumulation excessive. «C'est tout simplement des petites choses que l'on met là, en attendant. Un fouillis est composé d'objets qu'on veut et d'autres qu'on ne veut plus.»

Purger une pièce est un processus très émotionnel pour plusieurs personnes. Mme Sauvé a assisté à de nombreuses crises de larmes. Les gens sont à la fois accablés par leur pagaille ménagère et très attachés à certains objets qui y contribuent.

Dans sa pratique, Mme Sauvé suggère de commencer par «l'éléphant», l'endroit de la maison le plus dérangeant qui, une fois ordonné, fournira la motivation nécessaire pour affronter le reste de la maison. Organiser son logis requiert une série «de petits pas. C'est comme perdre du poids».

Dans une pièce sélectionnée, on commence par repérer les éléments qui fonctionnent bien dans la pièce; on améliorera seulement ce qui ne marche pas.

Avant de toucher à quoi que ce soit, il faut établir un «plan de match» : on divise la pièce en zones d'activité, quatre au maximum. Une chambre à coucher pourrait, par exemple, comprendre une zone de sommeil et une autre de lecture.

Mme Sauvé propose ensuite de faire des croquis pour placer les meubles, sur papier, avant de les déplacer. On regroupe enfin les objets de la pièce dans une zone tampon; on décidera plus tard de leur sort.

La clé de l'organisation est le maintien, insiste Mme Sauvé. Il faut donc établir un rituel pour conserver l'ordre, une routine que l'on effectuera périodiquement. Après, on effectue le tri des objets par catégorie afin de faire l'inventaire de ses possessions. Les éléments semblables doivent être rassemblés pour identifier clairement ce qui manque. On peut ensuite décider si on garde, si on se débarrasse ou si on déplace chaque article. C'est l'heure des choix déchirants. «Est-ce qu'on a vraiment besoin de six pantalons noirs?» soulève l'organisatrice.

Un espace à la fois

Il ne faut s'attaquer qu'à un espace à la fois, prescrit Mme Sauvé. «Ça va prendre du temps.» Et même si on fait affaire avec un organisateur professionnel, il faut être bien motivé, car on doit travailler avec lui, d'où l'importance d'avoir des affinités avec son consultant. «On n'est pas un psychologue, mais pas loin!»

L'intervention d'un organisateur peut aider à diminuer le stress, les dépenses inutiles, la confusion et bien même parfois les risques de chutes et d'incendies, soutient Linda Sauvé. Tout cela afin d'obtenir la motivation nécessaire pour poursuivre le travail amorcé dans les autres pièces affectées!



Après le ménage

Vous êtes décidé à vous départir d'une partie de votre fouillis. Mais qu'en faire? Ces objets sont peut-être superflus pour vous, mais pourraient être utiles à d'autres. Certains articles pourraient même vous rapporter quelques dollars, une petite récompense pour avoir finalement osé vous en départir.

> Ces tables d'appoint seraient beaucoup plus appréciées dans un autre salon? On peut tenter de les vendre grâce aux petites annonces en ligne comme les LesPAC.com ou Kijiji.ca. Il suffit de se créer un profil pour lister ses possessions et le prix demandé. Il faudra débourser quelques dollars pour vendre un objet par l'entremise du premier site, mais le deuxième est gratuit.

> Bien qu'elle nécessite plus d'organisation, une vente de garage peut vous permettre de tirer profit de votre ex-fouillis, en une journée, pour passer à autre chose par la suite.

> Si vous n'avez aucunement le goût et le temps de jouer au commerçant, vous pouvez toujours offrir vos surplus à un organisme de charité, un magasin d'articles d'occasion ou une friperie. Le Village des Valeurs et l'Armée du Salut acceptent les objets en bonne condition dans leurs succursales. En plus de ses bacs pour les dons de vêtements disposés un peu partout en province, l'organisme à but non lucratif Entraide diabétique du Québec cueille gratuitement les articles usagés à domicile (www.entraidediabetique.org).

> Certains objets, comme les téléviseurs, ne sont pas acceptés partout. Pensez à joindre le groupe Freecycle de votre ville. Le réseau en ligne Freecycle (www.freecycle.org) permet d'offrir ses objets usagés gratuitement aux autres membres de la communauté qui pourraient en avoir besoin. Récemment vu sur le forum de Québec : une collection de macarons, un écran d'ordinateur de 14 pouces et un duo laveuse-sécheuse un peu trop bruyant au goût du proprio. Suffit d'une courte description du produit et d'un échange de courriels. L'intéressé pourra même aller chercher l'objet chez vous, après entente. Vous pourrez d'ailleurs profiter des offres disponibles, si l'envie vous prend de remplir votre espace nouvellement libéré...