L'engouement des consommateurs pour les bûches écologiques ne s'éteint pas, bien au contraire! Et si pour plusieurs, l'essayer, c'est l'adopter, pour d'autres l'aventure ne dure que le temps d'un feu de paille...

Les bûches écologiques, faites de sciures de bois récupérées puis compressées, gagnent en popularité. «Effectivement, la demande est de plus en plus grande et l'offre aussi. Les manufacturiers se rendent compte qu'il y a un marché», précise Harold Guay, acheteur pour les Canac. La quincaillerie fait par contre une présélection puisque bien des produits se ressemblent, dit-il.

Déjà, au début d'octobre, les ventes de cette année dépassent celles de toute la saison dernière. Mais cette augmentation doit être prise avec un grain de sel, car le temps doux de 2009 avait été catastrophique pour les ventes de ces produits. M. Guay a tout de même constaté une hausse entre 20 et 25 % en comparaison avec la même période il y a deux ans. Canac a même vendu cette année des palettes de bûches écolos, concurrençant ainsi directement le bois de chauffage. Et les consommateurs ont répondu à l'appel, note-t-il.

À la quincaillerie Durand, la quantité vendue a plus que doublé en trois ans, note Steve Dion, directeur général adjoint et spécialiste des poêles à bois. Ces bûches sont très prisées par les clients qui font des feux d'ambiance. Mais de plus de plus, des clients commencent à les utiliser pour se chauffer, souvent en complément du bois traditionnel.

Les gens veulent de la rapidité et de la simplicité, mentionne M. Dion. «On ne veut plus se payer des tours de reins et du cordage de bois pendant des heures», a-t-il constaté.

Plus propres

En seulement 15 minutes, tout est rangé, avance Mathieu Trudel, propriétaire de Novaflamme, un détaillant de bûches écologiques où là aussi les consommateurs sont plus nombreux chaque année. M. Trudel fait aussi valoir que ces bûches sont plus propres : pas d'insectes, pas de bout d'écorces ou de bois qui tombent, moins de créosote. Comme elles s'empilent parfaitement, elles ne prennent que le quart de l'espace qu'il faudrait pour du bois traditionnel, selon M. Trudel.

Il faut aussi savoir choisir la bonne bûche, plaident les conseillers. M. Dion rappelle qu'une bonne bûche aura une bonne densité et aura été compressée à chaud. Mais comme ces informations ne sont pas inscrites sur l'emballage, il faut s'informer auprès des conseillers en magasin. Le mieux reste toujours d'en essayer plusieurs et de bien cibler nos besoins (feu d'ambiance, chauffage seul ou d'appoint, de nuit ou de jour). Et il ne faut pas mettre toutes les bûches dans le même panier, note M. Trudel, puisqu'il y a différentes qualités. C'est souvent aussi une question de goût, ajoute M. Guay. Un modèle peut paraître parfait pour un client et ne pas convenir du tout à un autre.

Côté prix, chauffer entièrement à l'aide de bûches écolos est en général plus cher. Ces bûches vont dégager plus de BTU, mais vont se consumer plus vite. Mais pour ceux qui consomment beaucoup, l'achat de grosses quantités permet des économies substantielles qui rendent le prix des deux options équivalent, estime M. Trudel.

Le meilleur des deux mondes

Si les bûches écolos ont de nombreuses qualités, il reste que certaines particularités du bois naturel sont inimitables, a constaté une fervente consommatrice des bûches écolos. «Des bûches écologiques, ça brûle bien, sauf que tu n'as pas le crépitement d'une bûche normale», déplore Diane. Elle a donc acheté cette année un peu de bois traditionnel aussi. Pour l'ambiance. Elle a ainsi l'impression d'avoir le meilleur des deux mondes. La mixité a d'ailleurs la cote. Messieurs Dion et Guay la recommandent fortement. Une bûche écolo qui «crépite» pourrait se retrouver sur les tablettes dans l'avenir, indique toutefois M. Trudel. Des manufacturiers travaillent à pallier cette faille.

Mais certains consommateurs retournent à leurs premières amours. Au Ranch chez Ti-Gars, à Saint-Étienne-de-Lauzon, Mélanie Blais affirme que la bûche écologique avait fait bien jaser l'an dernier. Certains clients avaient pris moins de bois traditionnel pour l'essayer. Plusieurs ont préféré revenir au bois régulier. Même son de cloche pour Steeve Dubois, de l'entreprise Le P'tit Dubois. Une dizaine de clients ont essayé les bûches écolos pour se chauffer et tous ont décidé de revenir avec du «vrai bois», avance M. Dubois. Les clients déplorent que le chauffage à l'aide de bûches écologiques coûte plus cher et serait moins efficace.