Que c'est donc beau une maison ancienne, mais que c'est difficile à assurer! Parlez-en aux propriétaires qui possèdent des résidences de 60, 100 ou même 180 ans d'existence. Non seulement ont-ils du mal à trouver un assureur, mais ils doivent aussi payer des primes plus élevées parce qu'il n'existe pas de contrats adaptés à la problématique particulière des maisons anciennes. Et c'est pire si vous habitez un arrondissement historique parce que les compagnies d'assurances craignent de se voir imposer toutes sortes de contraintes par le ministère des Affaires culturelles ou par les services d'urbanisme en cas de sinistre.

Que c'est donc beau une maison ancienne, mais que c'est difficile à assurer! Parlez-en aux propriétaires qui possèdent des résidences de 60, 100 ou même 180 ans d'existence. Non seulement ont-ils du mal à trouver un assureur, mais ils doivent aussi payer des primes plus élevées parce qu'il n'existe pas de contrats adaptés à la problématique particulière des maisons anciennes. Et c'est pire si vous habitez un arrondissement historique parce que les compagnies d'assurances craignent de se voir imposer toutes sortes de contraintes par le ministère des Affaires culturelles ou par les services d'urbanisme en cas de sinistre.

 Un jeune couple de Saint-Jean-sur-Richelieu en a fait l'expérience. Il a acquis une maison de 140 ans qu'il n'arrivait pas à assurer. En désespoir de cause, le couple a contacté l'association Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ) afin de trouver une solution.

 «Malheureusement, plusieurs acquéreurs de maisons construites avant 1950 se retrouvent dans la même situation que ce jeune couple», signale Robert Bergeron, lui-même propriétaire d'une maison ancestrale dans l'arrondissement historique de Beauport. Avec l'APMAQ dont il est membre, M. Bergeron travaille activement depuis cinq ans à trouver une formule d'assurance pour les maisons anciennes. «Mais notre dossier progresse», plaide-t-il. Dernièrement, une compagnie canadienne s'est montrée intéressée à couvrir les maisons patrimoniales, historiques et ancestrales du Québec. Pour étoffer son dossier d'assurance, l'APMAQ invite les propriétaires de maisons anciennes à remplir un sondage disponible sur le site www.mai sons-anciennes.qc.ca.

 Pourquoi est-ce si difficile de s'assurer?

 Matériaux particuliers

 En 2005, le Conseil en assurances et services financiers du Cégep de Sainte-Foy a produit un rapport exposant les difficultés particulières liées à l'assurance de propriétés anciennes. Les auteurs du rapport mentionnaient entre autres qu'au départ, ces maisons coûtent plus cher à réparer à cause des matériaux utilisés et d'une main-d'oeuvre davantage spécialisée. Ils soulignaient aussi que l'interprétation de l'expression «réparer ou reconstruire avec des matériaux de même nature» était souvent cause de litige entre l'assureur et l'assuré. Conséquence : le coût de reconstruction devenait difficile à établir. En conclusion, les auteurs avançaient qu'il existe des produits spécifiques pour ce type d'assurance en Europe et aux États-Unis et qu'il n'y a pas de raison que ce ne soit pas pareil ici.

 Au Québec, plus de 400 000 résidences ont été construites avant 1950. Et le parc de maisons anciennes ne fera qu'augmenter, souligne M. Bergeron, d'où l'importance de développer des contrats d'assurances types pour ce marché. À l'heure actuelle, si vous rachetez une maison ancienne, vous devrez convaincre une compagnie de vous assurer, lui fournir l'évaluation de votre maison et satisfaire à toutes sortes d'exigences. Seul petit hic, il n'existe pas d'évaluateur spécialisé pour ce créneau ni de logiciels adaptés.

 «J'ai fait un test pour le fun», dit M. Bergeron. Après avoir contacté une compagnie d'assurances de Québec, il s'est fait répondre 24 heures plus tard que s'il était déjà assuré avec une compagnie, il valait mieux pour lui de rester avec la même. Pourtant, conclut-il, l'assurance est un droit acquis pour tout le monde.