Si vous chauffez votre demeure au mazout, voyez si vous avez les couvertures d'assurance nécessaires et suffisantes en cas de fuite ou de déversement. Ce, eu égard à la décontamination du sol, à la réparation des dommages que cela pourrait causer à vos biens et à la responsabilité civile. Autrement, si une catastrophe survenait, vous seriez dans de beaux draps.

Si vous chauffez votre demeure au mazout, voyez si vous avez les couvertures d'assurance nécessaires et suffisantes en cas de fuite ou de déversement. Ce, eu égard à la décontamination du sol, à la réparation des dommages que cela pourrait causer à vos biens et à la responsabilité civile. Autrement, si une catastrophe survenait, vous seriez dans de beaux draps.

«La pollution, causée d'une façon ou d'une autre, n'est pas un risque normalement couvert par les assureurs de dommages», prévient Alexandre Royer, conseiller en affaires publiques au Bureau d'assurance du Canada (BAC). Un avenant à votre police est donc un must.

Bien entendu, si votre réservoir est désuet et que le conduit d'acheminement de mazout vers la chambre à combustion de votre fournaise est enfoui dans le sol, votre assureur n'acceptera pas de vous couvrir.

Si, par ailleurs, votre réservoir est dehors, il pourrait ne lui reconnaître une espérance de vie utile que de 10 à 15 ans contre 25 dans la maison. Cette durée passée, il vous obligera à le remplacer par un neuf. «Cela procède, en fait, des critères d'admissibilité du risque assurable», explique M. Royer.

Par ailleurs, ce ne sont pas tous les assureurs qui offrent une protection contre l'infiltration d'huile à chauffage dans la chape de béton de votre sous-sol. Soit pour sa démolition et sa reconstruction en passant par la décontamination du sol.

Dans pareille situation, deux facteurs ont une incidence importante sur le montant limitatif assuré (100 000 $, d'ordinaire) : la main-d'oeuvre car ce travail est normalement fait à la main, puis l'étendue des dommages découverts. Car, avant d'éventrer la chape, nul n'en a une idée précise.

D'un autre côté, la couverture pour les dommages causés à autrui (responsabilité civile) par la fuite ou le déversement n'est pas la même d'un assureur à l'autre. Là aussi, il y a limitation.

Cependant, pour les dommages directs faits à votre maison et à vos biens, le montant assurable est normalement enchâssé dans celui de la valeur «assurée» de l'ensemble de votre propriété. «Il faut toutefois que votre police le stipule expressément», insiste M. Royer.

En revanche, souligne-t-il, la contamination causée, par votre fait, à un cours d'eau près de votre résidence, aux conduites d'eau potable, aux égouts publics et aux végétaux n'est généralement pas couverte.

Alerte

D'un autre côté, une odeur de mazout au sous-sol est souvent un indicateur presque objectivement vérifiable d'un désordre de votre système de chauffage ou d'une fuite. Cela doit nous mettre immédiatement en alerte.

Devant l'évidence d'une fuite, il faut informer son assureur. Et, sans doute, les services publics. Une intervention immédiate permet de limiter les dommages. «D'autant que le mazout s'infiltre dans le béton à raison d'un pouce par heure», met en garde le BAC. Si vous êtes couvert, votre assureur prend les choses en main. Sinon, vous êtes seuls.

Changement de système

Enfin, si vous passez du chauffage au mazout au chauffage à l'électricité ou au gaz naturel, vous devez faire vidanger votre réservoir et le retirer des lieux. Quant aux buses de remplissage et de retour d'air, à l'extérieur, elles doivent être obturées avec du béton. «Pour le cas où il y aurait livraison accidentelle de mazout», craint Alexandre Royer.

Si l'obturation n'a pas été faite et qu'un livreur se trompe d'adresse et y enfile 900 litres de mazout, vous êtes en difficulté.

Or, si vous avez prévenu votre assureur de votre changement de système de chauffage, il est hautement probable que vous ne soyez plus couvert. Il faudra donc réunir toutes vos énergies pour vous battre contre l'entreprise du livreur et son assureur. Mais si, par pur hasard, vous l'avez toujours, conclut le porte-parole du BAC, votre assureur devrait y prendre égard.

 Les propriétaires sont peu assurés

 Au Québec, un locataire sur quatre (24 %) et un propriétaire de logement sur 50 (98 %) n'ont aucune couverture d'assurance habitation, selon le Bureau d'assurance du Canada (BAC).

 Ces gens, pour la plupart, ne voient pas l'intérêt de s'assurer et considèrent superflue cette dépense «pour des malheurs qui n'arrivent qu'aux autres», selon le porte-parole de l'organisme, Alexandre Royer.

 En cas d'incendie, pourtant, l'un et l'autre s'exposent à la perte de tous leurs biens, sans compensation. S'ajoute, pour le locataire, le risque d'avoir à ses trousses son propriétaire et l'assureur de ce dernier s'il est tenu responsable du sinistre.

 «Après avoir perdu tout ce qu'on a, répondre personnellement d'une réclamation de 600 000 $, par exemple, en responsabilité n'est pas une mince affaire. Mais si on a la couverture requise, l'assureur s'occupe de tout», continue M. Royer.

 Après tout, plaide ce dernier, un programme d'assurance habitation de base, qui comprend des allocations pour la responsabilité civile, le relogement et le remplacement des biens selon leur valeur au jour du sinistre - par opposition à la valeur à neuf - ne coûte souvent qu'un peu plus de 200 $.