Mars nous fait espérer le printemps, mais aussi entrevoir l'été et ses grosses chaleurs. Contre elles, la climatisation paraît désormais difficile de se priver.

Mars nous fait espérer le printemps, mais aussi entrevoir l'été et ses grosses chaleurs. Contre elles, la climatisation paraît désormais difficile de se priver.

Si vous envisagez passer bientôt à l'action pour acheter, la fin de l'hiver est une bonne période. Car les détaillants ont ce qu'il faut en magasin, tandis que rien ne vous presse. Ainsi, vous découvrirez, cette année, des produits plus en accord avec le développement durable et certains dont l'aspect affine le décor.

Les appareils de climatisation «biblocs ou multiblocs» nouveaux, soutenus par une technologie de haute précision et un liquide réfrigérant sans CFC, peuvent maintenant prétendre au titre de produits écoénergiques. Ce à quoi s'ajoutent une espérance de vie utile plus grande et un confort accru. «Début 2006, le réfrigérant écologique R-410A (Puron), très commun en Europe, débarquait à Québec. Maintenant, il est la norme. Fini les émissions de CFC. Tous les fabricants sérieux ont emboîté le pas», déclare Éric Fournier, conseiller en climatisation chez Réfrigération Noël de Québec. C'est là une des raisons pour lesquelles, selon lui, le prix des climatiseurs à évaporateur intérieur et compresseur extérieur (biblocs) a monté alors qu'il est normalement stable ou en baisse.

À moins de 3000 $ l'an passé, il passe à 3200 $ voire 3400 $. Le coût relié aux innovations technologiques et le rehaussement du cours mondial des métaux ces derniers temps ont aussi contribué, d'après lui, à la petite secousse haussière Mais heureusement, trouve-t-il, ce qu'on perd à l'achat, on le gagne en confort et en économie d'énergie. «Car le rendement énergétique saisonnier ou SEER a crû d'au moins 30 %, jusqu'à 60 % souvent et même 100 %, dans certain cas», constate le directeur général et copropriétaire de Miville Solution Climat Confort, rue Bouvier, Yvan Hébert.

Deux compresseurs

Pour les «chaînes» de climatisation comportant plus d'un évaporateur, on dénombre parfois deux compresseurs. Un petit pour 40 % de l'effort, un gros pour le reste. Cela, comparé à une «unité conventionnelle qui fonctionne toujours à 100 % de sa capacité». Lorsque la température dans la maison est reportée, par exemple, à 23 ºC, le gros s'arrête. «Alors, l'autre veille tranquillement à la conservation de la fraîcheur», illustre Richard Ouellet de la société Refac Worseley de Québec, spécialisée dans la distribution d'équipements de plomberie, de climatisation et de chauffage.

En fait, non seulement la «gestion électronique» de l'air est divisible selon le nombre d'évaporateurs et les pièces où ils sont, mais les arrêts et départs sont moins fréquents. Ce qui ménage la mécanique et en allonge logiquement la durée. Selon Michel Dugas, conseiller en la matière chez Filtre Plus, boulevard Pierre-Bertrand, le couple de compresseurs est une façon viable de «gérer» la climatisation.

Quoiqu'il y ait des compresseurs «solos» du dernier cri à vitesse variable qui font «également bien le travail». «Dans un cas comme dans l'autre, la gestion est bien faite. Et, même avec la présence de trois ou quatre évaporateurs, le contrôle est divisible d'autant», résume-t-il. D'un autre côté, précise Hector Malenfant, conseiller chez le même détaillant, les compresseurs, qu'ils soient en tandem ou «solos» à vitesse variable, sont certifiés «Energy Star». Car jugés très économes en énergie.

Aléatoire

Parmi les autres nouveautés, on trouve des évaporateurs qui projettent leur fraîcheur partout, mais alternativement. Ils dissipent les températures étagées qui font éprouver le froid à une certaine hauteur, la chaleur à une autre. En revanche, M. Dugas se félicite que des appareils combinent fraîcheur et chaleur, selon la saison. «À partir de deux évaporateurs, les fabricants sérieux ont tenu pour importante l'économie d'énergie en intégrant une thermopompe», précise-t-il.

Durant les saisons intermédiaires, telles le printemps et l'automne, la thermopompe prend le relais du chauffage régulier. À moins 6ºC, son rendement reste idéal. «Plus bas, il est décroissant. Quand on le pousse à moins 15 ºC ou moins 20 ºC, on le fait à peu près inutilement. Pour le peu qu'on gagne, on tourmente son compresseur. C'est comme changer quatre 30 sous pour une piastre», met en garde M. Hébert. Néanmoins, ce qu'il en coûtera l'été pour faire fonctionner la climatisation sera compensé, le printemps et l'automne, par les économies d'énergie de chauffage.

La fraîcheur en détails

> Prix d'un climatiseur : une bonne chaîne de climatisation coûte de 3200 $ à 9000 $. Tout dépend, bien entendu, du nombre d'évaporateurs. Mais si, chez vous, le système de chauffage central (mazout, gaz, électricité ou bois) est à air soufflé, un marchand sérieux vous proposera l'installation d'un auxiliaire de climatisation. Pour 3500 $, environ. De la sorte, c'est l'équivalent d'un système de climatisation central que vous vous offrirez. Comme toutes les pièces de la maison sont chauffées l'hiver, elles sont toutes climatisées également l'été. «Il faut cependant que le serpentin de refroidissement soit mis dans le bon conduit et de la bonne façon pour éviter la formation de condensation dans la chambre à combustion, tel que recommandé d'ailleurs par les fabricants de fournaises», déclare Éric Fournier, de chez Réfrigération Noël.

> Filtres : même si, selon des observateurs, les appareils de climatisation ne sont pas, en soi, des purificateurs d'air, leurs filtres ne cessent de croître en efficacité. Le filtre absorbant au charbon, par exemple, cède le pas au filtre néoplasma de la société sud-coréenne LG. On lui prête même la faculté de stériliser les particules et moisissures tout en détruisant les parois cellulaires des bactéries. L'air impropre franchit 12 barrières alors que les particules les plus fines sont écumées par un champ magnétique.

> Climatiseurs de fenêtre : on trouve encore en grand nombre des climatiseurs de fenêtre dans les hyperquincailleries. Et à petit prix (200 $ à 300 $). Peu sonores et d'une espérance de vie utile de 15 ans, ils seraient tout indiqués pour des gens qui n'entrent chez eux que pour y passer la nuit.

> Les «plafonniers»: les détaillants interrogés par Le Soleil ne sont pas très friands des «plafonniers» ou système centraux de climatisation tentaculaires logés dans le vide sous toit. Le risque de fuite de chaleur et de condensation est trop grand. Quant au climatiseur mobile (700 $ et moins), il a la cote chez les gens qui sont locataires.

> Évaluation des besoins : on n'achète pas un système de climatisation sophistiqué comme on achète un appareil de fenêtre. «Il faut qu'un technicien qualifié se rende à la maison et y fasse une évaluation systématique des lieux à climatiser relativement aux besoins qu'on a», insiste Éric Fournier. L'exposition au soleil, la proximité ou non de la cuisine, la nature des fenêtres, le degré d'isolation de la maison et les heures durant lesquelles on veut occuper les lieux sont au nombre des facteurs à analyser.

> Étés plus chauds : Selon l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec, les besoins collectifs de climatisation au Québec devraient croître de 20 % d'ici 2020, de 105 % d'ici 2050. Car les étés, en raison des changements climatiques, devraient être plus chauds...

Un appareil cool

Pour les gens particulièrement friands de design, le fabricant d'appareils de climatisation sud-coréen LG propose des plinthes aériennes de refroidissement (collection Artcool) qui non seulement se fondent au décor, mais le rehaussent. Le premier est de nature à recevoir un portrait de famille, une toile authentique ou une reproduction. La diffusion de l'air refroidi a lieu de chaque côté.

Inefficace ou presque au bout d'une pièce en longueur, comme un corridor, il est, en revanche, performant au milieu contre un mur latéral. Il ne peut toutefois s'accorder à une chaîne de plusieurs plinthes ou évaporateurs. Son rendement est de 9000 BTU ou 12 000 BTU. Les autres sont «fini miroir grisonnant» ou métallique. Ils propulsent l'air neuf et refroidi par-dessous, viennent dans des versions 9000, 12 000 voire 18 000 BTU et peuvent se conjuguer à d'autres évaporateurs. Au prix d'un système bibloc régulier, il faut, en principe, ajouter 400 $ par plinthe. En vente à Québec chez Miville Solution Climat Confort et Filtre Plus de Québec.

Glossaire

Principe de la climatisation : un liquide très froid, circulant dans une tubulure, capte la chaleur dans la maison ; la température du liquide s'élevant, celui-ci devient gazeux ; le gaz se dirige ensuite dehors ; le compresseur l'attend puis l'écrase pour en expurger la chaleur ; de la sorte, le gaz refroidit, redevient liquide, retourne dans la maison et recommence son cycle. Quant à l'humidité saturant l'air, le système s'en empare, la refroidit et, ce faisant, la transforme en eau qui s'égoutte à l'extérieur.

CFC : chlorofluorocarbures ou composés organochlorés volatils, sans merci pour la couche d'ozone.

SEER : rendement énergétique saisonnier qui induit l'efficacité de l'appareil ou du système de climatisation. Plus il est plus élevé, plus il est économe. Au cours des dernières années, il était de 8 ou 10. Il atteint maintenant 13, et c'est le minimum. Dans certains cas et dans certaines conditions, il culmine à 21.

Écolénergétique : ce qui est susceptible de préserver l'énergie (d'où éco, pour écologie) et en diminuer la consommation et les coûts d'utilisation (éco encore, mais pour économie).

Écolénergétique : plinthe murale aérienne d'éjection d'air frais, de captage de chaleur et d'humidité.

Bibloc : système de climatisation très répandu comportant un compresseur (premier bloc) à l'extérieur, un évaporateur dans la maison (second bloc). D'où l'appellation bibloc. S'il y a plus d'un évaporateur, c'est d'un ensemble multiblocs dont il est question.