Une étude récente démontre que les propriétaires de maisons ayant un approvisionnement d'eau autonome (puits, lac, rivière, etc.) négligent de faire analyser l'eau qu'ils boivent.

Une étude récente démontre que les propriétaires de maisons ayant un approvisionnement d'eau autonome (puits, lac, rivière, etc.) négligent de faire analyser l'eau qu'ils boivent.

Les spécialistes en traitement d'eau semblent aussi beaucoup plus préoccupés à «faire une vente» qu'à rendre potable l'eau de leurs clients. Ce sont principalement les coliformes fécaux qui contaminent l'eau domestique des approvisionnements d'eau individuels, dont le fameux E. coli.

Les villes et les campagnes

Au Québec, à la ville comme à la campagne, 66 % des gens boivent l'eau du robinet. Ce pourcentage surprend dans les deux cas, mais pour des raisons inverses. L'eau provenant des réseaux municipaux est réputée pour être très saine et parfois plus saine que l'eau embouteillée ayant passé plusieurs mois en contenant. Il est donc surprenant que le tiers de la population urbaine ne veuille pas boire une eau saine et beaucoup moins chère que l'eau en bouteille uniquement pour enlever le goût du chlore.

Comme solution simple, on peut mettre un pot d'eau ouvert dans le réfrigérateur et laisser évaporer le chlore. Pour les plus exigeants, l'utilisation d'un pot d'eau contenant une cartouche filtrante au charbon est aussi beaucoup plus économique que l'eau embouteillée. À la campagne, les propriétaires se préoccupent surtout de l'apparence de leur eau qu'ils veulent claire, sans dépôt et sans odeur. Or, celle-ci peut contenir des nitrates en provenance des champs de culture, de l'arsenic sous forme naturelle ou des coliformes fécaux.

L'étude récente réalisée par le Réseau Environnement pour le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) visait des maisons à risque, alimentées par un lac, un cours d'eau ou un puits privé. L'échantillon de 26 maisons a démontré que 54 % des eaux avant traitement étaient non potables, principalement contaminées par des coliformes fécaux. On ne peut aucunement extrapoler ce pourcentage à l'ensemble des 850 000 personnes alimentées par des installations autonomes au Québec, car l'échantillon était sélectionné dans des zones à risque (concentrations de fosses septiques, d'agriculture intensive, etc.)

Après leur traitement, 43 % de ces eaux demeuraient non potables (six maisons sur les 26). Ce chiffre est inquiétant à deux titres : même dans les zones à risque, peu de gens à la campagne s'inquiètent de la salubrité bactériologique ou chimique de leur eau, et les vendeurs de systèmes de traitement d'eau non plus. Les chercheurs du Réseau Environnement insistent sur la nécessité d'informer le public des dangers reliés à la consommation d'eau non potable et sur un encadrement réglementé du personnel des entreprises qui vendent les systèmes de traitement d'eau.

Des solutions écologiques

Environ 80 % des systèmes de traitement d'eau utilisés avec les systèmes autonomes sont des adoucisseurs d'eau au sel, un produit néfaste pour l'environnement. Ce système réduit la concentration de calcium dans l'eau potable pour empêcher la formation de calcaire dans les appareils et améliorer l'efficacité des détergents pour la lessive et le lavage. Personnellement, je préfère l'utilisation d'un détartrant électronique, un appareil qui laisse le calcium dans l'eau, mais qui l'empêche de former du calcaire.

Tout comme l'adoucisseur au sel, il permet d'augmenter l'effet moussant des savons. De plus, il est sans entretien. La présence de fer, de manganèse et de soufre dans l'eau domestique n'est pas problématique pour la santé des consommateurs, mais ces minéraux causent des désagréments comme des taches de rouille, des dépôts noirs ou des odeurs. Le traitement habituel consiste à ajouter du permanganate de potassium dans un filtre de sable vert, mais ce produit chimique est coûteux et peut avoir une incidence sur la santé.

On peut le remplacer par un filtre à résine oxydante sans additifs qui élimine ces trois minéraux et leurs conséquences. Ce système nécessite toutefois une pression d'eau minimale de 30 lb/po² durant 16 minutes pour son nettoyage à contre-courant.