À quoi ressemble un système d'alarme de bonne famille? Il comporte d'abord des détecteurs périmétriques. Sous cet élégant vocable se cachent les détecteurs d'ouvertures à contact, qu'on installe sur les portes extérieures et les fenêtres directement exposées aux intrus. Ils présentent l'avantage de détecter le méchant alors qu'il tente de pénétrer dans la résidence.

À quoi ressemble un système d'alarme de bonne famille? Il comporte d'abord des détecteurs périmétriques. Sous cet élégant vocable se cachent les détecteurs d'ouvertures à contact, qu'on installe sur les portes extérieures et les fenêtres directement exposées aux intrus. Ils présentent l'avantage de détecter le méchant alors qu'il tente de pénétrer dans la résidence.

 On y adjoint également au moins un détecteur volumétrique- qu'on connaît autrement sous le terme beaucoup moins savant de détecteur de mouvement. Celui-ci détecte les déplacements à l'intérieur de la résidence, si le malfrat avait malgré tout réussi à s'introduire.

Selon Patrice De Luca, vice-président marketing et développement des affaires chez Protectron, un système de base inclura deux détecteurs périmétriques- un pour chaque porte- et un détecteur de mouvement judicieusement placé.

Le coût d'achat d'un tel système varie en moyenne de 400 $ à 500 $.

L'ajout de composantes coûtera environ 50 $ pour un détecteur périmétrique, 80 $ pour un détecteur de mouvement, 100 $ pour un clavier supplémentaire.

Pour une protection plus complète, on y ajoutera souvent des détecteurs d'incendie connectés à la centrale de surveillance. «Plusieurs vies ont été sauvées parce que des feux commençaient de nuit, alors que les gens dormaient, indique Sophie Lavery, directrice marketing chez ADT. L'aspect incendie est très important pour bien des clients.»

On peut encore y joindre des capteurs soniques, qui réagissent aux fréquences d'une vitre qu'on brise, des détecteurs de monoxyde de carbone ou de gaz naturel, des détecteurs de variations de températures, des détecteurs d'eau pour le sous-sol... Une petite forteresse.

Filaire, sans fil?

Un système filaire est composé de détecteurs reliés par fil au panneau de contrôle. Ce type de système est moins coûteux quand on ne considère que l'équipement, mais plus difficile à installer. «Si possible, on suggère un système filé, soutient Ivan Spector, président d'Alarme Sentinelle et ancien président de CANASA (Association canadienne de la sécurité). Ils fonctionnent mieux et provoquent moins de fausses alertes, exigent moins de frais d'entretien et consomment moins de piles.»

Patrice De Luca estime que chez la plupart des grands fournisseurs, l'équipement est de qualité comparable. Il ne montre pas la même tolérance à l'endroit des systèmes à installer soi-même, qu'il juge de qualité inférieure. Ce sont souvent des appareils sans fil dans lesquels on programme un message enregistré et quelques numéros de téléphone de contacts, auxquels ce message sera livré en cas d'alerte. Pour quelque 330 $, on obtient un contact de porte, un détecteur de mouvement, une sirène, une télécommande et un boîtier de contrôle incluant le clavier et le processeur.

Le service de police répondra-t-il à une demande d'aide préenregistrée? «Le 911 va prendre l'appel, nous transférer l'information, et nous allons nous y rendre, répond Richard Lafond, responsable de la section SAGA (Système administratif de gestion des alarmes) à la division du traitement des appels du Service de police de la Ville de Montréal. Quand un appel est placé au 911, il faut que nous y donnions suite.»

En fait, la subtilité réside moins dans l'équipement lui-même que dans son installation. «La difficulté, souligne Patrice De Luca, c'est que le système parte seulement quand il y a un intrus, mais pas quand il n'y en a pas.» En effet, les fausses alarmes sont la plaie de l'industrie.

Relié ou non à une centrale?

Certains systèmes ne sont dotés que d'une sirène, sans lien avec une centrale de surveillance. Ils sont généralement moins coûteux, et on s'épargne les frais mensuels de surveillance. «Les voisins n'accourent pas à la sirène, fait toutefois valoir Patrice De Luca. Ils attendent trente minutes puis ils appellent la police à cause du bruit.»

Les propriétaires peuvent néanmoins en retirer un sentiment de sécurité et un certain effet dissuasif. Les assureurs le reconnaissent: «Certains offrent des réductions de primes pour ces appareils», signale Alexandre Royer, du Bureau d'assurance du Canada.

Combien ça coûte?

Question de coûts, maintenant, c'est la pagaille. Achat? Location? Crédit-bail? Système gratuit?

Les comparaisons sont difficiles car les formules varient d'un fournisseur à l'autre.

Chose certaine, on n'a rien pour rien. Les systèmes supposément gratuits sont assortis de frais mensuels plus élevés.

Pour un système de base d'une valeur d'environ 500 $, les frais mensuels de télésurveillance peuvent passer de 15 $ à 30 $, selon que le système est acheté, donné ou loué. Au bout de cinq ans, cela fait une différence: un supplément de 10 $ par mois équivaut à 600 $.

L'achat d'un système, à moyen terme, revient moins cher qu'une location ou un système gratuit. Mais il faut débourser davantage au départ.

Les structures de prix des différentes entreprises peuvent être très complexes et difficiles à comparer. ADT, par exemple, propose l'installation de son système de base avec détection d'incendie à 300 $, en location pour 36 mois, avec des mensualités de télésurveillance de 32 $.

À l'achat, le même appareil coûte 700 $, avec des mensualités de... 32 $. La différence: dans le deuxième cas, vous êtes propriétaire de l'appareil au terme des 36 mois.

Si on opte pour l'achat, risque-t-on que l'appareil devienne rapidement désuet? Selon Patrice De Luca, les systèmes de sécurité sont très durables et ont une durée moyenne de 15 ans. «L'industrie est stable et conséquente au niveau de l'équipement», assure-t-il.

Une fois que vous avez rencontré trois soumissionnaires, la meilleure stratégie consiste à comparer les offres en additionnant pour chacune les mensualités sur une période de 60 mois et l'ensemble des autres débours- frais d'installation, prix d'achat, etc. À vos calculettes.

Réduction de risque, réduction de prime

Les assureurs estiment qu'un système d'alarme réduit les risques de cambriolage. La prime d'assurance ne s'en porte que mieux.

«Les rabais offerts varient de 5 % à 25 %, selon l'assureur, le type de dispositif et son mode de fonctionnement- local ou relié à une centrale», déclare Alexandre Royer, porte-parole du Bureau d'assurance du Canada.

Prenons l'exemple de Desjardins assurances générales. Un système d'alarme qui se contente de crier au vol entraîne une diminution de 5 % sur la prime de base. S'il est relié à une centrale, le rabais grimpe à 10 %.

Lorsque le système d'alarme inclut également un détecteur de fumée relié à la centrale, une réduction supplémentaire de 15 % est accordée, pour un total de 25 %. «Un système d'alarme réduit le risque et montre une volonté de prendre les choses en main», explique Jean Vaillancourt, directeur général des opérations du Québec pour Desjardins assurances générales.

Pour un domicile dont la prime d'assurance de base est de 490 $ taxes incluses, l'installation d'un système vol-incendie relié à une centrale accorderait un rabais sur la prime de 124 $, soit 10 $ par mois. Ces réductions s'appliquent également aux propriétaires de copropriétés et aux locataires.

Vous pensez faire installer un système d'alarme? Renseignez-vous d'abord auprès de votre assureur pour vérifier si une entente particulière avec un fournisseur ne pourrait pas vous valoir certains bénéfices supplémentaires.

Desjardins, pour reprendre cet exemple, a négocié avec ADT une entente pour offrir une réduction sur l'abonnement à la surveillance à distance. Les mensualités sont de 9,75 $ avant taxes, alors que le tarif ordinaire est de 32 $.

Renseignez-vous: si vous installez un système d'alarme après un ou deux vols, votre assureur pourrait décider de calculer la prime sans tenir compte du plus récent sinistre. On parle d'une économie pouvant atteindre 20 % du montant de la prime.

En outre, les assureurs se montrent souvent fort compréhensifs quand un vol se produit malgré la présence d'un système d'alarme. «Si un vol survient pendant que le système est activé, on n'applique pas la franchise et on ne tient pas compte de la réclamation pour les futures primes», explique Jean Vaillancourt.

Les fausses alertes coûtent cher

En 2004, le service de police de Montréal a répondu à 41 775 fausses alarmes... et à 2761 appels fondés. Près de 94 % des déplacements ne sont pas motivés. Pas surprenant que la plupart des services de police aient instauré des amendes croissantes- pudiquement appelés frais de service- selon le nombre de fausses alertes à votre crédit.

«L'objectif n'est pas de punir les gens, mais de leur faire prendre conscience et de les responsabiliser», insiste André Fortier, inspecteur chef à la division du traitement des appels du Service de police de la Ville de Montréal.

Au début des années 90, on comptait 150 000 à 180 000 fausses alarmes par année à Montréal. En 1997, on a mis en vigueur le système actuel d'amendes dès la deuxième fausse alarme. Le nombre de fausses alarmes s'est stabilisé depuis entre 40 000 et 45 000 par année. «Il y a une nette amélioration: on pouvait auparavant acheter des appareils bon marché et ça créait de nombreuses fausses alarmes, observe Richard Lafond, responsable de la section SAGA (Système administratif de gestion des alarmes) à la division du traitement des appels. Heureusement, les systèmes se sont améliorés et présentement, il y a de bons systèmes sur le marché.»

Les frais de service à Montréal

- 1er appel : aucun

- 2e appel : 65,72 $

- 3e appel : 101,58 $

- 4e appel et suivant : 131,44 $

Après quatre appels non fondés sur une période de 365 jours, les policiers ne se rendent plus sur les lieux.

Source: SPVM

RÉDUCTION DE PRIME D'ASSURANCE: UN EXEMPLE

Prime de base actuelle, taxes incluses (franchise de 200 $) 490$

Rabais annuel sur la prime :

Système d'alarme non relié 31 $

Système relié, vol seulement 74 $

Système relié, vol et incendie 24 $

Si on en profite pour augmenter la franchise à 500 $...

Système relié, vol seulement 124 $

Système relié, vol et incendie 170 $

INTRODUCTIONS PAR EFFRACTION AU QUÉBEC

1994 / 2003

Nombre : 102 848 / 66 935

Taux par 100 000 habitants : 1427 / 894

QUELQUES PRÉCAUTIONS (PAR MESURE DE SÉCURITÉ)

Vous êtes prêt à vous procurer un système d'alarme?

Voici quelques conseils, et quelques questions à se poser:

- Communiquez avec deux ou trois entreprises. Discutez de vos besoins avec chacune. Selon l'Association canadienne de la sécurité (CANASA), chaque résidence présente ses propres caractéristiques, et le système de sécurité doit être taillé sur mesure, en fonction du budget.

- Ne vous engagez pas envers une entreprise dont aucun représentant n'a pas visité votre propriété.

- Obtenez une soumission écrite.

- Une fois le système acheté, aurez-vous un contrat en bonne et due forme?

- Y a-t-il une garantie écrite sur les appareils et le service?

- Quelle est la politique de l'entreprise si vous déménagez?

- Vérifiez si l'entreprise qui vous intéresse a fait l'objet de plaintes à l'Office de la protection du consommateur: www.opc.gouv.qc.ca

- Assurez-vous qu'elle détienne une licence d'entrepreneur de la Régie du bâtiment du Québec: www.rbq.gouv.qc.ca (514) 873-0976, 1 800 361-0761.

- L'entreprise est-elle membre de l'Association canadienne de la sécurité (CANASA)? Les membres doivent suivre un code de déontologie et respecter les règlements de l'Association.

- La centrale de surveillance de l'entreprise est-elle homologuée par le Laboratoire des assureurs du Canada (ULC)?