La croissance du marché locatif de Saint-Jérôme est exponentielle. Alors que 785 logements y ont été mis en chantier entre février 2017 et janvier 2018, selon la firme JLR, des investissements de 50 millions de dollars pour des appartements luxueux sont en cours.

Le maire Stéphane Maher parle avec enthousiasme du secteur locatif de haute qualité. «C'est très nouveau ici, dit-il. Les gens peuvent trouver un produit de grande qualité en payant entre 1000 et 1200 $ par mois. Beaucoup de baby-boomers cherchent ce genre de logement, plutôt que de vendre leur propriété et d'en racheter une autre à 400 000 ou 500 000 $.»

Dans une ville dotée d'un cégep qui accueille environ 6500 élèves et d'une université où sont inscrites près de 2500 personnes, les projets de tours de logements sont légion.

«La demande est très forte pour monter des tours de 300 à 400 logements. Comme les deux établissements scolaires sont à 15 minutes à pied l'un de l'autre et que la ville possède plusieurs terrains vacants dans les environs, on va lancer plusieurs appels d'offres.»

Il avance que de nombreux projets seront construits d'ici trois ans, non loin de la gare intermodale.

Occupant environ 15 % du marché immobilier, les copropriétés ont également la cote à Saint-Jérôme. «Durant le quatrième trimestre de 2017, le nombre de ventes de copropriétés a augmenté de 34 %, observe Nathalie Beauchamp, courtière immobilière. Le prix médian est de 135 000 $. C'est très attractif. Parfois, c'est plus avantageux que de payer un loyer.»

Le maire précise que le niveau de taxes municipales séduit également bien des acheteurs. «En 2018, les taxes sont moins chères qu'en 2013, et avec le nouveau projet de loi sur la taxe scolaire, les citoyens profitent d'une baisse de taxes d'environ 500 $ en moyenne», souligne-t-il.

Quand on la questionne sur les effets du marché de l'emploi sur l'immobilier, Mme Beauchamp estime qu'ils ne sont pas majeurs. «Les gens ne viennent pas nécessairement ici pour travailler, mais pour s'y établir, en profitant de la proximité de Montréal, des bas prix des propriétés et de la tranquillité. Aussi, la ville est très familiale. On peut facilement imaginer que les enfants pourront y étudier du primaire jusqu'à l'université.»

Cela dit, il faut préciser que l'éducation est l'un des secteurs qui ont connu une croissance remarquable sur le marché de l'emploi. «On ouvre une école neuve tous les deux ans, affirme le maire. Il nous faut donc beaucoup de professeurs. Et l'université veut doubler son pavillon.»

L'autre secteur en quête de travailleurs est sans contredit la santé. «Un CHSLD a ouvert il y a un mois, un autre s'en vient, une aile psychiatrique est en construction et on a un projet d'agrandissement d'hôpital de 460 millions», précise M. Maher.

Il résume les attraits professionnels de Saint-Jérôme en parlant de 33 000 emplois, de 3000 commerces et de 300 industries. «Depuis 10 ans, on gagne 3000 habitants presque chaque année, s'exclame-t-il. La population a presque doublé en une décennie.»

Saint-Jérôme en chiffres

> 77 000: population

> 25 %: citoyens âgés de 65 ans et plus

> 224 000 $: prix médian des maisons unifamiliales

Sources: Ville de Saint-Jérôme, FCIQ

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Le niveau de taxes municipales séduit bien des acheteurs à Saint-Jérôme.