Après avoir vécu durant 24 ans dans une maison imparfaite, popoté dans une cuisine trop petite, partagé une seule salle de bain à quatre, Mario et Josée savaient ce qu'ils voulaient pour leur nouvelle maison familiale. Leur rêve a pris forme à Stoneham l'an dernier, et ils en sourient encore d'aise.

Haut perché et entouré de forêt, avec une vue en hiver sur les pistes du Relais, leur cottage est bien ancré à un terrain de 170 000 pieds carrés. Le couple, qui vit avec ses deux grands enfants, voulait de l'espace à l'extérieur et a mis deux ans à trouver le site idéal. «Quand on est arrivé ici, c'était un bois sans rue. On a acheté par GPS», raconte le propriétaire.

Guidés par le promoteur, lui et sa conjointe ont consulté l'architecte Audrey Vaillancourt de la firme DG3A pour dessiner la maison. Ils n'ont que de bons mots pour celle qui a su traduire en espace leurs désirs. Si les premières esquisses n'ont pas été concluantes, c'est qu'«elle essayait de faire un compromis pour moi», raconte Josée qui a des goûts un peu moins contemporains que son conjoint. Mais dès la deuxième rencontre, à la lumière de nouvelles directives, l'architecte a frappé dans le mille, «au-delà» de leurs attentes. «Là, on a embarqué et tout s'est enchaîné», poursuit Mario.

Le toit n'est pas complètement plat, mais légèrement incliné. Une grande terrasse couverte, comme les anciennes maisons, ceinture la propriété, qui s'élève sur deux niveaux en façade et sur trois à l'arrière. Le sous-sol, repaire du fils, n'en est pas tout à fait un avec ses grandes portes-fenêtres qui donnent accès à la cour et à la piscine.

Tunnel-cellier

Ce projet réalisé par Construction McKinley, gagnant d'un prix Nobilis 2016, a nécessité des fondations complexes. Notamment par l'ajout d'un tunnel sous-terrain. Le «bunker», comme l'a baptisé la famille, passe sous l'abri d'auto et relie le sous-sol de la maison à une pièce aménagée sous le garage pour servir d'atelier et de rangement.

Mario est manuel et voulait aller chercher un tournevis ou couper une planche sans se compliquer la vie, lui qui a connu les inconvénients d'un garage détaché dans sa précédente propriété. Pour sa part, Josée a été conquise par l'idée du chargé de projet d'en faire une petite cave à vin. Inutile de dire que c'est la pièce de la maison qui fait le plus jaser.

Lumière naturelle

Le rez-de-chaussée à aire ouverte laisse abondamment entrer la lumière naturelle. Le couple, qui avait vu d'autres réalisations signées par Audrey Vaillancourt, voulait un plafond cathédrale à l'intérieur, «mais pas pleine grandeur». L'entrée et le salon profitent des hauteurs, alors que les autres pièces, plus basses de plafonds, sont surmontées par les chambres.

La cuisine, avec ses armoires laquées blanches, ses comptoirs en granit et son garde-manger walk-in qui contient un coin déjeuner, est l'oeuvre de la firme AD+. «Mario a été chef cuisinier dans une autre vie. Dans l'ancienne maison, la cuisine était très petite. On a tellement souffert de ça. Là, quand on cuisine à deux, c'est merveilleux!» s'exclame Josée.

Même délivrance du côté des salles de bain. «On en avait une pour quatre avant. Là, on en a quatre», se réjouit la propriétaire. «C'est une belle maison, mais elle est aussi hyper-pratique et ergonomique. Nos vies vont vite, il y a plein de choses qui font qu'elle nous accommode», glisse son conjoint.

En montant à l'étage, on arrive à la croisée des chemins. Une passerelle mène tout droit à un bureau, à gauche dans les quartiers de la jeune fille de la maison et à droite, dans celui des parents. Une circulation aérienne qui ne coupe pas la lumière.

Les murs immaculés sont réchauffés par des planchers de bois. Josée a mis une touche de bleu et des meubles de sa grand-mère dans la chambre principale. La féminité est à l'honneur dans la chambre de sa fille, en face. La belle pièce installée au-dessus de l'abri d'auto a une vue des deux côtés de la maison.

Plusieurs rêves au jardin

Le grand terrain, «qui a beaucoup de potentiel», a permis à Josée de réaliser d'autres rêves. Comme celui d'entailler des érables au printemps et de creuser une piscine. Celle-ci n'est pas immense, mais l'eau s'y réchauffe plus rapidement et elle demande peu d'entretien.

En regardant sa maison de l'arrière, Josée explique que les revêtements choisis, métal imitation bois, pierre Permacon, un peu d'enduit Adex, ne leur donneront pas d'ouvrage non plus. «L'autre maison était en bois...» ne peut-elle s'empêcher de comparer.

RCI

Le gros de leur chantier a duré de février à juillet 2016. Depuis, le couple fignole la décoration et l'aménagement paysager. Contrairement à certaines histoires qui ont tourné à l'horreur, Mario parle d'une «super belle expérience». Seule ombre au tableau, le règlement de contrôle intérimaire (RCI). Cette mesure de la Communauté métropolitaine de Québec qui limite la construction résidentielle dans les bassins versants des rivières Saint-Charles et Montmorency a bloqué momentanément leur projet. «Ç'a été éprouvant», lâche Josée, avant de saluer le bon soutien de l'architecte, qui est retournée à sa table à dessin dans un temps record. «Chapeau, on a été bien encadrés.»