Bordée par le lac des Deux-Montagnes et la rivière des Prairies, L'Île-Bizard a longtemps été un lieu de villégiature. Mais l'île est devenue un milieu de vie recherché autant par les jeunes familles que les retraités, qui cherchent la proximité et les avantages des grands centres tout en tournant le dos à leurs inconvénients.

L'endroit, qui tire son nom de celui de Jacques Bizard, qui a reçu l'île en concession du gouvernement Frontenac en 1678, est reconnu pour ses milieux naturels verdoyants et sa qualité de vie. Deux attributs qui influencent son marché immobilier, surtout lorsque vient le temps de construire de nouveaux secteurs et de nouvelles rues.

À cet égard, la courtière immobilière Carole Pinto constate une hausse de la construction de maisons neuves depuis quelques mois. Et c'est le choix qu'ont fait Raymonde Abi-Alballah et sa famille, qui sont venues s'installer dans l'île à la fin de l'année 2015.

Le choix de Raymonde Abi-Alballah

Où habitiez-vous avant d'emménager à L'Île-Bizard?

Nous habitions à Pierrefonds auparavant, près du collège Beaubois, dans une belle et grande maison. Pendant de nombreuses années. Mais l'endroit était devenu un peu trop bruyant pour nous, et la maison, un peu trop grande.

Qu'est-ce qui a motivé votre choix de vous installer là-bas?

Nous apprécions beaucoup la beauté de l'endroit, sa nature et la qualité de vie. C'est aussi beaucoup moins bruyant. Nous avons regardé ailleurs, des maisons déjà construites aussi. Parfois des terrains. Nous étions ouverts à d'autres choses, mais notre choix s'est arrêté sur L'Île-Bizard.

Qu'appréciez-vous un peu moins?

Le seul lien avec Montréal, c'est le pont Jacques-Bizard. Parfois, cela peut causer des problèmes de circulation. Il y a aussi le traversier vers Laval en été, mais c'est parfois très long en raison de l'achalandage.

Le mot de la courtière

Carole Pinto habite L'Île-Bizard depuis 32 ans et y est courtière en immobilier depuis 16 ans. Elle a été aux premières loges pour observer les nombreux changements dans le marché et dans la population, notamment avec la construction de nouveaux quartiers et l'arrivée de nombreux immigrants sur le territoire.

«Beaucoup de jeunes familles à la recherche d'espace sont venues s'installer ici. Et c'est maintenant très multiculturel.»

«Il y a beaucoup plus d'immigrants et d'anglophones. Mais les francophones ne partent pas, ce sont de nouvelles personnes qui s'ajoutent», analyse Mme Pinto.

Ceux qui veulent se départir de leur maison doivent s'attendre à des délais de vente de trois à six mois, avance la courtière. Et pour les maisons de plus de 1 million, et elles sont nombreuses, les délais s'allongent de façon importante. Et comme partout ailleurs dans la métropole, le marché immobilier de l'endroit a tourné plus au ralenti au cours des dernières années. Mais la courtière constate une hausse depuis le printemps dernier. «Nous voyons de plus en plus de maisons neuves», ajoute Carole Pinto. Une situation qui soulève certaines controverses, car les promoteurs font face à l'opposition de ceux qui souhaitent garder intact le caractère naturel de leur milieu de vie, observe Mme Pinto.

En chiffres

> Ventes résidentielles au 3e trimestre de 2016*

L'Île-Bizard: 45 (+ 45 %)

Île de Montréal: 3461 (+ 8 %)

> Prix médian au 3e trimestre de 2016*

Maisons unifamiliales

L'Île-Bizard: 395 500 $ (- 5 %)

Île de Montréal: 420 000 $ (+ 5 %)

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Source: Fédération des chambres immobilières du Québec, par l'entremise du système Centris

* Données par rapport à la même période l'année dernière.

Photo Alain Roberge, La Presse

Raymonde Abi-Alballah et sa famille se sont installées dans une maison neuve de L'Île-Bizard à la fin de l'année 2015.

Photo Alain Roberge, La Presse

Le pont Jacques-Bizard est la seule voie d'accès à Montréal de L'Île-Bizard. « Parfois, cela peut causer des problèmes de circulation », déplore la résidante Raymonde Abi-Alballah.