Contrairement au Plateau-Mont-Royal, l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville n'est pas aux prises avec un problème de circulation de transit : rares sont ceux qui, sans y avoir affaire, passent sous le pont d'étagement de l'autoroute Métropolitaine pour se rendre dans ce coin du nord-ouest de l'île de Montréal.

Il s'agit plutôt d'un quartier typiquement résidentiel, où les prix des propriétés n'ont, pour la plupart, toujours pas atteint des proportions stratosphériques. Cinquième arrondissement de l'île pour la population avec près de 130 000 résidants, c'est un lieu où on habite, souvent depuis longtemps, et où on élève ses enfants.



Le choix de...Philippe Dussault


Philippe Dussault, 40 ans, et sa femme Laetitia, deux designers d'intérieur, sont propriétaires d'une résidence à Ahuntsic depuis peu. Avec ses trois enfants - deux jumeaux de 8 ans et un garçon de 5 ans -, le couple s'y plaît beaucoup. Il nous explique, en quatre questions, sa relation avec le quartier.

Quand avez-vous acheté votre résidence ?

Ça remonte à 2012 déjà. Nous étions des premiers acheteurs.

Pourquoi Ahuntsic ?

On avait regardé plusieurs quartiers. Il fallait que ça rentre dans notre budget (500 000 $ pour un duplex avec revenu) et que certains critères soient respectés. On voulait rester dans l'île de Montréal, on ne voulait pas aller à Laval, Repentigny ou sur la Rive-Sud. Il fallait trouver quelque chose avec une vie de quartier pour les enfants. On ne voulait rien savoir de la vie en condo, ce qu'on appelle des cages à poules. Quand tu analyses un peu Montréal, le Plateau-Mont-Royal est hors de prix, et Villeray est tout de même assez cher.

Ahuntsic est plutôt abordable et on peut, sans problème, modifier les résidences, il n'y a pas beaucoup de restrictions architecturales, étant donné qu'il y a très peu de patrimoine. Il est facile de trouver un duplex et de le rénover en unifamiliale ou de conserver un revenu, mais d'apporter des modifications importantes.

Donc on a trouvé un duplex avec un appartement à revenu au deuxième étage et nous avons complètement réaménagé le sous-sol pour y installer les enfants. Il n'y a tout simplement pas de condo à Montréal qui offre ce genre d'aire habitable pour moins de 500 000 $.

Trois choses que vous aimez dans le quartier ?

Il y a beaucoup d'enfants de l'âge des nôtres, ce qui leur permet d'être toujours dehors. Les écoles sont tellement proches que les autobus scolaires ne sont pas nécessaires. Ce n'est pas un quartier qui est en vogue comme l'est Griffintown, par exemple, ce qui fait que les prix sont relativement intéressants. Ce n'est pas un endroit où les gens viennent s'acheter un pied-à-terre, les spéculateurs ne l'ont pas encore découvert !

Quelque chose que vous aimez moins ?

On se fait prendre, souvent, en pensant qu'on peut se rendre au centre-ville en 15 minutes. C'est plutôt 30-40 minutes. Ce n'est pas aussi centré qu'on peut le penser, mais ça reste dans l'île et ça se fait très bien.

Une anecdote...

On peut dire que les délais de vente sont plutôt courts ici. Mon voisin a mis sa maison en vente il y a deux semaines, et elle était vendue quatre jours plus tard. Il a même obtenu le prix qu'il voulait, voire davantage !

Le mot du courtier

« Comme partout, on a vécu un creux dans le marché à Ahuntsic. Ça reprend depuis 2013, et on est pas mal revenus à la normale aujourd'hui », explique Nathalie Bégin, directrice du bureau RE/MAX Ambiance, à Ahuntsic.

La courtière, qui est dans le quartier depuis 1999, ajoute qu'on ne trouvera pas de triplex à 300 000 $ ici, et qu'il faut donc avoir les moyens pour y acheter une propriété. Mais la valeur ne fera qu'augmenter, poursuit-elle, ce qui fait que les gens sont prêts à mettre une mise de fonds moindre et à faire des paiements hypothécaires plus importants.

« Pour la copropriété, on parle presque exclusivement de premiers acheteurs, alors que pour le reste, il s'agit davantage d'acheteurs expérimentés, qui en sont à leur deuxième ou troisième achat, détaille-t-elle. Les gens restent longtemps dans le quartier, et certains reviennent même s'y installer. Les écoles sont excellentes et la vie de quartier, avec la rue Fleury Ouest et ses boutiques branchées, est un atout. »

Bref, comme le cas de la famille Dussault le montre, il faut penser à Ahuntsic et ses avantages avant d'opter pour le grand exode hors de l'île.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

«Ahuntsic est plutôt abordable et on peut, sans problème, modifier les résidences, il n'y a pas beaucoup de restrictions architecturales, étant donné qu'il y a très peu de patrimoine», indique Philippe Dussault

Source: FCIQ, par le système Centris.