Vous cherchez une maison avec garage double, piscine creusée et cour paysagée ? Et vous souhaitez payer environ 500 000 $ ? Vous allez trouver. Le marché de la maison d'un demi-million semble d'ailleurs reprendre de la vigueur avec l'arrivée du printemps.

Propriétés «clés en main»

Pas question de dépenser des milliers de dollars pour refaire la cuisine et la salle de bains lorsqu'on achète une maison d'un demi-million ! Quand on paye ce prix, c'est pour une maison parfaite.

« Les acheteurs pour ce type de propriété sont très pointilleux, observe Suzanne Lefebvre, courtière en immeubles chez Sotheby's. Ils ont des critères bien définis, ils veulent une maison impeccable, clés en main. »

« Ce sont généralement des professionnels qui prennent tout le temps nécessaire avant de trouver la propriété qui leur convient », ajoute-t-elle.

Suzanne Lefebvre sait de quoi elle parle. La courtière, qui couvre la Montérégie, représente près d'une vingtaine de clients-vendeurs possédant des maisons de plus de 500 000 $.

Prix gonflés

Carl Hudon, courtier en immeubles chez Re/Max du Haut-Richelieu, partage sensiblement le même point de vue. Pour faire une image, il souligne que les acheteurs « tiennent à leur garage double ».

Ils s'attendent également à ce que le prix affiché soit réaliste et qu'il ne soit pas gonflé artificiellement.

« C'est un marché où l'offre est importante, fait-il valoir. Il est important que les vendeurs établissent avec précision le prix qu'ils souhaitent obtenir pour vendre dans des délais raisonnables. »

Il fait lui aussi un parallèle entre la maison « moyenne » et celle qui est affichée à un demi-million.

« À 300 000 $, dit-il, la marge de négociation est mince. À 500 000 $, c'est différent. Ceux qui achètent des maisons plus luxueuses négocient fréquemment le prix à la baisse parce qu'ils considèrent que le vendeur dispose d'une marge de manoeuvre. »

« Il faut comprendre, aussi, que les acheteurs qui en ont les moyens hésitent entre la maison neuve et la maison existante, indique-t-il. Ça met de la pression sur le vendeur, qui a de la compétition. »

Activité printanière

Fleurette Lefebvre (aucun lien de parenté avec Suzanne Lefebvre) ne cache pas, de son côté, que ce marché est au ralenti depuis quelques années.

Elle constate toutefois une embellie dans le paysage immobilier depuis le début du mois de mars.

« J'ignore si c'est la fièvre du printemps, dit-elle, mais il y a beaucoup d'activité depuis quelques semaines. Je viens de vendre deux maisons dans cette fourchette de prix et une troisième offre est en voie d'être acceptée. »

Ce regain d'activité serait attribuable, en partie, au maintien des faibles taux d'intérêt. « Je ne vous cacherai pas, dit-elle, que mes clients [qui contractent de gros emprunts] sont moins craintifs d'emprunter à des taux hypothécaires de 2,59 % sur 5 ans, ajoute-t-elle. Ils font le calcul et ils réalisent qu'ils peuvent se permettre d'acheter une maison plus chère. »

« C'est une roue qui tourne, ajoute-t-elle. Les premiers acheteurs font une offre sur une maison de 325 000 à 375 000 $, et ceux qui vendent se tournent vers des maisons d'un demi-million, dans bien des cas. Ça désengorge le marché et tout le monde est content ! »

Luxe ici, entrée de gamme ailleurs

C'est un secret de polichinelle : le prix des maisons à Montréal reste nettement bas par rapport aux costauds marchés de Toronto et de Vancouver. C'est particulièrement frappant pour la maison dont la valeur marchande oscille autour de 500 000 $.

« Dans ces villes, note Joanie Fontaine, analyste financière pour la firme immobilière JLR Solutions foncières, une maison d'un demi-million entre dans la catégorie des maisons d'entrée de gamme. Tandis qu'à Montréal, on parle de maisons de luxe. C'est tout dire. »

L'analyste financière, qui suit les grandes tendances au pays, croit en outre que les écarts de prix entre les trois marchés - Montréal, Toronto et Vancouver - ne sont pas sur le point de rétrécir.

À Montréal...et en région



L'économiste constate en outre que le marché des maisons d'un demi-million « est surtout concentré dans la région de Montréal », bien que dans certaines régions, notamment dans la Vieille Capitale, les Cantons-de-l'Est et les Laurentides, on trouve de telles propriétés avec, à la clé, un compte de taxes municipales et scolaires dépassant largement les 5000 $ par année.

Ce n'est pas le courtier Pascal Maheux, chez Re/Max Avantages, qui va la contredire. Il vient d'obtenir le mandat de vente d'une « très belle propriété » de 519 000 $ en Beauce.

Il ne cache pas qu'il doit faire des efforts pour « aller chercher des acheteurs à Montréal et à Québec ».

« C'est un fait qu'il n'y a pas un énorme bassin d'acheteurs pour ce type de propriété dans notre région, évalue-t-il. À vrai dire, en Beauce, on s'attend plutôt à trouver des maisons de 140 000 à 180 000 $. »

Il calcule qu'à Saint-Georges et Sainte-Marie, « on peut les compter sur les cinq doigts d'une main, les maisons luxueuses ».

Même son de cloche de la part du courtier Daniel Pelletier, actif dans la région de Trois-Rivières depuis 25 ans.

« Nous ne sommes pas dans une région où on va trouver une offre exceptionnelle pour ce type de propriété, convient-il. Voilà pourquoi il est important, pour l'acheteur, de fixer le bon prix dès le départ. Mais, règle générale, ces maisons se vendent bien, compte tenu qu'il y en a peu sur le marché. »

Claudette Boiteau, active dans le marché de Lorraine-Rosemère, affirme enfin que le marché des « petits châteaux » demeure vigoureux dans les Basses-Laurentides.

« Les acheteurs qui viennent visiter ces maisons dans notre région savent à l'avance que les prix varient de 500 000 à 700 000 $ et même au-delà, soulève la courtière. Il n'y a pas de surprise et ça facilite la négociation. »

Pour votre demi-million...

Petit aperçu des propriétés en vente au Québec pour un demi-million.

Notre-Dame-des-Pins (Beauce)



17 pièces, dont 4 chambres

2 garages

Superficie habitable : 1980 pi2

Évaluation municipale : 408 800 $

Taxes totales : 5321 $

PHOTO FOURNIE PAR LE COURTIER

Montréal (Ahuntsic)

3131, place Hélène-Boullé, Montréal (Ahuntsic)Prix demandé : 580 000 $

Construction : 1956

10 pièces, dont 4 chambres à coucher, 1 salle de bains, 1 garage

Aire habitable : 1890 pi2

Évaluation : 427 600 $

Taxes totales : 4371,50 $

Consultez la fiche de la propriété.

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Saint-Armand

69e Avenue

Prix demandé : 539 000 $

Maison de campagne

Construction : 1983

Terrain : 27 669 pi2

Vue plongeante sur la baie Missisquoi

Voilier dériveur de 26 pieds au quai

Taxes totales : 2695 $

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Trois-Rivières

2060, rue Conrad-Godin

Prix demandé : 535 000 $

Construction : 2003

14 pièces, dont 4 chambres à coucher, 2 salles de bains-d'eau

2 garages

Superficie habitable : 2200 pi2

Évaluation municipale : 468 000 $

Taxes totales : 10 056 $

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Lorraine

166, boulevard De Gaulle

Prix demandé : 549 000 $

Construction : 1989

14 pièces, dont 4 chambres à coucher, 2 salles de bains-d'eau

2 garages

Dimensions du bâtiment : 47 pi X 45 pi

Évaluation : 468 500 $

Taxes totales : 5379 $

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