Coeur de l'Estrie et ville universitaire, Sherbrooke a traversé quelques épreuves au cours de la dernière année, notamment en raison des coupes annoncées par le gouvernement dans le secteur public. Son marché immobilier s'est néanmoins montré résilient, en terminant 2015 avec une hausse des ventes de 3 %.

« Nous ne vivons pas dans un marché en dents de scie. Il n'y a pas de grandes hausses ni de grandes baisses. Le marché s'appuie sur la confiance et la constance », explique Jean-François Bérubé, courtier immobilier chez Royal LePage, équipe Bérubé.

Les chiffres de vente depuis le début de l'année 2016 envoient des signaux positifs, alors qu'ils dépassent légèrement ceux de 2015. Cependant, le délai de vente qui était alors de 123 jours est passé à 129 cette année. Au centre-ville, dans l'arrondissement de Jacques-Cartier, M. Bérubé dit constater une baisse des transactions. Mais dans l'arrondissement de Rock-Forest-Saint-Élie-Deauville et ailleurs, les premières statistiques accessibles en 2016 montrent que c'est plutôt le contraire qui se produit.

La baisse enregistrée dans les transactions de copropriétés en 2015 s'explique en partie par le nombre élevé de constructions neuves dans ce secteur depuis quelques années. En revanche, selon Jean-François Bérubé, « ce qui aide en ce moment, c'est la diminution du rythme de construction des maisons de premiers acheteurs, soit entre 200 000 et 250 000 $. Par conséquent, l'inventaire a diminué ».

« L'une des forces du marché immobilier de Sherbrooke est l'accès à la propriété », dit quant à elle Andrée Poulin, courtière chez Via Capitale. « À salaire égal, c'est plus facile d'acquérir une propriété ici », ajoute-t-elle. D'ailleurs, fait remarquer Mme Poulin, il n'est pas rare que des étudiants, ou plutôt leurs parents, préfèrent acheter le lieu de résidence pendant les études au lieu de payer un loyer pendant des années.

Jean-François Bérubé remarque également que de plus en plus d'investisseurs de l'extérieur, notamment de Montréal, font l'acquisition d'immeubles résidentiels dans la région pour investir une partie de leurs économies. « Ils trouvent ça plus sûr que la Bourse », explique-t-il.

Malgré un marché immobilier solide, les deux courtiers constatent que l'économie de la région tourne plus lentement par rapport à celle d'autres villes du Québec. Par exemple, Andrée Poulin dit que le nombre total de ventes est inférieur à celui de villes comparables, comme Trois-Rivières. De plus, ajoute-t-elle, « c'est difficile en ce moment pour les nouveaux commerces. Beaucoup ferment dans la première ou la deuxième année ».

M. Bérubé pense que l'économie de la sixième ville au Québec en matière de population pourrait mieux se porter avec une plus grande participation du secteur privé. « Nous manquons d'investisseurs. Il y a beaucoup d'acquis à Sherbrooke en raison de l'importante proportion d'emplois liés au secteur public. Ça apporte beaucoup de stabilité, mais un peu moins de dynamisme. »

Source (tableaux) : Fédération des chambres immobilières du Québec, par l'entremise du système Centris

Sources (chiffres) : Institut de la statistique du Québec, Ville de Sherbrooke, Statistique Canada,Enquête nationale auprès des ménages de 2011