À écouter Danielle Larose parler de son bateau, on croirait qu'elle décrit une vaste maison. Il y a le cockpit qui peut devenir un solarium, le pont où elle s'installe parfois dans un hamac, la chambre principale, la chambre d'amis qui fait aussi office de coin lecture, l'espace commun...

Pourtant, le voilier sur lequel elle navigue avec son conjoint depuis sept ans ne fait que 30 pi de longueur. «Notre bateau est assez grand, on ne voudrait pas qu'il le soit plus que ça. C'est petit, mais il est possible d'aménager des espaces pour vivre à deux ou à quatre. Les enfants sont venus nous voir en voyage et on n'a pas eu de problème», dit cette mère de deux grands enfants.

Le voyage auquel elle fait allusion, c'est celui qui a amené le couple du quai de Portneuf jusqu'aux Bahamas et qui a duré près d'un an. Un voyage qui a contribué à resserrer l'organisation de l'espace à bord.

«En ayant vécu un an dans le bateau, nous avons développé des trucs que nous avons gardés, par exemple pour emballer la nourriture, les livres, ou encore aménager notre espace pour dormir.»

L'organisation a beau être optimale, il est arrivé au capitaine de s'ennuyer du «confort du foyer». 

«On est très rationnés quant à l'eau qu'on peut consommer à bord. Quand on est revenus après un an, on n'osait pas ouvrir le robinet, ça coulait presque trop fort!»

Même lorsqu'il n'est pas parti pour plusieurs mois, le couple - un enseignant et une avocate qui travaille à son compte - passe la majeure partie de la belle saison à bord. «On ne voyage pas en auto, on ne fait plus de camping. Jean prenait quelques jours pour aller à la pêche avant, il n'y va plus», explique Danielle Larose.

Ils n'ont pourtant renoncé à rien. «Ça m'apporte beaucoup plus que lorsque je faisais du camping ou que j'allais au chalet de mes parents, dit Danielle Larose, à propos de la navigation. Ce n'est pas un loisir, c'est un mode de vie.»

Leur grande maison de deux étages ne leur manque donc guère, précise-t-elle. «Le voilier, c'est comme un petit chalet. Quand on a le temps, on vient y souper, parfois on va s'ancrer sur le fleuve, on sort le hamac.»

Dans ce chalet, toutefois, la nature a préséance, rappelle Danielle Larose. «Ce n'est pas un milieu qui est dangereux, mais ce n'est pas une maison ni une tente. Depuis quelques années, on a toujours des ceintures de sécurité à bord. Avec l'eau, on ne joue pas au plus fort.»

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Le Subtil ne fait que 30 pi de longueur, mais peut accueillir quatre personnes pour de longs séjours.