Depuis environ huit ans, la demande pour de nouvelles habitations à Vaudreuil-Dorion est en progression constante, observe le promoteur Raymond Allard, très actif dans la municipalité depuis 14 ans, avec son partenaire, Sylvain Ménard.

«Il y a un débordement de l'Ouest-de-l'Île, où les habitations coûtent plus cher, à cause de la rareté de terrains et de projets, constate-t-il. La nouvelle génération, qui a grandi dans l'Ouest-de-l'Île, n'a pas les moyens d'y acheter une maison. Elle s'est rendu compte qu'il y avait des avantages à traverser le pont de l'Île-aux-Tourtes. La construction de la gare Vaudreuil et des commerces de grande surface le long du boulevard de la Gare ont donné un autre coup!»

Une maison de ville neuve dans le projet Rivière de la Cité, par exemple, coûte de 248 000$ à 260 000$, précise-t-il. Il faut débourser de 260 000$ à 270 000$ pour une maison jumelée et de 350 000$ à 580 000$ pour une maison détachée (toujours taxes et infrastructures incluses).

«C'est encore meilleur marché à Vaudreuil-Dorion et les constructions sont habituellement plus récentes que dans l'Ouest-de-l'Île, observe Caroline Salette, propriétaire de cinq bureaux Re/Max Royal (Jordan). Cela permet aux jeunes, qui ne sont pas nécessairement bricoleurs, d'acheter leur première maison sans trop de souci. En étant hors de l'île, les taxes foncières aussi sont moins élevées. Mais il faut faire de 15 à 20 minutes de plus en voiture pour se rendre à Montréal.»

Sur le marché de la revente, ainsi, les maisons en rangée avec trois chambres, à Vaudreuil-Dorion, coûtent de 208 000$ à 329 000$. Or à Beaconsfield, par exemple, les maisons en rangée sont offertes entre 300 000$ et 430 000$. Une différence de près de 100 000$.

Les prix grimpent, toutefois, car les terrains pouvant accueillir des projets résidentiels s'y font rares à leur tour, déplore Guy Pilon, le maire de Vaudreuil-Dorion, qui s'est opposé à l'adoption du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), en décembre dernier.

«En maintenant le principe du gel de la zone agricole, les jeunes couples devront aller s'établir dans la deuxième, troisième et même quatrième couronne, car ils ne peuvent pas payer 260 000$ pour un bungalow, précise le maire. Notre défi est de trouver des terrains à développer. Mais on achève. Une densification énorme se fait autour de la gare Vaudreuil et on croit pouvoir se rendre à une population de 38 000 à 40 000 habitants. Mais dans environ trois ans, s'il n'y a pas de dézonage, il n'y aura plus de nouveaux projets résidentiels ici. C'est un enjeu majeur!»