Depuis quelques années, le Groupe de ressources techniques Bâtir son quartier, qui coordonne la réalisation de projets d'habitation communautaires, innove en intégrant des mesures environnementales. Avec ses divers partenaires, l'organisme est allé particulièrement loin lors du recyclage de l'ancienne station d'électrification de la Shawinigan Water and Power Company, dans Hochelaga-Maisonneuve, devenue la Coopérative d'habitation Station No 1. Les efforts de Bâtir son quartier ont été soulignés lors du 5e Gala de reconnaissance en environnement et développement durable de Montréal, qui s'est tenu mardi. Il est l'un des deux lauréats dans la catégorie Organismes à but non lucratif.

«Ce projet très complexe, qui vise la certification LEED argent, n'aurait pu être réalisé sans l'implication de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, de la Direction de l'habitation de la Ville de Montréal, de la firme d'architecture Aedifica, de l'entreprise de construction Darcon et des membres de la coopérative d'habitation, estime Edith Cyr, directrice générale de Bâtir son quartier. Nous recevons ce prix collectivement. C'est la reconnaissance des efforts exceptionnels des différents acteurs, qui se sont dépassés pour atteindre les objectifs fixés.»

Cela aurait été en effet plus facile de raser l'ancien bâtiment industriel. Mais tous les partenaires impliqués se sont creusés les méninges pour sauvegarder la structure de l'édifice et en tirer profit, à l'intérieur d'un cadre budgétaire extrêmement serré.

En tout, 74 logements aujourd'hui habités ont été aménagés dans le bâtiment central et dans les deux ailes ajoutées de chaque côté. L'équipe a fait preuve d'astuce: le rez-de-chaussée étant très élevé, le sol a été excavé. De multiples ouvertures ont été pratiquées dans les épais murs de brique ainsi que dans les fondations de pierre et moellon pour créer les portes, les fenêtres et les portes-fenêtres. Il est maintenant impossible de distinguer les nouvelles sections de part et d'autre de l'immeuble original. Et pour cause: 92 000 briques ont patiemment été mises de côté lorsque les ouvertures ont été percées, afin d'être réutilisées.

Parmi les autres mesures vertes appliquées, notons l'augmentation de la performance énergétique de l'édifice, la réduction de la consommation d'eau, la diminution des îlots de chaleur (en plantant notamment des arbres dans la cour intérieure) et l'utilisation de matériaux contenant des matières recyclées.

«L'habitation communautaire s'inscrit dans la logique du développement durable, croit Mme Cyr. Elle est socialement rentable, économiquement viable et soutenable d'un point de vue environnemental.»

Le Gala de reconnaissance en environnement et développement durable de Montréal souligne les réalisations des entreprises, des institutions et des organismes à but non lucratif montréalais qui mènent des projets novateurs pour la protection de l'environnement . Celui-ci est organisé par le Conseil régional de l'environnement de Montréal, en collaboration avec la Conférence régionale des élus de Montréal et la Ville de Montréal. Dans la catégorie Organismes à but non lucratif, l'Éco-quartier Saint-Jacques s'est aussi illustré pour son projet de réfection écologique des stationnements et de densification de la végétation aux Habitations Jeanne-Mance.