En fait, c'est la première d'une série de maisons qui seront élevées au Canada au cours des prochaines années. Pour tenir bon contre les vents violents, la grêle redoutable, les gros verglas, les pluies torrentielles, les incendies de prairies ou les tremblements de terre.

En fait, c'est la première d'une série de maisons qui seront élevées au Canada au cours des prochaines années. Pour tenir bon contre les vents violents, la grêle redoutable, les gros verglas, les pluies torrentielles, les incendies de prairies ou les tremblements de terre.

«On ne peut empêcher les débordements de la nature, mais on peut les contenir en affermissant les bâtiments, en accommodant mieux les infrastructures publiques et en faisant évoluer les techniques de construction», déclare Alexandre Royer, conseiller en affaires publiques au Bureau d'assurance du Canada (BAC).

En 1985, déjà, l'industrie est consternée par la prolifération des catastrophes naturelles partout dans le monde.

En 1991 et en 1997, Calgary subit de formidables tempêtes de grêle. Les dommages sont de grande ampleur, les réparations coûtent 630 millions $ aux assureurs.

En 1998, au sud-ouest du Québec et dans la partie ontarienne limitrophe, a lieu le grand verglas. Les assureurs versent 1,9 milliard $ en indemnités. Au cours des derniers mois, des vents et tornades secouent des localités, couchent des arbres et soulèvent des toits. L'an passé, Katrina dévaste la Louisiane. C'est le comble.

Catastrophiques

En 1998, l'industrie de l'assurance de dommages du Canada, de concert avec le BAC, met sur pied l'Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC).

Un fonds est mis en place avec le concours exprès de la compagnie d'assurance Le Coopérateur, à laquelle sont associés L'Union canadienne, Coseco et la Souveraine Générale. Eu égard à la recherche, le savoir-faire de l'Université Western Ontario de London est mis à contribution.

La planète a la vie dure, trouve le directeur de l'IPSC, Paul Kovaks. Il admet qu'il est dans l'ordinaire des Canadiens de construire des maisons solides, mais il est persuadé qu'il faut faire mieux. Car des intempéries extrêmes nous menacent.

La maison fortifiée de l'île-du Prince-Édouard a été implantée à Summerside, sur la côte ouest. Là où les vents furieux sont communs, là où les fracas de l'hiver s'acharnent. On la guettera donc de près.

Particularités

Bien que fortifié, l'immeuble n'est pas une forteresse. Il est tout simplement muni d'un plus grand nombre de clous, de vis. Puis d'attaches, de tiges d'assemblage et d'adhésifs. Outre le renforcement de certains composants comme la toiture et les fenêtres.

Des tiges d'acier, par exemple, réunissent plus fermement les étages aussi bien que le bâtiment même aux fondations. Des contrevents en acier ancrent les fermes à la charpente. Les pignons sont pourvus de grands volets. Les charpentes sont mieux contreventées.

De robustes bardeaux sont fixés à la toiture avec une quantité plus grande de clous et d'adhésifs. Ils ont de quoi, dit-on, se moquer de vents pouvant atteindre les 200 km/h.

Une «sous-toiture» a été installée. Faite pour rester au sec, elle est assujettie au moyen de clous annelés. Pour empêcher l'eau de s'insinuer, de puissantes bandes adhésives couvrent les joints. Le pourtour des fenêtres, lui, est fourré d'un calfeutrant hydrorésistant.

En fait, les autres maisons qui seront mises progressivement en place au pays seront de nature à résister aux heurts climatiques violents, typiques spécialement des régions où elles seront élevées. Ce qui comprend in extenso les séismes et les feux de friches dans les Prairies.

Et puis, souhaite le conseiller en affaires publiques du BAC, il faudra bien que «les codes du bâtiment soient ajustés aux conditions climatiques extrêmes».

Québec, de son côté, s'y emploie. Son nouveau code, qui devrait commander la construction résidentielle à partir de 2008, tiendra compte - bien qu'on ne sache encore jusqu'à quel point - des probabilités plus grandes que jamais de verglas, de pluies torrentielles, de vents violents, d'inondations, de hausse subtile de la température l'hiver et des chaleurs insoutenables l'été.