C'est l'Agence de l'efficacité énergétique (AEE) qui coordonne l'ensemble de la révision de la réglementation, qui touchera toute l'industrie de la construction. L'organisme a commencé à faire des études économiques et techniques sur la question il y a plus d'un an. Elle fera ses recommandations au ministère des Ressources naturelles et de la Faune en 2007.

C'est l'Agence de l'efficacité énergétique (AEE) qui coordonne l'ensemble de la révision de la réglementation, qui touchera toute l'industrie de la construction. L'organisme a commencé à faire des études économiques et techniques sur la question il y a plus d'un an. Elle fera ses recommandations au ministère des Ressources naturelles et de la Faune en 2007.

«À la lumière des premiers résultats, la nouvelle réglementation pourrait ressembler beaucoup au programme Novoclimat, avec certaines particularités, révèle Mario Canuel, conseiller en efficacité énergétique à l'AEE. Il pourrait, par exemple, y avoir de nouvelles normes d'isolation et d'étanchéité à l'air. Les fenêtres pourraient être plus performantes et les appareils de chauffage, plus efficaces. Cela permettrait de réduire les factures de chauffage des nouvelles constructions de 20 à 25%.»

Selon lui, les diverses mesures permettront d'améliorer le confort des occupants ainsi que la qualité de l'air dans les nouveaux bâtiments. En consommant moins d'énergie pour chauffer les bâtiments, par ailleurs, les Québécois émettront indirectement moins de gaz à effet de serre, car Hydro-Québec pourra vendre ses surplus à des marchés qui autrement utiliseraient des sources d'énergie moins vertes, ajoute-t-il.

La Régie du bâtiment du Québec fait partie du groupe de travail formé pour mettre à jour la réglementation. Elle est en train d'élaborer un chapitre sur l'économie d'énergie, qui sera intégré au Code de construction du Québec, en 2008. Pour rédiger son document, l'organisme qui régit le secteur de l'habitation se basera sur les codes nationaux en économie d'énergie élaborés par l'ensemble des provinces canadiennes, indique Hélène Chouinard, porte-parole de l'organisme.

La Régie du bâtiment du Québec souhaite que le code de construction s'applique à toutes les nouvelles constructions résidentielles, ce qui n'est pas le cas actuellement, précise Mme Chouinard. Les maisons unifamiliales, de même que les bâtiments de moins de neuf logements et de moins de trois étages sont exemptés de l'application du Code de construction du Québec. La construction des maisons et des petits bâtiments relève en effet des municipalités. «Pour appliquer une norme unique, il faudra s'assurer que les municipalités puissent effectuer les inspections», fait-elle remarquer.

Un grand nombre d'entrepreneurs appliquent déjà des normes plus sévères que celles prescrites par le règlement sur l'économie d'énergie, en ce qui concerne notamment l'isolation des murs et des plafonds, souligne André Gagné, directeur du service de l'expertise technique et de la formation, à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ).

«Le programme Novoclimat de l'AEE a une influence sur les entrepreneurs, précise-t-il. Beaucoup s'y conforment pour se démarquer.»

Il craint toutefois une hausse des prix, qui pourrait empêcher des familles d'acquérir une maison. «Plusieurs ne pourraient se permettre une augmentation de 5% des coûts, dit-il. Il faudrait retenir les éléments qui génèrent les plus grandes économies d'énergie, au moindre coût. Comme l'installation de fenêtres plus performantes et l'augmentation des normes d'isolation des plafonds.»

Avec nos hivers plus doux et le réchauffement climatique anticipé, les consommateurs récupéreront leur investissement supplémentaire sur une plus longue période de temps, fait-il remarquer.

Beaucoup de propriétaires sont prêts à payer plus cher pour avoir une maison certifiée Novoclimat et obtenir un plus grand confort, fait remarquer Alain Chamard, responsable du service d'inspection chez Qualité-Habitation, le plan de garantie de l'Association des constructeurs du Québec (ACQ). «Les prix augmenteront, mais pas de façon astronomique, dit-il. Plusieurs entrepreneurs dépassent déjà certaines normes. La révision du règlement ne devrait pas affecter l'industrie.»