Le couple, qui désire conserver l'anonymat, a acheté un grand appartement dans un triplex de Montréal en 1998. À l'époque, leur fils aîné est âgé de 4 ans. L'entente est immédiate avec les autres copropriétaires: le trio se lie tout de suite d'amitié avec les voisins du troisième étage et du rez-de-chaussée.

Le couple, qui désire conserver l'anonymat, a acheté un grand appartement dans un triplex de Montréal en 1998. À l'époque, leur fils aîné est âgé de 4 ans. L'entente est immédiate avec les autres copropriétaires: le trio se lie tout de suite d'amitié avec les voisins du troisième étage et du rez-de-chaussée.

«On a vécu un peu plus de deux ans de bonheur en copropriété, raconte Karine. On partageait des repas avec les voisins, on s'accommodait les uns les autres parce qu'on avait des enfants de tous les âges, et on appréciait tous la vie en commun.»

Puis, un jour, la deuxième enfant du couple, née peu après leur déménagement, s'est mise à marcher. Dans le bâtiment centenaire, les pas de la fillette résonnent sur le plafond des copropriétaires du rez-de-chaussée. «Ça a dégénéré, se rappelle la mère de famille. Les voisins du premier étage ne toléraient pas le bruit avant 10h la fin de semaine. Soudainement, même notre fils qui sortait du lit le matin les dérangeait. Nos efforts pour diminuer le bruit n'ont rien donné. Quand ils on voulu s'adresser eux-mêmes à notre fille de 18 mois, nous n'avons pas eu le choix: nous avons fait rédiger une lettre par un avocat afin qu'ils ne parlent pas à notre bébé.»

Les relations s'enveniment entre les deux couples. Ils ne se parlent que lorsque c'est absolument nécessaire. Soudainement, il n'est plus question de soupers entre copropriétaires et d'accommodements entre les voisins du premier et du deuxième étage.

Karine et son mari projetaient depuis longtemps de transporter leur famille dans une maison détachée. Ces querelles de voisinage ont accéléré la concrétisation de leur rêve. En 2004, eviron deux ans après les premières mésententes, la famille est déménagée un peu plus loin, dans un cottage.

«Il ne faut pas s'imaginer que tout est noir en copropriété, tempère Karine. Je sais que dans la majorité des cas, tout se passe bien. Il faut seulement garder en tête que même si on paie des centaines de milliers de dollars pour acheter une copropriété, on achète les voisins qui viennent avec. Ton intimité se retrouve au milieu de celle de parfais inconnus. Il faut savoir faire valoir ses droits tout en respectant les autres. C'est là que tout peut se gâcher.»