Au début des années 90, les 64 bâtiments de trois étages, devenus vétustes, étaient voués à la destruction. Benny Farm, un quartier jadis vibrant d'énergie situé de part et d'autre du boulevard Cavendish, entre l'avenue Monkland et la rue Sherbrooke, était l'ombre de lui-même. Mais lorsqu'il fut question de tout raser, la communauté locale s'y est opposée. Grâce à la collaboration de la Société immobilière du Canada (propriétaire des lieux), de la Ville de Montréal, et de membres de la communauté, il fut convenu de réserver les logements à des ménages à faible ou moyen revenu, aux âges et aux besoins très variés. Environ 40% des édifices ont échappé à la démolition. D'ici 2008, environ 550 logements, dont 350 appartements locatifs, auront été construits. Environ 200 d'entre eux sont déjà habités et regroupés à l'intérieur de coopératives ou de résidences communautaires.

Au début des années 90, les 64 bâtiments de trois étages, devenus vétustes, étaient voués à la destruction. Benny Farm, un quartier jadis vibrant d'énergie situé de part et d'autre du boulevard Cavendish, entre l'avenue Monkland et la rue Sherbrooke, était l'ombre de lui-même. Mais lorsqu'il fut question de tout raser, la communauté locale s'y est opposée. Grâce à la collaboration de la Société immobilière du Canada (propriétaire des lieux), de la Ville de Montréal, et de membres de la communauté, il fut convenu de réserver les logements à des ménages à faible ou moyen revenu, aux âges et aux besoins très variés. Environ 40% des édifices ont échappé à la démolition. D'ici 2008, environ 550 logements, dont 350 appartements locatifs, auront été construits. Environ 200 d'entre eux sont déjà habités et regroupés à l'intérieur de coopératives ou de résidences communautaires.

La vision de l'OEUF

Daniel Pearl, Mark Poddubiuk et Bernard Olivier, les trois associés de l'OEUF (Office de l'éclectisme urbain et fonctionnel), engagés depuis longtemps dans le processus, avaient une vision:ils étaient convaincus qu'il était possible de récupérer certains des immeubles et de les rénover de façon à les rendre très efficaces, d'un point de vue énergétique. Ils ont relevé le défi avec brio. En tirant profit des subventions offertes par divers organismes, l'équipe a réussi à innover, tout en respectant son budget.

L'OEUF, de concert avec l'ingénieur Martin Roy a coordonné la rénovation de deux bâtiments existants et la construction de deux nouveaux édifices. Trois d'entre eux sont interreliés par une infrastructure verte. L'accent a été mis sur la réutilisation de matériaux, la qualité de l'air, la construction durable, l'efficacité énergétique et la gestion efficace de l'eau. Les bâtiments sont reliés à un système de chauffage qui marie à la fois la géothermie, des sources hybrides d'énergie solaire et électrique, le chauffage radiant, des récupérateurs de chaleur de l'air et de l'eau, de même que des chaudières au gaz très efficaces.

«Le système énergétique commun est très sophistiqué, précise Daniel Pearl. Il y aura éventuellement un partage d'énergie entre les différents bâtiments.»

Les travaux, en effet, sont réalisés par phases. Une subvention de 3 millions de la Fédération canadienne des municipalités a permis, cet été, de faire creuser les puits du système de géothermie. Les panneaux solaires viennent d'être installés.

Mais L'OEUF et Martin Roy sont allés plus loin, en créant une compagnie de services publics, appelée Énergie Verte Benny Farm, gérée par des membres de la communauté. L'organisme à but non lucratif veille sur 187 logements, répartis dans les trois immeubles. Une partie des économies de chauffage et d'électricité sont refilées aux résidants. Et une partie des profits sera éventuellement réinvestie dans des projets environnementaux qui profiteront à tous, comme l'aménagement de toits verts.

Cette initiative servira de modèle et sera reproduite ailleurs, espère Daniel Pearl. Depuis l'obtention du prix Holcim, Benny Farm a fait l'objet d'articles aux États-Unis et en Europe, mais aussi en Inde et en Thaïlande.