La soixantaine d'étudiants de l'Université de Montréal, de l'Université McGill et de l'École de technologie supérieure, réunis sous le nom d'Équipe Montréal, ont déjà franchi la présélection en vue de la compétition. Ils ont reçu, tout comme les 19 autres équipes retenues, 100 000$ US pour mener à bien leur projet. Ces fonds sont accordés par le département américain de l'Énergie.

La soixantaine d'étudiants de l'Université de Montréal, de l'Université McGill et de l'École de technologie supérieure, réunis sous le nom d'Équipe Montréal, ont déjà franchi la présélection en vue de la compétition. Ils ont reçu, tout comme les 19 autres équipes retenues, 100 000$ US pour mener à bien leur projet. Ces fonds sont accordés par le département américain de l'Énergie.

Les étudiants auront bien besoin de tout cet argent. Le toit de la maison solaire canadienne comptera 36 panneaux photovoltaïques d'une valeur de 2000$ chacun. Ainsi, seulement pour alimenter le bâtiment en énergie, la facture s'élèvera à 72 000$. Et les matériaux pour construire la maison ne sont pas encore achetés.

Le défi intellectuel (et financier) en vaut la peine, soutient Laurianne Deslauriers, étudiante en architecture à l'Université de Montréal et participante au projet. «Il faut arrêter de contrôler la nature, affirme-t-elle. Il faut apprendre à vivre avec. Je pense que la recherche sur l'énergie solaire est un pas en ce sens.» Équipe Montréal présentera donc une petite maison de 450 pieds carrés dans laquelle un couple pourrait vivre. Le toit est presque entièrement composé de panneaux solai res. Cachées à l'intérieur de la maison, une vingtaine de batteries accumuleront assez d'énergie pour les jours où le soleil ne brillera pas.

Des fenêtres occupent aussi une grande proportion de la face sud de l'édifice. Un bon moyen de profiter de la lumière du jour, mais aussi de la chaleur du soleil.

Va pour les journées froides d'hiver, mais la maison se transformera-t-elle en four l'été venu? L'équipe y a pensé et intégrera des murs Trombe à la face sud. Placés directement derrière la vitre, ces murs créent un espace plus restreint où s'accumule la chaleur.

Grâce notamment à ces innovations, Équipe Montréal affirme avoir créé un bâtiment «Énergie zéro», une maison qui produit autant d'énergie qu'elle en consomme. «C'est un calcul sur une année entière, précise Laurianne Deslauriers. L'été, ses résidants pourraient théoriquement revendre de l'électricité à Hydro-Québec. Par contre, l'hiver, il y aurait des périodes où la maison devrait être connectée au réseau public. Au total, tout s'équilibrerait.»

L'hiver cause des soucis à l'équipe, mais pourrait lui donner un avantage à l'occasion du Décathlon solaire. En raison de son climat, l'équipe canadienne présentera une maison dont l'efficacité énergétique est supérieure à celles des autres équipes américaines, portoricaine, espagnole et allemande.

Un atout pour remporter le Décathlon ? «Il y a tellement de critères à considérer, on ne peut pas dire si notre maison est meilleure ou pas, affirme Hugues Rivard, professeur d'ingénérie à l'ETS et personne-ressource pour Équipe Montréal. Mais honnêtement, nous croyons que l'important, c'est ce que les étudiants vont apprendre en participant à ce projet. Cette prochaine génération de professionnels va être très au fait des implications environnementales de la construction.»

Au bout du compte, la maison d'Équipe Montréal doit théoriquement pouvoir être commercialisée. D'après des prévisions préliminaires, elle pourrait coûter 236 000$ à construire, sans le terrain.

Le groupe d'étudiants se rendra à Washington dans un an. D'ici là, ils doivent trouver le financement nécessaire à l'élaboration de leur projet, compléter les plans, commencer la construction et finalement transporter leur maison aux États-Unis.