C'est pourquoi l'agent immobilier Huguette Canuel, de l'agence Re/Max Alliance, suggère de jeter un coup d'oeil aux propriétés vendues depuis quelques mois, question de comparer des choses comparables. Elle s'est intéressée au secteur Est, qu'elle connaît bien.

C'est pourquoi l'agent immobilier Huguette Canuel, de l'agence Re/Max Alliance, suggère de jeter un coup d'oeil aux propriétés vendues depuis quelques mois, question de comparer des choses comparables. Elle s'est intéressée au secteur Est, qu'elle connaît bien.

«Vous pouvez avoir à Montréal, entre 250 000 $ et 300 000 $, un bungalow, un cottage, une maison à demi-niveaux, assure-t-elle. C'est toutefois une question d'âge et de grandeur. En banlieue, vous avez pour ce prix une très belle maison. À Montréal, elle est difficile à trouver parce qu'il n'y en a pas beaucoup. Si elles ont été rénovées,elles sont très petites et le sous-sol est très bas. Mais vous pouvez tout de même en dénicher qui ont de l'allure et qui sont très vivables.»

Pour les besoins de notre comparaison, elle établit d'abord sa référence: une maison de plainpied avec garage, construite en 1956, dans le quartier Nouveau-Rosemont, à Montréal. La propriété, située rue Des Groseillers, est à quelques minutes de marche de la station de métro Radisson. «Le terrain est de 4500 pi2 , mais il est surtout disposé sur le côté et en avant, décrit-elle. Il y a peu de terrain sur l'arrière, mais c'est une belle propriété.»

Cette maison de briques, bien proport ionnée, a été vendue 292 000 $ il y a quelques mois.

Une maison équivalente, dans le quartier Ahuntsic, s'est pour sa part envolée pour 285 000 $. Cette maison de plain-pied jumelée, construite en 1955, est bâtie sur un terrain de 4350 pi 2 , rue Bruchési, au coeur du quartier Ahuntsic.

«C'est un bungalow comme ceux du Nouveau-Rosemont, dans un très beau quartier», commente M me Canuel. Voilà pour notre base de comparaison.

Tournons-nous vers les maisons comparables à Repentigny. Huguette Canuel signale une maison construite en 1963, elle aussi en brique et dotée d'un garage. Cette propriété de 9000 pi2 a été vendue 192 000 $. «La cuisine était refaite, et il y a deux belles salles de bains neuves, signale notre agente. À Montréal, j 'aurais facilement vendu cette maison 100 000 $ de plus.»

«La maison de la rue Des Groseillers est comparable, légèrement plus petite, mais peut-être un peu plus belle, pour 292 000 $, analyse-t-elle. La comparaison est très juste.»

Une petite virée à Saint-Eustache nous permet de vérifier qu'une maison très semblable, construite en 1954 sur un terrain de 4223 pi2, s'est récemment vendue 170 000 $.

«Nous avons assez de points de comparaison pour dire que dans le cas d'un bungalow construit entre 1950 et 1965, il y a 100 000 $ de différence pour des propriétés relativement similaires», résume l'agent immobilier.

Depuis quelques années, les acheteurs se sont davantage rabattus sur la banlieue, notamment en raison de la croissance rapide des prix dans les quartiers centraux.

Mais cette hausse accélérée s'étend peu à peu à la périphérie, ce que l'analyste de la SCHL Paul Cardinal appelle l'effet caillou: comme l'onde d'une pierre jetée dans une mare, la hausse se répand concentriquement autour de l'île.

Ainsi, ce sont présentement les zones périphériques qui connaissent les hausses de prix les plus marquées. L'écart avec les secteurs centraux, qui s'était reusé depuis quelques années, est en train de reprendre ses proportions traditionnelles. Mais il demeure important.

«Les gens qui arrivent de Repentigny tombent sur le dos quand ils constatent le prix des maisons, raconte Huguette Canuel. Ils ne comprennent pas pourquoi c'est si cher. Je leur réponds: pourquoi voulez-vous venir dans l'île?»

Elle conclut avec un dernier argument: «La maison va prendre de la valeur. L'auto n'en prendra pas.»

BANLIEUE

CE QUI SE CHIFFRE:

Une maison en banlieue coûte jusqu'à 100 000 $ de moins que son équivalent dans un quartier central de l'île.

CE QUI NE SE CHIFFRE PAS:

- Le sentiment de vivre dans un quartier tranquille.

- L'impression de quitter chaque soir la frénésie urbaine.

L'ÎLE DE MONTRÉAL

CE QUI SE CHIFFRE:

L'élimination d'une voiture peut permettre les économies mensuelles nécessaires à l'achat d'une maison valant 70 000 $ de plus.

CE QUI NE SE CHIFFRE PAS:

- Les économies de temps passé dans la circulation.

- La proximité de la culture urbaine.