La filiation de cette 10e maison sur la première est multiple. En effet, la Fondation Maurice Tanguay en a encore la paternité tandis que l'architecte (Yvan Deschênes) et le constructeur (Habitations Boivin) sont les mêmes.
La filiation de cette 10e maison sur la première est multiple. En effet, la Fondation Maurice Tanguay en a encore la paternité tandis que l'architecte (Yvan Deschênes) et le constructeur (Habitations Boivin) sont les mêmes.
Par ailleurs, le deux maisons ont en commun des saillies, retraits, colonnes doriques, avancées en porte-à-faux, rosaces, garage latéral, corbeaux, revêtement de toiture en bardeau d'asphalte de choix. Quoique, cette année, de la tôle fine, qui se réclame du caractère de la tôle en baguette, couvre les saillies.
Parement
La première maison familiale Expo-Québec de la Fondation Maurice Tanguay en 1997. (Photo archives Le Soleil)
Yvan Deschênes se souvient. Le parement extérieur de la première maison était en brique d'argile beige ponctuée d'enduit acrylique de même ton. Cette année, il est en la pierre reconstituée en béton (3 po 1/2 d'épaisseur) et le bardeau Novik en copolymère. Ce dernier est un fabuleux imposteur. En effet, il imite, avec une précision étonnante, le bardeau de cèdre, tandis qu'on lui attribue une grande espérance de vie utile.
À l'époque, le chauffage de la maison était conventionnel. Donc, à l'électricité. «Car il fallait fractionner la maison pour la transporter», précise-t-il. En ce sens, un système au mazout avec diffuseurs eut été impossible.
Depuis quelques années, c'est un système à haute vélocité qui prend la place. Le tuyautage se défait aisément. Le confort est, du coup, supérieur. Et de loin. En visitant la maison, on le reconnaît par des orifices discrets pratiqués dans les planchers près des murs extérieurs.
C'est par un souffle à peine perceptible que chauffage et la climatisation ont lieu. Et ce, de façon uniforme. Ce dispositif est alimenté au gaz naturel et assorti d'un chauffe-eau instantané du dernier cri.
En 1997, la maison Tanguay a «élu domicile» dans le quartier Le Mesnil. La toute nouvelle sera implantée dans le faubourg Le Raphaël, tout près, au nord-ouest. En 10 ans, le prix de la seconde (670 000 $) a doublé par rapport à la première (325 000 $).
Détails architecturaux
Finalement, la maison familiale Expo-Québec de cette année présente quelques détails architecturaux inédits.
L'escalier, par exemple, est évasé. Il rétrécit en montant. Les calculs qu'a dû effectuer le fabricant (Escaliers 2000) pour y arriver ont été, semble-t-il, prodigieux.
Cependant que la salle d'eau et le couloir du vestibule à la dînette s'accordent à l'oblique de l'escalier. La salle d'eau, de forme irrégulière, n'en demeure pas moins réussie.
D'un autre côté, les petites saillies en porte-à-faux à l'extérieur donnent lieu à des niches dans le petit salon de thé ou dégustation et la salle à manger. On y insère des meubles. «Ce qui fait libérer le passage ici, fait gagner de l'espace là», note la designer d'intérieur de la maison, Caroline Fréchette.
Enfin, la buanderie, qui est normalement au rez-de-chaussée, est, cette fois, à l'étage. C'est en haut et en privé qu'on lave son linge. C'est logique et commode, pense Mme Fréchette.
Si l'esprit des maisons du bord de mer de la Nouvelle-Angleterre eut été intégralement rendu dans cette 10e maison familiale, elle aurait été plus haute. Car, là-bas, elles sont ainsi faites pour mieux voir la mer.
«Ici, dit l'architecte, nous n'aurions pu le faire. Pour deux raisons: cela eut rendu le transport de la maison par route très difficile cependant que les municipalités "plafonnent" et uniformisent les hauteurs dans les quartiers résidentiels.»
Mais ce que la maison perd en hauteur, détaille M. Deschênes, elle le gagne subjectivement avec la saillie de façade d'une grande verticalité.
Le public ne pourra visiter cette maison - source principale de financement des oeuvres de la Fondation Maurice Tanguay auprès des enfants handicapés et malades - que durant Expo Québec. Soit du 16 au 27 août, jour de son attribution.