En janvier 2000, les taux pour les termes de un et cinq ans étaient de 7,6 % et 8,5 %, respectivement. Le même mois de 1995, ils culminaient à 10 % et 10,75 %. Les temps ont changé.

En janvier 2000, les taux pour les termes de un et cinq ans étaient de 7,6 % et 8,5 %, respectivement. Le même mois de 1995, ils culminaient à 10 % et 10,75 %. Les temps ont changé.

Actuellement, précise l'économiste Louis Gagnon du Mouvement Desjardins, ils sont de 5,7 % et 6,3 %. Tandis qu'ils pourraient atteindre 6,10 % et 6,55 % en juin pour descendre à 5,95 % et 6,25 % en décembre prochain.

De son côté, Kevin Hughes, économiste régional à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), prévoit, pour 2006, des taux moyens de 5,7 % (un an), 6,0 % (trois ans) et 6,5 % (cinq ans) contre 5 %, 5,6 % et 6 % l'an passé.

Ainsi, un prêt hypothécaire théorique de 125 000 $ (échéance de 20 ans et terme de cinq ans) au taux de 6 % donnait lieu à une mensualité de 890,24 $ en 2005. Cette année, au taux de 6,5 %, elle sera de 925,64 $. Soit 35,40 $ de plus.

Fardeau

«Ces hausses prévues des taux ne seront pas de nature, dans la région de Québec en tout cas, à décourager les acheteurs, bien que leur fardeau hypothécaire augmentera, aggravé toutefois par une majoration prévisible de 4 % du prix des maisons. Dans ce cas, il faudra que les gens se serrent un peu la ceinture», commente Jean-François Dion, économiste et analyste principal de marché au bureau de Québec de la SCHL.

À Québec toujours, détaille-t-il, la mensualité hypothécaire moyenne en 2006 devrait représenter 16,7 % du revenu moyen des ménages par opposition à 18,4 % de 1985 à 2004.

D'une autre part, si le revenu des ménages au Québec a augmenté, selon les prétentions dernières de la Banque Royale, les acheteurs de maisons devraient, d'après M. Dion, s'accommoder de la hausse des taux. Encore qu'il devront aussi «composer» avec celle du coût de la vie.

Lors de la conférence de la SCHL de décembre à Québec sur les perspectives du marché de l'habitation, Kevin Hughes rappelait que le prêt hypothécaire eu égard à la résidence principale constitue 66 % de l'ensemble de la dette des propriétaires québécois.

En revanche, avec les taux qui demeureront encore «historiquement bas» cette année, il ne serait pas surprenant, pense M. Dion, que de nombreux propriétaires négocient avec leur institution financière le refinancement de leur prêt hypothécaire dans le but de rénover la maison qu'ils occupent déjà depuis quelques années.

Ils seront d'autant plus à l'aise de le faire que leur propriété à pris de la valeur et qu'une partie du capital a été remboursée.

Rénovation

Par ailleurs, la grande vitalité du marché de la revente ces dernières années laisse entrevoir une activité sans précédent de la rénovation d'ici 2010. La SCHL pense que, cette année, elle devrait donner lieu à des dépenses de presque 12 milliards $ par rapport à 7 milliards $ pour la construction neuve.

«En 2005, on aura transigé au Québec, sur le réseau interagence, 70 000 propriétés résidentielles. Cette année, on devrait en vendre 65 000. Imaginez l'impact de tout ça sur la rénovation au cours des années à venir», croit Louis Gagnon.

D'un autre côté, la demande de maisons, au cours de 2006, sera en partie portée par la vague de la création nette, en 2005, de 17 000 emplois dans la seule région administrative de Québec et de 16 000 à Montréal. Aussi bien qu'elle sera entretenue par une demande qui a été jusqu'à présent freinée, faute de choix. Or, le marché de la revente propose davantage de propriétés. «D'où une augmentation moindre du prix de vente des maisons», note M. Gagnon.

En effet, dans la région de Québec, la montée des prix devrait être de 4 % cette année en comparaison de 8 % en 2005, 10 % en 2004 et 15 % en 2003.

M. Dion rappelle toutefois que le marché immobilier a amorcé sa décroissance. Sans être époustouflant, il sera, au cours des trois ou quatre prochaines années, bien portant.

À la suite de quoi, il faudra surveiller la démographie qui pourrait être en régression puis les départs à la retraite de nombreux employés de l'État dont la moitié, craint M. Dion, pourraient n'être pas remplacés.

Taux intérêt (%)

2004 / 2005 / 2006

Prêt hypothécaire (1 an) 4,6 / 5,0 / 5,7

Prêt hypothécaire (3 ans) 5,6 / 5,6 / ,0

Prêt hypothécaire (5 ans) 6,2 / 6,0 / 6,5

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Source: Banque du Canada, prévisions SCHL