L'évaluation municipale leur cause sans doute autant de bonheur que d'inquiétude, puisque la hausse de la valeur d'une maison entraîne habituellement une augmentation des taxes foncières qui lui sont rattachées.

L'évaluation municipale leur cause sans doute autant de bonheur que d'inquiétude, puisque la hausse de la valeur d'une maison entraîne habituellement une augmentation des taxes foncières qui lui sont rattachées.

Or beaucoup de retraités disposent d'un revenu modeste et de peu d'occasions d'accroître leurs liquidités.

L'une des solutions les plus populaires parmi ceux qui recherchent à monétiser leur actif est l'hypothèque inversée du Programme canadien de revenu résidentiel (PCRR). Ce programme mis sur pied en 1986 a reçu beaucoup de publicité au cours des dernières années.

«C'est une source de financement intéressante pour les personnes de plus de 60 ans qui ne veulent pas casser maison», explique Patricia Lovett-Reid, vice-présidente chez TD Waterhouse.

Une telle hypothèque permet d'obtenir entre 20 000 $ et 500 000 $ comptant, sans payer d'impôt. Le PCRR se rembourse avec le produit de la vente de la maison après le déménagement ou le décès de ses propriétaires.

Le PCRR offre habituellement des prêts d'un montant variant entre 10 et 40 % de la valeur de la maison.

Les personnes intéressées peuvent s'engager pour six mois, un an ou trois ans. L'intérêt payé augmente avec la durée de l'hypothèque inversée choisie. Le programme peut être prolongé ou renégocié à la fin du contrat.

Il faut toutefois savoir qu'à cause des intérêts composés, quelques années suffisent parfois à gruger tout le capital de la propriété.

Par exemple, une hypothèque inversée de 100 000 $ d'une durée de trois ans renouvelables sur une maison évaluée à 400 000 $ aura épuisé le capital de la maison en 17 ans. Cela signifie que les héritiers n'obtiendront pas un dollar au moment de sa vente.

Comme c'est le cas pour les hypothèques ordinaires, il y a en outre des pénalités à payer en cas de rupture de contrat.

«Cela dit, si vous mourrez pendant la durée de votre hypothèque, vos héritiers ne seront pas pénalisés. Et si vous devez quitter votre maison pour être hospitalisé à long terme, la pénalité est réduite de moitié», souligne le vice-président du PCRR, Greg Bandler.

Le financier refuse de donner des chiffres sur sa clientèle, mais affirme que «les affaires vont très bien».

L'une des raisons du succès remporté par les hypothèques inversées est sans doute le changement de mentalité de la population au sujet de la transmission du patrimoine.

«Nous avons fait des recherches et nous avons constaté qu'il y a moins de gens qui insistent pour laisser de l'argent à leurs enfants. Ce n'est pas leur priorité», dit Karen Bienaski, qui s'occupe du marketing chez PCRR.

«Les gens veulent plutôt avoir une retraite confortable ou conserver leur rythme de vie.»