Hive, qui signifie ruche en français, est la nouvelle métaphore à la mode qui présente la maison comme une plaque tournante, une base permettant à ses habitants de mieux interagir et de se connecter au monde extérieur.

Hive, qui signifie ruche en français, est la nouvelle métaphore à la mode qui présente la maison comme une plaque tournante, une base permettant à ses habitants de mieux interagir et de se connecter au monde extérieur.

Les gens réintégreraient donc le foyer, non pas dans l'esprit d'un cocooning nouveau, mais à la manière du «hiving».

«Confort et protection étaient les mots-clés du cocooning alors que le hiving associe confort et connexion avec l'extérieur», résume Anne Darche, publicitaire chez Allard-Johnson Communications.

La maison-ruche de 2004 a tout ce qu'il faut pour planifier des activités que l'on mènera à la maison ou au sein de la collectivité. Autre distinction: le hiving (ou «ruching», oserait-on traduire) est plus actif que le cocooning. Les pièces de prédilection du phénomène des deux dernières décennies étaient la chambre à coucher et la salle de bains. Les accessoires culte du parfait cocooneur étaient bien souvent la couette de duvet rassurante comme une doudou et les bougies autour de la baignoire-refuge.

L'adepte du hiving sera, au contraire, aux commandes de la cuisine, sorte de base d'opérations de la ruche. Cette cuisine avec son réfrigérateur en guise de babillard, son téléphone et son ordinateur, est bien sûr ouverte et spacieuse. Cet espace est également flexible et multifonctionnel. Par exemple, l'îlot ou la table se transforment tour à tour en un lieu de travail pour les enfants, un espace pour le petit-déjeuner, un centre de communication pour clavarder ou pour tout simplement bavarder.

À l'heure du hiving, la cuisine s'impose donc comme LE lieu de toutes les interactions. On y reçoit non seulement ses amis, mais on les incite à participer à la préparation du dîner.

Ce nouveau courant modifierait même l'architecture intérieure des maisons. Au plus fort du cocooning, chambres et salles de bains étaient surdimensionnées.

Dorénavant, ce sont plutôt les aires publiques (cuisine, séjour, salon) qui prennent de l'expansion.

À l'ère du hiving, la maison s'impose comme le meilleur endroit pour rétablir ses relations et communiquer avec les autres, affirme J. Walker Smith, président de Yankelovich. La famille et la communauté redeviennent donc des priorités.

«Le hiving est un phénomène très sain, enchaîne la publicitaire. Il permet de rétablir des liens, de rester proche de ses amis, de sa famille et d'éviter l'isolement. Après des événements comme celui du 11 septembre ou du verglas, les gens se rendent compte que la meilleure façon de faire face à l'adversité est de se rassembler.»

L'idée du hiving a même été récupérée par le milieu de l'immobilier. Aux États-Unis, dans des villes comme Palm Beach, Boca Raton ou San Jose, l'intégration de commerces haut de gamme aux immeubles résidentiels serait de plus en plus populaire. «D'ailleurs, certains acheteurs de condos choisissent délibérément d'habiter un lieu vibrant composé de commerces, de cafés ou de bistros. Les proprios sentent qu'ils font partie de la collectivité, ce qui est tout à fait hiving », affirme la spécialiste des tendances.

Enfin, on prédit que la télé pourrait perdre des adeptes. Pourquoi? Regarder la télé est une activité passive qui s'inscrit dans le cocooning. L'arrivée du hiving annoncerait plutôt le retour d'une vieille activité hautement familiale: les jeux de société. Monopoly, Scrabble et autres vont, dit-on, réaparaître sur la table de cuisine, parmi l'ordinateur et les livres. Raison? Pour mieux communiquer...