Frédéric Brie, économiste et analyste de marché au bureau de Québec de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), constate que, durant le premier semestre de cette année, 60 logements en copropriété de plus de 200 000 $ ont été vendus. Ce qui est cinq fois plus qu'en 2000. Mais la hausse des prix des logements survenue depuis l'empêche de parler d'une onde de choc.

Frédéric Brie, économiste et analyste de marché au bureau de Québec de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), constate que, durant le premier semestre de cette année, 60 logements en copropriété de plus de 200 000 $ ont été vendus. Ce qui est cinq fois plus qu'en 2000. Mais la hausse des prix des logements survenue depuis l'empêche de parler d'une onde de choc.

Il précise que c'est la haute ville de Québec qui emporte la palme, avec 41 ventes. «Le fait que, dans ce secteur, on offrait dernièrement un condo neuf à 425 000 $ est symptomatique de la confiance qu'inspire le marché aux promoteurs», pense-t-il.

Les acheteurs de copropriétés de cette envergure, dans la région de Québec, sont réputés être des retraités qui commencent, des gens proches de la retraite et des jeunes ménages à l'aise, avec enfants éventuellement. Plusieurs viennent de la banlieue, de localités rurales parfois lointaines, des États-Unis à l'occasion. Les administrateurs du projet d'immeubles en copropriété le Cinquième Bourgeois de Sainte-Foy, à l'angle de Valentin et Quatre-Bourgeois, le constatent, aussi bien que son architecte Pierre Martin.

De son côté, Frédéric Brie est porté à penser que les acheteurs expérimentés, pour en arriver là, n'ont pas expressément thésaurisé au cours des dernières années. Depuis l'an 2000, en effet, la propriété résidentielle qu'ils possédaient s'est appréciée de 55 %. En la vendant, ils accroissent leur richesse. Ce qui les dispose à l'achat d'une copropriété assez cossue et bien située.

L'analyste de la SCHL ne croit pas que ces particuliers achètent à des fins spéculatives. «Les gens veulent profiter de la vie tout en étant décidés à rester actifs. L'avenir ne les inquiète guère. Ils tiennent pour important le moment présent», suppose Yves Racine, chargé de projet au Cinquième Bourgeois. Les particuliers, reprend ce dernier, sont à l'affût de copropriétés nouvelles et d'une couleur architecturale originale dans un environnement vert, paisible et près des services. «Bref, ils aiment le nouveau, le changement et les habitations belles à voir. Et quand ils achètent, ils sont analytiques et prudents», insiste-t-il.

La construction du Cinquième Bourgeois est sur le point de débuter. D'une valeur de 13 millions $, il comprendra 73 logements, dont cinq penthouses - qui auraient déjà trouvé preneur. Le prix de chaque unité varie de 125 500 $ à 331 000 $.

Ralentissement global

Par ailleurs, M. Brie rappelle que le marché global de la copropriété (toutes catégories) est toujours en décélération dans la région de Québec. Au dernier trimestre, mentionne-t-il, on dénombrait 850 copropriétés sur le marché de la revente, contre 375 en 2002. En outre, il faut cette année, par opposition à l'an passé, 22 jours de plus pour se départir de sa copropriété. Soit 59 jours, contre 37 en 2004. Il s'agit donc, d'après lui, de deux indices objectivement vérifiables du ralentissement.

Rien d'alarmant toutefois, car le nombre de «vendeurs par acheteur» varie de 4 à 8. En fait, le ratio tend en général vers l'équilibre (10) qu'on a d'ailleurs atteint en haute et basse ville de Québec, de même qu'à Beauport. Mais à Val-Bélair, Shannon ou Loretteville, on en est loin. «Là, le marché de la copropriété est serré. Le ratio est de 4,2», conclut M. Brie.