«Encore cette année, plusieurs centaines de ménages se retrouveront à la rue au 1er juillet», déplore François Saillant, coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

«Encore cette année, plusieurs centaines de ménages se retrouveront à la rue au 1er juillet», déplore François Saillant, coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

En date du 1er juillet, 540 suppléments de loyer avaient été accordés à des ménages dans le besoin à Montréal. Avec cette aide, 275 d'entre eux ont pu trouver un logement à quelques jours du 1er juillet. Les 265 autres, sans logement, ont pour la plupart été hébergés par la famille ou par des amis, selon le coordonnateur du FRAPRU.

Dans l'ensemble de la province, Québec a déjà accordé un supplément à 722 des 855 bénéficiaires prévus. «Pour l'instant, la situation est stable, mais on va en manquer rapidement», estime François Saillant. L'an dernier, plus de 1300 ménages avaient reçu l'aide du gouvernement pour se reloger.

Le responsable de l'habitation à la Ville de Montréal, Cosmo Maciocia, a dit qu'il avait bon espoir de voir Québec ajuster son offre en fonction des besoins.

Moins optimiste, M. Saillant soutient que la crise se transforme. «La pénurie générale de logements s'essouffle, mais le problème de l'incapacité de payer s'aggrave.» À la Régie du logement, près de 45 000 causes de non-paiement ont été traitées en 2004-2005, un nombre en constante hausse.

«Il y a des logements, mais chers, explique le coordonnateur du FRAPRU. Il n'y a pas plus de logements abordables.» Selon les statistiques de l'organisme, le taux de logements inoccupés à moins de 600 $ par mois est de 1 % à Montréal. Le taux d'inoccupation des logements coûtant plus de 900 $ est de 3,3 %. Dans la métropole comme à Québec, les loyers ont augmenté d'environ 10 % entre 2003 et 2005.

Au Plateau Mont-Royal, le processus d'embourgeoisement entame sa «phase finale», selon le coordonnateur du comité logement du Plateau, Simon Dumais. Les loyers ont augmenté de 30 % entre 1999 et 2003, et le nombre d'appartements en copropriété a explosé.

«La conséquence, c'est l'augmentation de la valeur marchande des immeubles, donc l'augmentation des impôts fonciers et des loyers», déplore Simon Dumais.

Le phénomène le plus préoccupant est selon lui les reprises de logements par les propriétaires, de plus en plus fréquentes. Certains d'entre eux en profitent pour «augmenter les loyers pour être au prix du marché», affirme Simon Dumais.