Le retour de la chaleur donne un avant-goût de ce à quoi il faut se préparer dans le futur, sachant que l'habitat n'est généralement pas adapté aux situations extrêmes, comme l'a démontré la canicule meurtrière de 2003, et que les solutions prennent du temps et de l'argent à être mises en oeuvre.

Le retour de la chaleur donne un avant-goût de ce à quoi il faut se préparer dans le futur, sachant que l'habitat n'est généralement pas adapté aux situations extrêmes, comme l'a démontré la canicule meurtrière de 2003, et que les solutions prennent du temps et de l'argent à être mises en oeuvre.

Le point noir est l'isolation des murs qui se fait en France par l'intérieur et non par l'extérieur comme en Allemagne ou en Belgique.

Cette isolation par doublage intérieur des murs est efficace l'hiver mais contreproductive l'été, indique un ingénieur du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), José Fontan.

Une trop grande exposition au soleil, de grandes baies vitrées sans brise-soleil extérieur ont été autant de circonstances aggravantes pour les personnes âgées, premières victimes de la canicule de 2003 (15 000 morts), selon des enquêtes de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Ces faiblesses des constructions modernes ou l'absence d'isolation sous les combles des immeubles anciens peuvent devenir dramatiques en cas de réchauffement de la planète.

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), un organisme public qui lutte notamment contre le réchauffement climatique, a lancé cette année un programme spécifique de recherche sur des matériaux plus performants et poursuit une mission d'information et de sensibilisation du public.

«Les professionnels du secteur (industriels, bureaux d'étude, architectes) ont pris en compte cette situation depuis l'an 2000», a indiqué à l'AFP Pierre Hérant, chef du département Bâtiment et Urbanisme de l'Ademe.

Un panel très large de solutions économes d'énergie est maintenant offert pour construire ou améliorer l'habitat que «ce soit en vitrages, en produits d'isolation, en équipements thermiques ou climatiques», explique cet ingénieur.

Outre les matériaux intelligents (comme les «smart glass» qui protègent du soleil), les ingénieurs aident les architectes à concevoir des logements ou maisons en fonction de l'orientation du soleil grâce à des logiciels de calcul très sophistiqués, évitant ainsi «naturellement» la surchauffe des intérieurs.

«Un bâtiment bien conçu peut éviter les besoins de climatisation pendant l'été. Une maison de retraite vient d'être construite ainsi près de Toulon», indique M. Hérant.

Mais ces technologies ont un coût plus élevé de l'ordre de 10% à 20%, qui dissuade les maîtres d'ouvrage (promoteurs ou offices HLM) de les adopter.

Les Français eux-mêmes, pas toujours conscients des enjeux écologiques, ne sont pas toujours prêts à payer les surcoûts d'une architecture et d'une technologie plus efficaces.

Pour sensibiliser toutes les professions du bâtiment aux conséquences immédiates et à long terme sur l'environnement et la santé de l'acte de construire, la notion de «Haute Qualité Environnementale» (HQE) appliquée au bâtiment a été lancée par quelques précurseurs.

C'est devenu depuis un label, en voie de certification, qui est le signe de ralliement de tous les intervenants du bâtiment s'engageant à fabriquer des bâtiments sains pour leurs habitants et l'environnement.