Pour son projet, défini par l'architecte Jacques Plante, professeur à l'École d'architecture, l'étudiant de première année a sélectionné un terrain montagneux et boisé de Lac-Beauport. Ses clients fictifs, un auteur et sa femme, se réjouissent à l'idée de vivre et de travailler à l'abri des regards, puisque leur maison sera bâtie loin de la rue. Pour y accéder, ils devront même laisser leur voiture dans la partie haute du terrain et descendre les quelques marches menant à leur antre.

Pour son projet, défini par l'architecte Jacques Plante, professeur à l'École d'architecture, l'étudiant de première année a sélectionné un terrain montagneux et boisé de Lac-Beauport. Ses clients fictifs, un auteur et sa femme, se réjouissent à l'idée de vivre et de travailler à l'abri des regards, puisque leur maison sera bâtie loin de la rue. Pour y accéder, ils devront même laisser leur voiture dans la partie haute du terrain et descendre les quelques marches menant à leur antre.

«J'ai élaboré un concept dans lequel trois ambiances différentes sont réunies par un corridor vitré», résume Benoît Lemay. Ces «ambiances», ce sont trois pièces aux vocations bien définies: la bibliothèque, la cuisine et la chambre.

Elles ont bien sûr des points communs, telles des lignes horizontales qui donnent à cette maison «accrochée à la montagne» une silhouette vaguement japonaise. L'architecte nippon Tadeo Ando est d'ailleurs une source d'inspiration pour le jeune homme. Mais leur emplacement et les «vues éclatées» dont elles bénéficient en font des entités indépendantes et uniques.

Le couloir est entièrement vitré.

Avec sa cloison de bois ajourée et ses panneaux de verre installés entre les montants, la bibliothèque est le lieu de «la lumière diffuse». La cuisine, au centre, s'ouvre à la fois sur le lac, au loin, à travers la fenêtre de la terrasse extérieure, et sur la cour intérieure, au-delà du long corridor vitré. La chambre procure aux dormeurs «un réveil sur la forêt»; le mur donnant sur une terrasse latérale est entièrement vitré, ainsi qu'une portion du plafond. Le tout demeure intime, en raison de l'éloignement des rues et de l'absence de voisins.

La circulation et l'unité de la maison sont liées au corridor vitré, véritable «espace tampon» entre les lieux de vie et «seuil entre le naturel et le construit».

«Le projet de Benoît Lemay, réalisé dans le cadre du volet "milieu champêtre" de l'atelier d'habitation s'est clairement distingué dès les premières esquisses», a souligné le comité de sélection formé pour l'attribution des bourses de l'APCHQ. Ce dernier a relevé "l'approche respectueuse de la topographie et du contexte naturel" qui permet à la «lumière naturelle de pénétrer dans la maison et d'interagir (...) sur l'ambiance des espaces».

Le comité conclut: «(...) l'unité de composition, d'organisation et d'ambiance, mise en scène par une présentation graphique éloquente, caractérise un projet des plus matures et des mieux contrôlés à un stade si novice de l'apprentissage du métier d'architecte.» Benoît Lemay a mérité une bourse de 500 $ de l'APCHQ. Il en est d'autant plus fier qu'il a perdu une partie de son travail en raison d'un bris d'ordinateur. Son prof, dit-il, a fait montre d'une grande compréhension.

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L'automne dernier, l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ) remettait pour une deuxième année de suite des bourses totalisant 1000 $ à des étudiants de l'École d'architecture de l'Université Laval. Ce geste vise à intéresser les futurs architectes au secteur résidentiel et à sensibiliser les entrepreneurs à leurs talents. Benoît Lemay a été récompensé pour son projet de chalet. Le Soleil résume ses travaux, qui ont été réalisés à l'intérieur du cours Atelier d'habitation. Une centaine de projets avaient été soumis.