Peut-être votre décision est-elle plutôt motivée par la froide logique: à Montréal, on ne compte en moyenne de six à huit jours de grande chaleur (30°C et plus) par année.

Peut-être votre décision est-elle plutôt motivée par la froide logique: à Montréal, on ne compte en moyenne de six à huit jours de grande chaleur (30°C et plus) par année.

Quoi qu'il en soit, il vous faut vous rabattre sur d'autres solutions pour rafraîchir votre maison. Les arbres par exemple.

«À Montréal, l'arme numéro un est la végétation, assure Joël Courchesne, architecte et directeur des projets en développement durable de la firme d'architectes Lemay et associés. C'est beau, elle produit de l'oxygène, protège du soleil en été et laisse passer les rayons en hiver.»

La solution est peu coûteuse, mais demande un minimum de planification et de patience avant qu'on puisse bénéficier de ses bienfaits. Par contre, c'est un point à considérer au moment de l'achat d'une propriété.

Une antique pratique, courante par exemple en Provence, consiste à fermer les volets durant les heures du jour, en ne laissant qu'un petit interstice pour laisser respirer la maison. Chez nous, où cet appendice est peu courant - sinon comme décoration aussi immobile qu'inutile -, il faudra se rabattre sur les pare-soleil, stores et rideaux. À la différence qu'ils sont placés à l'intérieur de la maison.

Même s'ils empêchent le soleil de réchauffer l'intérieur de la pièce, ils sont tout de même frappés par ses rayons, ce qui augmente leur température et participe à la longue au réchauffement intérieur.

Autre solution: les fenêtres exposées au sud peuvent être garnies d'un auvent.

Les fenêtres peuvent elles-mêmes faire écran. Si on envisage de remplacer les fenêtres orientées au sud-ouest, il sera préférable d'opter pour des modèles à verres doubles ou triples, isolés à l'argon et garnis d'un revêtement à basse émission thermique. Appliqué sur la surface intérieure de la fenêtre, ce revêtement limitera le gain thermique solaire sans réduire la luminosité.

L'aération naturelle

Pour favoriser un déplacement d'air efficace, il est souvent préférable d'ouvrir au maximum deux fenêtres opposées, et d'entrouvrir les fenêtres qui ne sont pas exposées au vent dominant.

Les fenêtres large ouvertes créent un appel d'air qui entraîne une circulation par les autres fenêtres entrouvertes. S'il n'y a pas de vent, on ferme les fenêtres et les rideaux du côté ensoleillé et on ouvre du côté ombragé, en forçant l'aération avec un ventilateur.

À cet égard, les fenêtres à guillotine moderne ont un avantage: elles s'entrouvrent simultanément en haut et en bas. L'air chaud, plus léger, peut ainsi s'échapper par l'ouverture supérieure, créant un appel d'air par l'ouverture inférieure même par une journée sans vent.

La ventilation mécanique

Connu: une petite brise sur la peau donne une impression de fraîcheur. Au plus fort de la canicule, c'est d'ailleurs la ruée sur les ventilateurs portatifs.

Ce sont malheureusement des appareils bruyants, peu efficaces et énergivores. Mieux que rien, mais c'est un pis aller. Les modèles oscillants, en changeant perpétuellement de direction, créent des turbulences plutôt que d'installer un courant régulier.

Dans la mesure du possible, il est préférable d'opter pour les ventilateurs de plafond. Leurs larges pales provoquent un déplacement d'air généralisé et régulier dans toute la pièce.

Attention aux excès, toutefois: par grande canicule, un courant d'air violent sur la poitrine nue durant toute la nuit peut causer un refroidissement et même une pneumonie. Une solution: en faisant fonctionner l'appareil en sens inverse, on forme un déplacement d'air continu dans la pièce, mais qui n'est pas directement dirigé vers les personnes.

À déconseiller: faire fonctionner la ventilation du système de chauffage central. L'efficacité est minimale et le coût en électricité, maximal. Par contre, un déshumidificateur peut aider à réduire l'humidité ambiante et son effet d'inconfort. De récents appareils portant le label Energy Star consomment peu d'énergie.

Réduire l'usage d'appareils qui chauffent

Vous aiderez votre cause en ne contribuant pas vous-mêmes à hausser la température ambiante. Ne lancez le lave-vaisselle qu'au moment de vous coucher. Réduisez l'utilisation de la cuisinière en modifiant vos menus. Le four micro-ondes disperse moins de chaleur qu'un élément de cuisinière.

Pour réduire la production de chaleur, éteignez les lumières et les appareils ménagers quand ils ne sont pas indispensables.

Dans les pièces où les lumières sont laissées allumées pendant de longues périodes, vous pourriez remplacer les ampoules à incandescence par des lampes fluorescentes compactes qui fonctionnent à des températures moins élevées. C'est particulièrement vrai pour les luminaires intégrés aux ventilateurs de plafond.

Évitez la sécheuse: étendez dehors si vous en avez la possibilité.

Toutes ces mesures sont valables aussi avec un climatiseur. Pour réduire la consommation d'énergie, l'Office de l'efficacité énergétique de Ressources naturelles Canada recommande de régler le thermostat à 25 degrés Celsius. Chaque baisse d'un degré sous 25 degrés Celsius entraîne une hausse de consommation d'énergie de 3 à 5%. Le réglage à 25 degrés Celsius constitue le meilleur compromis entre confort et économie.

Autre truc pour économiser l'énergie: ajouter une minuterie au climatiseur de fenêtre. En ajustant la minuterie pour lancer l'appareil une heure avant son retour du travail, on économise plusieurs heures d'utilisation.

À plus long terme

«L'isolation et le calfeutrage vont produire le même effet bénéfique pour la climatisation l'été que pour le chauffage l'hiver», assure Marc Chamberland, porte-parole d'Hydro-Québec.

Des combles bien isolés sont essentiels. Surtout s'ils sont recouverts d'un toit de bardeaux d'asphalte noirs, les combles se réchauffent énormément en été. Une bonne isolation empêche cette chaleur de se transférer dans les pièces du dessous.

«Les combles doivent être bien ventilés», ajoute Laurier Nichols, chef de groupe en efficacité énergétique au groupe Dessau-Soprin.

Quand vient le moment de construire à neuf, d'autres solutions s'offrent. Des pare-soleil extérieurs à lamelles sont de plus en plus utilisés en architecture moderne. L'architecte Joël Courchesne fait également l'apologie d'un long avant-toit. On utilise ainsi à bon escient l'angle d'incidence du soleil, qui atteint 54 degrés en été, mais se limite à 15 degrés en hiver. De cette façon, le surplomb du toit donne de l'ombre en été et n'empêche pas l'éclairage par le soleil en hiver.