Dans ses plus récentes prévisions, rendues publiques lundi, la SCHL n'a que légèrement modifié ses perspectives pour l'année en cours et la prochaine. Concrètement, l'organisme fédéral prévoit la construction de 50 000 habitations au Québec en 2005 et de 45 000 en 2006.

Dans ses plus récentes prévisions, rendues publiques lundi, la SCHL n'a que légèrement modifié ses perspectives pour l'année en cours et la prochaine. Concrètement, l'organisme fédéral prévoit la construction de 50 000 habitations au Québec en 2005 et de 45 000 en 2006.

«Depuis quelques années, on constate que les multiples facteurs ayant récemment propulsé la construction résidentielle au Québec (conjoncture économique favorable, niveau des prix, faible stock de maisons existantes à vendre, rattrapage) s'amoindrissent», a déclaré Kevin Hughes, économiste de la SCHL pour le Québec.

«En effet, depuis deux ans maintenant, la croissance de l'emploi est plus faible, les prix ne sont plus ceux du début des années 2000, il y a plus de choix sur le marché de la revente et, dans bien des marchés, le rattrapage est terminé. Les données compilées durant les quatre premiers mois de 2005 vont dans le sens de nos prévisions», a-t-il ajouté.

La SCHL souligne néanmoins que l'affaiblissement des facteurs soutenant la demande est «modéré» et que le nombre de mises en chantier «demeure relativement élevé».

L'organisme précise que la baisse de la construction résidentielle touche tous les segments de marché ainsi que toutes les régions métropolitaines. Ainsi, après la levée de terre de près de 29 000 maisons individuelles en 2004, les mises en chantier d'habitations de ce type devraient atteindre le chiffre de 25 500 en 2005 et de 23 500 l'année suivante. Quant aux logements collectifs, la SCHL prévoit qu'il s'en construira 24 500 en 2005 et 21 500 en 2006, alors qu'en 2004, près de 30 000 mises en chantier avaient été enregistrées.

«Alors que ces deux grands segments de marché seront tributaires de la conjoncture économique, celui des logements collectifs sera, de plus, ralenti par l'accroissement récent des stocks, a précisé M. Hughes. Cela étant dit, le concept de logement collectif, qui convient au style de vie d'un nombre croissant de Québécois et qui est plus abordable, est loin de disparaître du décor.»

Le marché de la revente devrait pour sa part connaître des baisses du nombre de transactions ainsi qu'un ralentissement de la progression des prix.

Ainsi, les 61 000 transactions prévues cette année et les 58 000 attendues en 2006 constituent des reculs de 12 pour cent et de 5 pour cent, respectivement. La SCHL croit que durant cette période, le prix moyen progressera à un rythme plus faible et atteindra 186 000 $ (9 pour cent par rapport à 2004) en 2005 et 194 000 $ (4 pour cent par rapport à 2005) l'année suivante.

«Les mêmes facteurs ayant entraîné une baisse de la construction résidentielle ont d'abord touché le marché de la revente, qui s'affaiblit depuis près d'un an maintenant», a dit M. Hughes.

Pour l'ensemble du pays, la SCHL croit que les mises en chantier fléchiront de 7,3 pour cent cette année par rapport à l'an dernier, s'établissant à 216 400. Il s'agira néanmoins de leur troisième niveau le plus élevé des 17 dernières années.

En 2006, le nombre de mises en chantier devrait atteindre 200 200.