«On savait tellement ce qu'on voulait», se rappelle Hélène Simard, au sujet de la construction réalisée il y a deux ans au domaine de l'érable rouge. Et pour cause, après avoir considéré en 1999 l'aménagement de l'ancienne demeure familiale pour les besoins de sa fille, le clan a dû réviser ses plans. «Ça nous aurait coûté au moins 45 000 $ et l'on aurait défiguré notre cottage anglais.» Devant les difficultés rencontrées, Mme Simard a préféré repartir de zéro. Enfin presque.

«On savait tellement ce qu'on voulait», se rappelle Hélène Simard, au sujet de la construction réalisée il y a deux ans au domaine de l'érable rouge. Et pour cause, après avoir considéré en 1999 l'aménagement de l'ancienne demeure familiale pour les besoins de sa fille, le clan a dû réviser ses plans. «Ça nous aurait coûté au moins 45 000 $ et l'on aurait défiguré notre cottage anglais.» Devant les difficultés rencontrées, Mme Simard a préféré repartir de zéro. Enfin presque.

Car pour cette nouvelle résidence, elle avait pris bonne note de tous ces ajustements intérieurs qui rendent la vie plus facile. Cadres de portes élargis, seuils abaissés, pièces dégagées, chambre et salle de bains adaptées, ascenseur pour le sous-sol, le tout dans une habitation plain-pied.

Revoir les façons de faire

«Il ne faut pas donner l'impression qu'on entre dans une institution», précise d'ailleurs Majella Dionne, vendeur chez Construction Lucien Nadeau, le contracteur qui a fabriqué la maison des Simard-Gosselin. Et pour cause, d'après M. Dionne, l'effort pour adapter une nouvelle construction est moins important qu'il n'en paraît. De plus, les modifications ainsi apportées peuvent bénéficier à tous. D'où l'intérêt pour l'entreprise de revoir, selon la demande, les façons de faire habituelles en construction.

«On ne prétend pas répondre à tous les besoins des personnes handicapées! Mais on s'est imposé des contraintes, car au fond, c'est une foule de petits détails qui font la différence, résume M. Dionne. Il suffit simplement d'y penser un peu plus. Et ce n'est pas nécessairement beaucoup plus cher!» Il donne en exemple l'abaissement du seuil de la porte-patio, une mesure assez facile à réaliser et qui fait assurément une différence pour quelqu'un en fauteuil roulant ou simplement qui ne veut plus s'y cogner les pieds!

Notons que de nouveaux standards de construction sont entrés en vigueur aux États-Unis. Les maisons américaines doivent en effet désormais respecter des normes qui permettent aux personnes âgées ou handicapées un accès aisé, apprenait-on du quotidien The Arizona Republic, en mai dernier. La ville de Phoenix a notamment été nommée «ville la plus facilement accessible», en 2004.

Un virage qu'est à même de constater Robert Berthiaume, vice-président et directeur vente et marketing pour l'entreprise lavalloise Savaria, spécialisée dans la conception de sièges d'escalier et d'ascenseurs résidentiels. Bien implanté aux États-Unis, Savaria connaît une croissance qui illustre bien l'intérêt actuel. M. Berthiaume remarque cependant que le marché canadien n'est pas aussi sensibilisé à ce problème.

Une situation qui devrait changer, croit-il. «Nos produits ne sont pas uniquement destinés aux personnes handicapées. Il faut penser plus loin, dans 15 ou 20 ans.» Devant le vieillissement de la population, la clientèle serait de plus en plus nombreuse à «prévoir à l'avance» ses besoins en adaptation résidentielle. Savaria s'est donc ajustée, modernisant ses produits avec de nouvelles allures qui s'intègrent mieux au décor résidentiel.

«Même si les gens n'en ont pas besoin immédiatement, toutes les résidences devraient être conçues comme ça», poursuit Majella Dionne. Car la demande pour des habitations mieux adaptées ira en grandissant, insiste-t-il. Un avis que partage Mme Simard, qui compte bien ne pas avoir à déménager pour ses vieux jours.

Mais ce n'est pas tout le monde qui a la possibilité de déménager dans une nouvelle habitation quand surviennent des difficultés résidentielles, à cause d'un handicap.

Heureusement, il existe de l'aide. À commencer par les services offerts dans les CLSC, les premières portes auxquelles il faut frapper, suggère Annie Trépanier, ergothérapeute. Sur place, l'équipe pourra notamment fournir les détails sur les programmes de subventions offerts selon la condition de la personne.

De plus, c'est par le CLSC que l'évaluation des patients devra se faire, tout comme l'analyse des besoins de réaménagement du domicile, dans le but d'obtenir de l'aide financière.