Bonne nouvelle pour l'environnement. La chaîne Wal-Mart a décidé d'éliminer toutes les caissettes de plantes en polystyrène de ses étalages à partir de ce printemps dans tout le Québec. Les fournisseurs de l'entreprise, qui ont été avisés l'an dernier, doivent dorénavant livrer tous leurs végétaux dans des pots faits d'un matériau recyclable.

Bonne nouvelle pour l'environnement. La chaîne Wal-Mart a décidé d'éliminer toutes les caissettes de plantes en polystyrène de ses étalages à partir de ce printemps dans tout le Québec. Les fournisseurs de l'entreprise, qui ont été avisés l'an dernier, doivent dorénavant livrer tous leurs végétaux dans des pots faits d'un matériau recyclable.

«Nos clients nous ont fait part de leurs préoccupations en matière d'environnement et nous avons décidé d'y donner suite», a expliqué le porte-parole de la multinationale du commerce au détail, Yannick Deschênes. Comme toutes les grandes surfaces, Wal-Mart occupe une part importante des ventes de plantes chez nous. Ses exigences se traduiront d'ailleurs par la disparition de 500 000 contenants en polystyrène. Reste à savoir si le geste de la compagnie aura un effet d'entraînement. Ce n'est pas évident. Pourtant, les contenants en polystyrène ne sont habituellement pas acceptés dans le bac de recyclage; ils se retrouvent la plupart du temps au lieu d'enfouissement.

Au Canada, la caissette en polystyrène est utilisée presque exclusivement au Québec. Même si son usage a diminué au cours des années, elle reste populaire auprès des pépiniéristes et du public, car ce type de contenant permet de mettre en marché des plantes à prix très bas, habituellement des annuelles. Dans un pot de plastique, le nombre de plants est beaucoup plus limité, la manutention plus longue et toute proportion gardée, les plantes sont plus coûteuses. En contrepartie, les plants en pot individuel se transplantent plus facilement, la reprise est meilleure et plus rapide.

125 millions de pots de plastique

Par ailleurs, la Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec (FIOHQ) s'efforce depuis plusieurs années de sensibiliser les producteurs horticoles à la récupération des pots de plastique, en plus de travailler à la mise sur pied de collectes régionales avec des récupérateurs professionnels. Ces efforts sont plutôt rares du côté des amateurs de jardinage et des municipalités, qui ont chacune leurs règles en matière de récupération.

Au Canada, environ 125 millions de pots de plastique sont utilisés annuellement, dont une quinzaine de millions au Québec. Des pots, il faut bien le dire, qui aboutissent pour un bon nombre dans les ordures ménagères.

Certaines jardineries et pépinières invitent parfois leurs clients à rapporter les pots de plastique pour fins de recyclage, mais ces initiatives restent l'exception jusqu'ici. Selon la FIOHQ, ce genre d'action devrait prendre de l'ampleur dans un proche avenir.

Contrairement à une impression répandue, la réutilisation des vieux contenants n'est pas rentable pour les entreprises horticoles car il faut les nettoyer et les stériliser, ce qui coûte temps et argent. Mais c'est surtout la grande disparité des formats et des matières plastiques qui fait problème.

Des contenant biodégradables

Que faire alors avec nos vieux pots? Le bac de recyclage peut en avaler plusieurs types, mais l'information sur le sujet fait souvent défaut. Car ce ne sont pas tous les types de pots qui sont récupérés lors de la collecte sélective. Il faut donc vérifier sous le contenant pour découvrir le sigle de récupération de même que le numéro qui l'accompagne. Ces codes ne sont cependant pas toujours bien visibles. Mieux vaut avoir de bons yeux.

Les pots de catégories 2 et 5, les plus utilisés, sont faits de plastique rigide. On peut les mettre dans le bac de recyclage, après les avoir nettoyés évidement. Ils serviront notamment à la fabrication de... bacs de recyclage.

Par contre, les contenants très légers dont la texture rappelle presque le papier, les «multicellules» ou les «Cell-Pack», comme on les appelle parfois, sont souvent exclus du recyclage. C'est aussi le cas de plusieurs pots carrés plus largement utilisés. Ils sont tous de la catégorie 6 et sont faits d'un type de polystyrène qui sert souvent dans la composition des emballages de produits alimentaires.

Il existe aussi des contenants entièrement biodégradables, mais ils restent peu utilisés en raison de leur prix élevé. C'est le cas d'un produit fabriqué en Suisse, le Napac NaturePots, conçu avec la pellicule entourant le grain de riz (un pot semblable importé de Chine est aussi biodégradable). Ce pot a une vie utile de 18 mois en pépinière, à l'extérieur. Mais la beauté de la chose, c'est que vous pouvez le mettre dans la terre et il se décomposera en huit semaines, du moins selon le fabricant. (je vais le tester dans les prochaines semaines). Le hic, c'est qu'il se vend trois fois le prix d'un pot conventionnel en plastique. Napac est nouveau sur le marché canadien et le distributeur Greenstar soutient que les prix devraient baisser si la marque devient populaire.

Soulignons que la multinationale américaine Ball Horticultural, très présente au Québec, a mis sur pied un programme orienté spécifiquement sur le jardinage renouvelable, dont un des éléments est l'utilisation de pots biodégradables.

Faudra-t-il payer plus cher nos végétaux pour permettre un recyclage de tous les contenants ou favoriser l'utilisation de pots biodégradables? Il y a fort à parier que les amateurs de jardinage devront consentir à cet effort, plus tôt qu'on ne le croit, pour la protection de l'environnement. Après tout, la vocation de l'industrie horticole est l'embellissement.

 

Photo Rémi Lemée, La Presse

La caissette de polystyrène est maintenant bannie des magasins Wal-Mart pour être remplacée par des pots en matière recyclable. Cela représente 500 000 caissettes de moins au dépotoir.