Retrouver le goût de ses végétaux préférés en format miniature et en découvrir d’autres dont on n’aurait jamais soupçonné l’intérêt est une gracieuseté des germinations et pousses. À cultiver chez soi à petit prix — sans flafla et sans gadgets — pour garder le goût des verdures et aromates à portée de main dans la cuisine.
Toujours avec la même approche « éconologique », l’agronome Lili Michaud nous revient avec un septième ouvrage de référence en horticulture, consacré cette fois aux germinations et pousses.
Passionnée de plantes comestibles, l’autrice a commencé à cultiver ces végétaux miniatures, il y a 40 ans, en s’initiant à la germination de luzerne qui connaissait alors ses heures de gloire auprès d’une clientèle « granola », se souvient-elle. Graduellement, elle a agrandi l’éventail de ses cultures en y ajoutant de nouvelles variétés. Elle nous en présente 51 dans ses pages, dont certaines graines qui se prêtent aux germinations, d’autres aux pousses, si ce n’est aux deux.
« Il y a vraiment du choix. On peut diversifier tout au long de l’hiver et quasiment changer ses cultures toutes les semaines », fait-elle valoir en enchaînant sur les vertus de ces comestibles. Cultiver ses germinations et micropousses est une façon d’avoir accès à un produit beaucoup plus économique et diversifié que ce qu’on retrouve en épicerie. Du point de vue de la santé, elles sont riches en nutriments et en enzymes qui facilitent entre autres la digestion, souligne-t-elle.
Mais parlons plaisir, notamment celui de pouvoir décupler les textures, les saveurs et les couleurs d’un plat, et cela, avec une simple petite poignée de verdures déposée sur l’assiette.
Pas étonnant qu’elles ravissent les chefs… Ceux qui se désolent de ne pas avoir de fines herbes sous la main en hiver y retrouveront par ailleurs les saveurs de certains aromates difficiles à conserver à l’intérieur, comme la coriandre, l’aneth, le persil, la ciboulette ou le basilic, qui pourront être utilisés sous forme de pousses.
Enfin, considération non négligeable, voir surgir une petite pousse en très peu de temps — quatre jours en moyenne pour les germinations et de cinq à huit jours pour les petites pousses — est des plus gratifiant. La culture sera généralement prête à être consommée environ une semaine plus tard. De quoi patienter jusqu’au retour du jardinage extérieur au printemps !
Aussi facile que ça !
Le degré de difficulté, pour qui a déjà eu un potager ou fait ses semis, est de niveau 101. Cependant, pour ceux qui s’initient à la culture de plantes, Lili Michaud conseille de débuter avec les germinations les plus dociles, par exemple la luzerne et l’endive, puis de passer aux graines mucilagineuses comme celles du basilic ou du chia. Pour augmenter le défi d’un cran, on transite ensuite vers les micropousses, puis les pousses de plus grande taille, comme celles de tournesol ou de blé.
On peut facilement imaginer un comptoir rempli de pousses chez la passionnée de plantes. Voici un aperçu plus réaliste de son organisation : « Souvent, je fais la germination dans un petit coin plus ombragé du comptoir et je réserve le bord des fenêtres aux pousses. Je cultive une ou deux graines à la fois et j’essaie de faire une certaine rotation à peu près toutes les semaines ou deux semaines. »
Contrairement à d’autres cultures d’intérieur, ce type de technique ne nécessite généralement aucun éclairage artificiel, surtout si notre fenêtre donne au sud ou à l’ouest. Quant au matériel de culture, Lili Michaud propose plusieurs types de contenants en soulignant son faible pour les pots de type Mason et les barquettes de champignons. Elle met toutefois l’accent sur un point : la qualité des graines. Si on ne les récolte pas soi-même au jardin, il est préférable de se tourner vers des graines bios.
Que penser alors de tous ces appareils vendus dans l’objectif de faire ce type de culture ? « Il n’est pas nécessaire d’acheter tous ces gadgets qui coûtent cher, qui ne sont pas écologiques et qui finissent souvent dans le fond d’une armoire. J’encourage plutôt le fait d’utiliser ce qu’on a chez soi », répond-elle. C’est, en effet, très « éconologique » !
Où se procurer des grains ?
Récolter les graines de son potager est une façon de s’assurer de la qualité du produit. Autrement, les jardineries et magasins d’alimentation naturelle en proposent un petit éventail. On trouvera plus de choix chez différents semenciers. Quelques adresses :
Les serres bien-être et bon goût : la boutique se spécialise dans les micropousses et en propose une cinquantaine de variétés.
Consultez le site des Aliments bien-être et bon goûtMano verde : pilotée par une mordue du jardinage et du zéro déchet, la boutique présente sa collection de semences pour les germinations et les micropousses ainsi que des produits et cadeaux faits à la main à Montréal.
Consultez le site de Mano verdeTerre à soi : depuis 2009, le magasin général propose des solutions de rechange écologiques à différents produits de consommation courante, en plus d’accessoires et de semences pour la culture de micropousses et germinations.
Consultez le site de Terre à soiGerminations et pousses — cultivez la fraîcheur toute l’année !
Éditions MultiMondes
200 pages