Au chalet, en pleine nature pourtant, les gens réclament désormais un jardin aménagé. Comme en ville. Mais en ville, on passe maintenant à un autre stade. On veut en profiter à longueur d'année, y compris l'hiver.

«Nous sommes à des lunes du chalet rudimentaire d'autrefois avec poêle à bois où on relaxait, l'été, en toute simplicité. De nos jours, il s'agit d'une résidence secondaire de choix, voire principale», rappelle le président sortant de l'Association des paysagistes professionnels du Québec (APPQ) et directeur de service chez Embellissement des Deux Rives-Teronet, Medhi El Gaïed.

Le jardin aménagé, autour du chalet, lequel est contigu à la forêt, est tendance. «Les baby-boomers se réinstallent, s'en vont dans des lieux de villégiature. Ils font arranger leur cour et paient assez cher pour ça», détaille M. El Gaïed. Les paysagistes mettent leur génie à y reproduire ce que la nature fait magnifiquement d'elle-même à deux pas.

En ville, en revanche, le pavé, le bitume et le béton l'emportent. Les cours sont petites. On y fait entrer la «nature». Sauf qu'on ne se contente plus de ne s'en servir que quelques mois.

Pour cela, on refait le salon dans la cour. Puis la cuisine, avec BBQ. Pour les jours agréables, du printemps à l'automne, oui, mais non limitativement. Le bain à remous, quatre saisons, sous sa gloriette (gazebo) prend place. Tandis qu'on installe des chemins de pavé chauffant sous les conifères qui ressemblent à l'été du fait qu'ils ne perdent pas leur «feuillage». La table est mise pour le jardin d'hiver.

La verrière peut bien s'avancer dans la cour pour annexer le paysage, mais ne se suffit plus. On veut sortir, habillé de vêtements chauds. On ne veut plus rester captifs, dans la maison, tout l'hiver. «Cela aussi est tendance», résume le paysagiste.