Le Relais de Kamouraska

Le Relais de Kamouraska

Pour ce qui est de la gastronomie, la journée comportera deux merveilleuses révélations dont, au dîner, le Relais de Kamouraska. Certes, la bâtisse ne paye pas de mine, comme le motel qui la voisine, mais il ne faut pas se laisser tromper par l'apparence. En réalité, dans cet ancien casse-croûte, on trouve aujourd'hui un restaurant de grande cuisine régionale, une table extraordinaire et abordable vouée aux saveurs du fleuve.

Il fallait un fou magnifique comme Luc Généreux pour inventer un tel endroit auquel s'ajoutent une galerie d'art et une boutique souvenir où l'on ne trouve que qualité et originalité. Il fallait aussi une épouse, Francine Darveau, qui partage cette douce démence pour élaborer une carte aussi appétissante. Le blanc de morue frais sauce aux crevettes y trône. La meilleure morue que j'aie goûtée. Tout le reste du menu peut se lire comme un poème, comme une ode aux sapidités du terroir.

Un hommage à la tradition revue et améliorée de façon personnelle et magistrale. Comme les petites chambres du motel ont été fort bien rénovées, ça vaut définitivement la peine de s'y arrêter, ne serait-ce que pour pouvoir prendre le temps de savourer les saveurs les plus éloquentes du Bas-Saint-Laurent.

Le Jardin Des Chênes

Francine et Rosaire Deschênes, de Saint-Alexandre, n'avait pas d'expérience particulière en horticulture, sinon leur passé d'agriculteurs, lorsqu'au début de leur retraite ils ont amorcé l'aménagement d'un jardin qui a envahi toute leur cour arrière. Peu à peu, le bouche à oreille leur a amené 400 visiteurs avant qu'ils n'ouvrent aux touristes. Maintenant, les autocars défilent à leur porte et Madame Deschênes ne fournit plus de guider les visites.

Leur jardin s'appelle «Des Chênes» à cause du nom de ses propriétaires mais aussi parce qu'on y trouve deux chênes qui ont été démarrés en gland. «Nous avons un jardin d'ombre, deux jardins d'eau, des plantes indigènes et une vingtaine de plates-bandes qui sont toutes identifiées. La roseraie fait le tour de la maison», décrit Francine au départ de la visite. «J'ai commencé ce jardin de vivaces il y a 15 ans et c'est notre passion des vivaces qui l'a fait grandir.» Elle a aujourd'hui un aménagement qui fait rêver tous les amateurs d'horticulture et même ceux qui n'y connaissent rien mais qui sont en mesure d'apprécier les fleurs, les plantes et tout le travail qu'il faut pour mener sa passion aussi loin que les Deschênes.

Le Jardin de la Petite École

Du côté de Notre-Dame-du-Lac, dans le Témiscouata, le Jardin de la Petite École en met carrément plein les yeux. Dans une orgie de jeux d'eau élaborés, de miroirs d'eau, de cascades et de dénivelés, les arbustes et conifères ornementaux prédominent à-travers les bouquets de vivaces et d'annuelles aux couleurs vives et les ornementations agencées. Après 22 ans de travail, on remarque ici un souci maniaque du détail et de l'harmonie malgré la surcharge des composantes.

Gérald Lang et Jacques Cyr, les artisans de ce tableau végétal ne voulaient plus avoir un brin d'herbe à couper sur leurs 30 000 pieds carrés de terrain et ils ont atteint leur but en aménageant chaque centimètre carré du terrain à l'avant et à l'arrière de l'ancienne école de rang recyclée en résidence. Devant ce jardin, les avis sont partagés. Trop chargé, selon certains. Éblouissant selon d'autres. À vous de faire votre opinion puisqu'il est ouvert au public depuis 3 ans.

La Roseraie du Témiscouata

C'est appuyé sur les barricades du Fort Ingall de Cabano que l'on trouve cette roseraie sobre dans son décor, mais particulièrement intéressante pour les amateurs qui connaissent déjà bien le sujet. Et il semble qu'ils soient nombreux. On y admire plus de 250 espèces, rustiques pour la plupart, et 1200 arbustes à avoir été sélectionnés d'après la durée de leur floraison et la puissance de leur parfum.

Comme ce site historique évoque un conflit frontalier latent entre les Britanniques et les Américains survenu dans la première moitié du XIXe siècle, la rose rappelle dans ce contexte la fleur qui symbolise la paix pour Anglais. Il s'agit de la plus importante roseraie privée au Québec et d'une réalisation de Claire Laberge, internationalement reconnue comme LA spécialiste des roses.

L'Auberge Marie-Blanc

Le coup de coeur de ce séjour au Témiscouata et sur les rives du Bas-Saint-Laurent: une auberge vraiment unique par son romantisme, la beauté de son site, le charme de sa salle à manger, l'excellence de son menu gastronomique et de son service L'Auberge Marie-Blanc de Notre-Dame-du-Lac a absolument tout pour séduire, comme c'était sans doute le cas de Marie-Blanche Chartier, la maîtresse du riche avocat New-Yorkais William D. Bishop. Pour elle, cet amant éperdu a fait construire un magnifique pavillon sur le lac Témiscouata où il venait la rejoindre chaque été. Mais lorsque Madame Bishop a découvert l'affaire, elle l'a rappelé énergiquement à ses côtés. Cela n'a pas empêché Marie-Blanche d'habiter Gray Lodge tous les étés jusqu'à sa mort, en 1949.

Aujourd'hui, Guy Sirois et Jeannine Bard y tiennent une auberge charmante au possible. On y a rénové l'ancien motel en chambres coquettes devant le lac pour en faire un havre de paix voisin de la fameuse piste cyclable du Petit-Témis. Une véritable merveille!