Le projet d'envergure est celui de Réjean Fortier, un enseignant à Ottawa, et Diane Cofsky, une économiste au gouvernement fédéral. Le couple a acheté un terrain de trois acres, à Chelsea, en 1989. «Il y avait quatre pommiers et le reste était un champ», s'est remémoré Réjean Fortier.

Le projet d'envergure est celui de Réjean Fortier, un enseignant à Ottawa, et Diane Cofsky, une économiste au gouvernement fédéral. Le couple a acheté un terrain de trois acres, à Chelsea, en 1989. «Il y avait quatre pommiers et le reste était un champ», s'est remémoré Réjean Fortier.

On active la machine du temps et on y découvre un jardin anglais, avec sa forêt d'arbres matures et sa multitude de fleurs aussi rares les unes que les autres. Tous genres confondus, on parle ici de plus de 700 cultivars différents qui respirent sur ce magnifique terrain.

Les hostas, par exemple. Avec un peu de patience, on pourrait en répertorier 150 espèces.

Pas de farce, 150 espèces de hostas. Aux noms parfois évocateurs. On a croisé le «Striptease» et le «Pandora's Box». Il y a surtout le «Blue Angel». Il peut atteindre 90 centimètres de hauteur et un mètre de diamètre.

«Il y a plus de 5000 espèces de hostas à travers le monde. Tu comprends pourquoi on a beaucoup de travail devant nous.»

Le prix peut varier. Et comment, d'une dizaine de dollars jusqu'à 90 $.

«On les apprécie pour leur feuillage varié. C'est aussi une plante qui apprécie l'ombre.»

Le plus éclatant dans le Jardin des quatre soleils est le «Tovaro», avec son feuillage panaché d'un jaune clair.

Les coups de coeur sont innombrables chez Réjean Fortier et Diane Cofsky. Tiens, il y a cette collection d'hémérocalles. Pas deux ou trois espèces, mais bien 90 de cette vivace dominante à l'allure exotique.

Les découvertes ne s'arrêtent pas là. On poursuit notre promenade et on apprécie la sauge russe, le buis de Corée et les iris dragons.

C'est sans compter les arbres majestueux. Il y a au Jardin des quatre soleils, une collection de lilas, dont la floraison s'étend de juin à septembre. Un lilas acheté sur la Toile et trouvé dans une pépinière de Mascouche. On a également apprécié un arbre à perruche, un «Cotinus coggyria», avec sa floraison aux allures d'un nuage de fumée. et les saules tortueux, les «Salix matsudana tortuosa», qui semblent faire le guet aux abords de la galerie.

Ces découvertes s'épanouissent à l'état naturel. Aucun produit chimique n'a été épandu. «Tu peux manger de la sauge si tu le veux, il n'y a aucun risque. Même chose pour le gazon. C'est un jardin anglais, alors on n'arrache pas les mauvaises herbes.»

On apprécie le spectacle en se déplaçant d'une scène à l'autre. On s'arrête à un jardin japonais avant de sillonner un labyrinthe menant au lieu de prédilection des concepteurs des quatre soleils, le jardin d'ombre.

«Tout a été conçu en fonction de la nature sauf pour notre jardin de fleurs jaunes. On soupçonne des amis d'avoir planté ces fleurs à notre insu. Il y a déjà trop de fleurs jaunes en forêt, mais on l'apprécie quand même.»

Non loin du jardin d'ombre, Réjean Fortier a construit son atelier de peinture, avec un hamac, accroché non loin de la porte et une fenêtre donnant sur son dernier projet, un lac déjà peuplé de nénuphars.

Le secret des quatre soleils, allez au-delà des limites, tout en respectant ce que la nature donne si généreusement.

Ses propriétaires vont jusqu'à commander par Internet leurs semences chez des producteurs de France et d'Angleterre. «On n'a pas le choix, on est à la recherche des fleurs rares.»