En tant que jardinier paresseux, je trouve qu'entretenir le terrain autour de sa maison exige déjà amplement d'effort pour un propriétaire. Mais force est de constater que plusieurs de ces propriétaires ont aussi un chalet avec, là aussi, un aménagement à entretenir.

En tant que jardinier paresseux, je trouve qu'entretenir le terrain autour de sa maison exige déjà amplement d'effort pour un propriétaire. Mais force est de constater que plusieurs de ces propriétaires ont aussi un chalet avec, là aussi, un aménagement à entretenir.

 Alors, leur vie consiste parfois à tondre la pelouse en ville en catastrophe le vendredi soir et tondre ce qui est souvent une pelouse encore plus vaste à la campagne toute la journée du samedi. En effet, les gens me parlent de quatre, cinq ou même six heures juste à tondre toutes les fins de semaine! De quoi décourager le jardinier paresseux de vouloir goûter à la vie au chalet!

Heureusement, il est possible de réduire l'entretien au chalet au minimum de façon à vraiment pouvoir profiter de ses fins de semaine à la campagne, et cela, tout en ayant un très joli aménagement. Il s'agit d'apprendre à penser un peu plus paresseusement.

La forêt est votre grande amie

Presque partout au Québec, du moins au sud de la limite des arbres, c'est la forêt qui domine. Alors, si le terrain de votre chalet est boisé, n'y touchez surtout pas! La forêt, en effet, n'a besoin d'aucun entretien: pas de pelouse à tondre, pas de feuilles à ramasser, pas de taille à faire. Et elle est toujours belle, tout naturellement!

Si vous avez la chance d'avoir un terrain déjà boisé, vous pourriez vous contenter tout simplement d'aménager quelques sentiers dans le bois en rajoutant quelques plantes-vedettes, tolérant l'ombre, çà et là. Une petite plate-bande en face de la maison, remplie d'espèces forestières comme les impatientes, le bégonia, les fougères, les hostas, etc., pourrait ajouter une note plus colorée.

Si la forêt a été abîmée par des coupes d'arbre à l'aveuglette ou de longues années de «nettoyage» qui ont perturbé ce milieu naturel autrement si bien équilibré, laissez-la tranquille, tout simplement. Elle se régénérera toute seule et plus rapidement que vous ne le pensez.

De pelouse à champ

Le pire cauchemar des estivants paresseux est l'entretien de la pelouse. En effet, la pelouse étant un milieu artificiel, elle est donc incapable de survivre sans aide. Il faut au moins la tondre, et cela, au minimum une fois par semaine. Quand on sait qu'au chalet la pelouse est souvent vaste et parsemée d'îlots d'arbres qu'il faut contourner (ce qui double le travail), on comprend les jardiniers qui disent passer presque toute leur fin de semaine sur un tracteur de jardin à essayer de l'entretenir. Je propose à ces gens une solution radicale: laisser pousser leur pelouse pour en faire un champ!

Tondez tout simplement le pourtour du champ ainsi qu'une ou deux allées de gazon comme lieu de promenade et d'accès et vous verrez comme cela deviendra très chic. Avec le temps, des fleurs sauvages, s'il n'y en a pas déjà, viendront s'ajouter aux graminées pour faire un très joli «champ fleuri». Vous pourrez même y planter çà et là quelques grandes vivaces comme des hémérocalles, des rudbeckies et des échinacées pour donner encore plus de couleur, voire même des bulbes pour une floraison printanière.

Reste à décider d'un détail, à savoir: maintenir un effet «champêtre» ou laisser repousser la forêt? Dans le dernier cas, vous n'aurez qu'à ne rien faire. Tondez autour de votre champ et la forêt reviendra par elle-même, peu à peu, à mesure que des arbustes et des arbres coloniseront le site. Si vous voulez maintenir un effet de champ, il faudra le faucher annuellement, à l'automne, sinon les arbres et arbustes prendront le dessus.

En bordure des cours d'eau

Pour prévenir l'érosion et empêcher la pollution, on sait qu'il faut laisser 10 m (15 m dans les emplacements très en pente) de végétation naturelle autour d'un lac, d'une rivière ou de tout autre cours d'eau. D'ailleurs, c'est désormais la loi au Québec pour les nouvelles constructions riveraines.

Pour hâter la régénération d'une rive abîmée, érodée ou défrichée, il faut planter en bordure de l'eau des arbustes qui tolèrent les sols détrempés, comme des cornouillers, des aulnes et des saules arbustifs. Plus à l'intérieur, on préférera des arbustes tolérant des terrains plus secs, comme le physocarpe et le rosier rugueux ainsi que des arbres comme le thuya, l'épinette, l'érable et le bouleau.

Afin de bien voir le lac du chalet, on laissera une «fenêtre» uniquement composée d'arbustes bas (donc, pas d'arbres). Quant au gazon se trouvant déjà dans la bande riveraine, on le laisse tout simplement pousser à sa guise. De toute façon, dès que l'on arrêtera de le tondre, des fleurs sauvages riveraines s'y établiront toutes seules, apportées par le vent, le courant et les oiseaux.

Mini-jardins pour la roulotte

Enfin, si votre chalet est tout simplement une roulotte avec un tout petit peu de terrain autour, le fardeau de l'entretien sera bien moindre. Dans certains cas, d'ailleurs, il n'y a de place que pour quelques boîtes à fleurs ou bacs. N'oubliez pas que, de tous les éléments d'un aménagement paysager à part le potager, c'est le gazon qui demande le plus de soins: si sortir la tondeuse pour tondre un si petit espace vous rebute, pensez à convertir l'espace en plate-bande paillée surtout composée de vivaces avec quelques arbustes, l'entretien y est presque nul et pourtant l'effet est tout à fait charmant.

Et voilà! Des solutions pour un beau chalet bien attrayant qui vous permettront de vous reposer cet été plutôt que de travailler sans cesse à entretenir les aménagements. Bon été!