Un premier trio pour marquer. Une défensive qui limite les chances de l'adversaire. Un gardien qui effectue les arrêts.

Tous les ingrédients étaient là, samedi soir, pour que le Canadien surprenne les Kings de Los Angeles 4-2 dans leur domicile.

«Le fait de prendre les devants rapidement donne toujours le ton à un match, a rappelé Brian Gionta, qui a lancé les siens en avant après seulement 22 secondes de jeu.

«Mais ce soir, en plus, on a pu remettre ça en troisième période», a-t-il ajouté.

Benoit Pouliot a en effet déjoué Jonathan Quick 36 secondes après le début du dernier tiers dans ce qui allait devenir le but gagnant.

La première étoile du match a inscrit samedi son 15e but de la saison et, à l'instar de Gionta et Scott Gomez, il a récolté deux points dans cette victoire.

Ces trois-là connaissent un très bon voyage: «On essaie de ne pas passer trop de temps dans notre zone, a mentionné Pouliot. Et l'un par rapport à l'autre, on est tout le temps à la bonne place.» C'est donc une autre belle récolte pour le premier trio qui, en raison de l'absence de Michael Cammalleri (qui doit recommencer très bientôt à

patiner) et de la remise en forme d'Andrei Kostitsyn, sont invités à prendre les bouchées doubles offensivement.

Et ils répondent à l'appel!

«Je ne sais pas ce qui fait qu'on se complète si bien, c'était la même chose avant la pause olympique», a indiqué Pouliot, qui n'est visiblement pas ennuyé par les séquelles de sa blessure aux côtes.

Excellents à court d'un homme

Les quatre buts ont certes fait du bien, mais devant la jeune attaque des Kings ­ avec laquelle le Canadien n'est pas familier ­ l'exécution défensive a aussi été très payante.

«On a tenté de fermer le milieu de la zone et de les forcer à attaquer de l'extérieur, a expliqué Roman Hamrlik. Ils ont eu leurs chances en avantage numérique, sauf que notre unité d'infériorité a été très bonne.» Non seulement les Kings ont-ils été blanchis sur l'attaque à cinq, mais le Canadien s'est même permis un but avec un homme en moins, gracieuseté de Dominic Moore.

«Dominic se sent plus à l'aise et il semble développer une bonne chimie avec Travis Moen», a noté Jacques Martin.

Jaroslav Halak, qui a fait face à seulement 25 lancers, a lui aussi redirigé l'attention vers l'unité d'infériorité numérique.

«Elle a fait la différence dans le match, a-t-il dit. De plus, les gars ont bien nettoyé le devant du filet et je n'ai pas eu à affronter beaucoup de tirs.» Les lancers, on le dit souvent, sont une statistique trompeuse. Les entraîneurs préfèrent se fier aux chances de marquer.

Or, à cet égard, Jacques Martin était excessivement satisfait.

«Ça a été l'un de nos meilleurs matchs défensifs de l'année. Nous n'avons concédé aux Kings que huit chances de marquer sur les 25 lancers», s'est réjoui l'entraîneur.

Du déjà vu

Seule ombre au tableau: après le but de Pouliot en troisième, le Tricolore a laissé tout le plancher aux Kings.

Désorganisés jusque-là, incapables de bien s'installer en zone montréalaise, ceux-ci ont assiégé le territoire du Canadien.

Pour les Rouges, c'est un scénario qui se répète...

«On s'est encore assis sur notre avance, a admis Josh Gorges. À 3-1, on s'est mis à jouer pour ne pas perdre au lieu de jouer pour gagner.

«Mais au bout du compte, on a bien tenu le fort.» L'expression «tenir le fort» peut déjà s'appliquer au voyage de quatre matchs qui se conclut dimanche à Anaheim.

Car les deux points arrachés aux Kings, jumelés avec la défaite de plusieurs rivaux d'association, samedi soir, ont permis au Tricolore de se placer au huitième rang de l'Association Est.

Peu importe l'issue du match face aux Ducks, le Tricolore reviendra à la maison, lundi, avec la tête hors de l'eau.