(Des Moines) Deux républicains tentent de se présenter comme la meilleure alternative au grand favori Donald Trump pour l’élection présidentielle américaine, lors d’un face-à-face télévisé qui s’est amorcé mercredi soir à moins d’une semaine du début des primaires.

Nikki Haley et Ron DeSantis, largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l’investiture républicaine, jouent un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat avant le choix des électeurs de l’Iowa

Car une bonne prestation électorale lundi, dans ce petit État où l’enjeu est grand, leur servirait de tremplin pour espérer accrocher Donald Trump et déjouer les pronostics.

Trois heures avant l’ouverture du débat, le seul candidat qui critiquait Donald Trump sans ménagement, Chris Christie, a annoncé qu’il jetait l’éponge.

Il était si bas dans les sondages qu’il ne remplissait pas les critères fixés par le parti pour participer au débat de mercredi.

« Il est certain ce soir qu’il n’y a pas de voie pour que je remporte la nomination » du parti républicain pour la Maison-Blanche, « donc ce soir, je suspends ma campagne pour la présidence des États-Unis », a déclaré M. Christie à ses soutiens depuis Windham, dans l’État du New Hampshire.

Ancien gouverneur du New Jersey, l’homme de 61 ans fut jadis un soutien de Donald Trump, mais dépeint depuis le milliardaire comme égocentrique et malhonnête.  

Trump fait bande à part

Le milliardaire a encore une fois choisi de snober le débat, estimant avoir une trop grande avance et qu’il n’avait rien à gagner à s’exposer à un possible feu roulant de critiques.

Mais il a de nouveau pris le soin d’organiser une contre-programmation, avec un évènement de campagne dans la même ville diffusée par la chaîne conservatrice Fox News pendant que ses deux rivaux débattent sur CNN.

Cette attitude lui a valu une pique de son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, qui a jugé dans un communiqué qu’« il était temps que Donald Trump se montre ». « À mesure que le champ des débatteurs se réduit, ça devient plus dur pour lui de se cacher », a assuré l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud.

Reste que l’ancien président se trouve probablement conforté par un nouveau sondage (Suffolk University/USA TODAY) indiquant que 51 % des électeurs républicains ne prévoient pas de regarder ce débat, signe que l’affiche proposée manque peut-être d’un peu de saveur à leur goût.  

Selon l’agrégateur de sondages RealClearPolitics, Trump mène la danse dans l’Iowa avec 52,3 % des intentions de vote, loin devant Nikki Haley et Ron DeSantis chacun autour de 16 %.

Au plan national, l’homme d’affaires est crédité de 51,5 %.

Tremplin pour Haley

Son avance ne faiblit pas en dépit des procédures judiciaires contre lui, dont le calendrier est presque imbriqué à celui des primaires. Au contraire, le magnat a intégré les inculpations et les procès dans sa stratégie de campagne, jusqu’à utiliser sa photo d’identité judiciaire sur des tasses et des t-shirts.

Mardi, il était ainsi devant la cour d’appel fédérale de Washington qui examine sa demande de bénéficier de l’immunité pénale en tant qu’ancien président. Et jeudi, il sera de nouveau devant le tribunal new-yorkais qui le juge au civil pour des soupçons de fraudes dans la gestion de la Trump organization.

Un temps présenté comme une sérieuse menace pour Donald Trump, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis n’a jamais réussi à émerger.

Si bien qu’il se trouve maintenant à essayer de rester au contact de Nikki Haley, la rivale de Donald Trump ayant le plus le vent en poupe, et que son avenir passe quasi obligatoirement par un résultat très solide dans l’Iowa.

Pour Nikki Haley, une bonne prestation dans l’Iowa serait un tremplin idéal vers le scrutin suivant, le 23 janvier dans le New Hampshire, où les électeurs indépendants peuvent voter pour les primaires républicaines. Ces derniers pourraient lui accorder leurs faveurs, plus qu’à Trump, resserrant potentiellement la course.