Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a accusé lundi la Chine d'inonder le marché mondial avec de l'aluminium et de l'acier à des prix au rabais, provoquant ainsi une «concurrence déloyale» pour les sidérurgistes nord-américains.

Quatre jours après l'annonce par Donald Trump que le Canada était «pour le moment» exempté des nouveaux tarifs sur les importations américaines d'aluminium et d'acier, M. Trudeau a déclaré que le président américain et lui étaient «très préoccupés par les actions, surtout de la Chine, par rapport au dumping d'acier et d'aluminium sur le marché mondial».

C'est pour cette raison, a expliqué le Premier ministre, que «le Canada a depuis longtemps des barrières significatives pour empêcher que de l'acier et de l'aluminium à bas prix viennent perturber nos marchés. Et surtout, viennent concurrencer de façon injuste nos travailleurs et nos industries».

«J'ai dit aux Américains que je suis prêt à étudier avec eux les moyens d'en faire davantage» pour contrer ce «dumping», a souligné M. Trudeau lors de la visite d'une aluminerie de Rio Tinto au Québec (est).

Le Canada est le premier fournisseur d'acier et d'aluminium des États-Unis.

M. Trudeau doit visiter des aciéries à travers le pays cette semaine.

«C'est un problème de surcapacité mondiale et on est très contents de travailler avec nos alliés, nos amis, pour continuer à le contrer», a noté M. Trudeau.

M. Trump a formalisé le 8 mars sa décision d'imposer des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Elles doivent entrer en vigueur d'ici une dizaine de jours.

Le dirigeant canadien avait menacé les États-Unis de représailles la semaine dernière en cas de taxation de l'acier et de l'aluminium canadiens. Le Canada, tout comme le Mexique, a finalement été temporairement exempté, le temps que Washington, Ottawa et Mexico finissent de renégocier l'accord de libre-échange nord-américain (Alena).

Ardent défenseur du libre-marché, M. Trudeau a lancé en 2016 à Montréal avec le premier ministre chinois Li Keqiang des discussions exploratoires en vue d'un accord de libre-échange entre le Canada et la Chine afin de doubler le commerce bilatéral d'ici 2025.

La Chine est le deuxième partenaire commercial du Canada, derrière le voisin américain.